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Qui est responsable de l’état de ruine du lycée Abdelmoumen?

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Zaid Tayeb

Qui est responsable de l’état de ruine et d’abandon dans lesquels se trouve le lycée Abdelmoumen ? Je crois que les responsabilités sont partagées entre les responsables de près et les responsables de loin.

Les responsables administratifs du lycée sont, je crois, responsables de près de cet état de dégradation avancée des portes, des fenêtres, des prises de courant et des interrupteurs, des tables des élèves et des chaises des professeurs. En effet, les fenêtres des salles de classes qui donnent sur la cour ont été condamnées au moyen de clous de gros calibres, de telle manière qu’aucune fenêtre qui donne sur la cour du lycée n’ouvre. Les crémones qui assurent l’ouverture et la fermeture des fenêtres  se sont détériorées à cause du manque d’entretien et de réparation. Dans beaucoup de cas, une simple vis assurant la stabilité des deux tringles dans leurs conduits ou chapiteaux avait sauté pour que celles-ci tombent, se perdent à jamais, sans être ni réparées, ni remplacées, surtout que l’ensemble est d’époque et fait dans du fer finement travaillé. Le moyen le plus simple qui peut germer dans les têtes des responsables d’esprit simple est de condamner le tout par des clous. En effet, la traverse de l’ouvrant est clouée à la traverse du dormant. De cette manière les fenêtres n’ouvrent plus. Mais ceci se répercute sur l’atmosphère intérieure des salles des classes qui sentent le moisi, le renfermé, le pissat d’âne et de mule. Comment donc des professeurs acceptent-ils de travailler dans des conditions proches de celles d’une étable sans être ni gênés, ni indisposés ?

Les portes des salles de classes du rez-de-chaussée qui s’ouvraient à une époque sur les couloirs intérieurs du lycée où un climat de douceur et de fraicheur règne même à présent ont été elles aussi condamnées par des serrures. Professeurs et élèves doivent donc accéder à leurs salles de classes par les portes qui donnent sur la cour du lycée. En effet, si côté couloirs il y avait des portes, côté cour, il y avait, semble-t-il, des portes fenêtres dont celle de l’intérieur ouvrait en dedans et celle de l’extérieur en dehors, c’est-à-dire sur la cour du lycée. Seule celle qui s’ouvre en dedans subsiste, l’autre a été perdue par l’injure du temps et la main des hommes. Ainsi, les professeurs et leurs élèves, au lieu d’entrer dans la dignité par la porte qui donne sur le couloir, le font par celle qui donne sur la cour où les intempéries de l’hiver et de l’été leur apportent chacune son lot de misère que les uns et les autres subissent de la même manière et avec la même docilité et dans le silence d’une soumission convaincue. Les élèves et leurs professeurs du rez-de-chaussée entrent donc dans leurs salles de classes comme le bétail au bercail par les jours de pluie, par les jours de tempête et par les jours de canicule.

Les interrupteurs et les prises de courant, on devine seulement l’endroit de leur emplacement. En effet, il n’y a ni prises de courant ni interrupteurs. Seul un trou béant ou une bosse de plâtre mal ajustée masque l’endroit où ils avaient été quand ils étaient là. L’éclairage des salles de classes devait donc être centralisé. Et on peut aisément imaginer une dizaine de salles de classes actives entre 16 heures et 18 heures mais 50 éclairées.  Ni ordinateur, ni data show n’ont droit de cité dans ces classes où les professeurs sont condamnés à n’utiliser que la craie et le tableau noir. Toute utilisation d’autres moyens autres que la craie et le tableau noir est bannie et prohibée par les responsables administratifs qui ont rebouché les prises de courant.

Quant aux tables des élèves et aux chaises des professeurs, je voudrais seulement les comparer aux bureaux et tables des fonctionnaires de la délégation et de l’académie. Je me demande pourquoi ces fonctionnaires, que je respecte de la même manière qu’ils me respectent, ils s’assoient dans des fauteuils en faux cuir et en ont chacun dans son bureau un certain nombre de ces fauteuils pour les éventuels visiteurs et des bureaux de qualité. Je me demande de la même manière pourquoi les professeurs continuent à utiliser des chaises dont beaucoup datent des années soixante. Je me demande enfin quels crimes ont commis les élèves pour être condamnés à écrire sur des tables sur la surface desquelles le stylo pointe du nez dans les trous et les sillons au lieu de filer à l’horizontale et avec souplesse.

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1 Comment

  1. meziane ahmida
    25/06/2012 at 16:11

    situation désolante et inacceptable traduisant la négligence des responsables.
    ce lycée n’est malheureusement pas un cas unique et isolé; les « lycée abdelmoumen délabrés » font légion
    j’enregistre, pour ma part, la politique de « deux poids deux mesures » qui a été celle des responsables pour ce qui concerne la conception et l’exécution des programmes de construction , d’entretien et de maintenance des infrastructures, en sus ,évidemment, des budgets de fonctionnement. L’allusion faite dans le texte au déséquilibre entre établissements et académie ( et délégation) est une illustration de ce managment à la manque.
    inutile enfin de préciser que les « lycées abdelmoumen délabrés et en ruine » existent dans beaucoup de nos départements ministériels, surtout leurs structures locales, proches du citoyen et loin du cadre douillet des ces messieurs-dames des services centraux
    A travers le cas du lycée abdelmoumen d’oujda, zaid tayeb a mis le doigt sur une plaie qui s’infecte dangereusement.MEZIANE AHMIDA

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