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‘’Dirou niya’’*, soyez animés de bonnes intentions 

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Tayeb Zaid 

Les pays d’en haut, ceux du nord, ont colonisé ceux d’en bas. Après un long et minutieux apprentissage, ils leur ont fait croire qu’ils sont au-dessous, inférieurs et par conséquent ils devaient le rester. Les pays d’en bas, en bons élèves qu’ils sont, ont retenu la leçon. C’est de maîtres à élèves et l’obéissance et le respect prévalent ! Ils ont appris à se mésestimer, à se déconsidérer, à se mépriser, à regarder en haut ce que font ceux qui sont en haut, à y croire et à appliquer comme une religion. Alors, comme eux, ils ont commencé à manger et à boire ce qu’avant ils ne mangeaient pas et ne buvaient pas, à s’habiller comme eux, à mettre leurs parents quand ceux-ci deviennent trop vieux et trop encombrants dans les hospices pour personnes âgées, comme eux, à avoir de petites copines et à faire avec elles, quand ils le peuvent sinon d’autres le feront pour eux, des enfants comme eux et à penser moins qu’eux. C’était cela la leçon que ceux d’en bas avaient retenu de ceux d’en haut. Ils n’ont pas réussi à s’affranchir de leur ancien maître car ils n’ont jamais essayé à cause du sentiment d’incapacité et d’échec qu’ils continuaient à cultiver, à nourrir et à transmettre à leurs enfants. Ils devaient consommer et s’estimer heureux que d’autres produisent pour eux : ils leur fournissaient du papier pour s’essuyer le haut et le bas, sans quoi, ils en seraient encore, à l’heure qu’il est, à se moucher dans la manche de leur chemise ou avec des pierres, que voulaient-ils de plus, les ingrats ? Ils doivent être reconnaissants et s’estimer heureux que d’autres pensent à eux !

Les choses allaient dans ce sens et ceux d’en bas le prenaient comme une fatalité. Dieu a créé le monde, Il a placé les uns en haut de la mer, et les autres en bas de cette mer. La géographie est sans appel. Elle est là pour en témoigner. Un espace aquatique sépare les uns des autres. Pas de mélange ! Il a donné à ceux-là le pouvoir de commander et à ceux-ci celui d’obéir. Il en a été ainsi distribué.

Il fallait se résigner ou ‘’dirou niya’’* ! La résignation est la soumission à ceux des pays d’en haut. ‘’Niya’’ c’est la bonne intention, c’est la soumission à Celui d’en Haut. Les œuvres dépendent des intentions. Si les intentions sont bonnes, les œuvres sont bien récompensées, mal récompensées si elles sont mauvaises. Les circonstances atténuantes ou aggravantes s’appliquent à l’accusé selon son intention au moment du forfait. Ceux d’en bas n’avaient sans aucun doute jamais pensé auparavant à ‘’ niya’’, ceux den haut leur avaient fait porter bâts et œillères.

‘’Dirou niya’’, c’est le mot d’ordre de l’entraîneur marocain de football à ses troupes. C’est l’étincelle d’où a jailli la lumière ! C’est l’étincelle d’où est parti le feu !

L’organisation de la coupe du monde s’attribuaient plus à ceux d’en haut qu’à ceux d’en bas. Mieux organisés et plus solidaires, ils votaient les uns pour les autres et influençaient certains pays d’en bas à leur donner leurs voix. Ce qu’ils faisaient de gaieté de cœur ! Les pays d’en bas participaient à cette compétition sportive pour le plaisir de participer et rien de plus. Ils tiraient un brin d’orgueil, de vanité et de fatuité de leur présence à cette fête sportive. Ils se faisaient éliminer au premier tour du tournoi et ils revenaient chez eux fiers d’avoir participé.

Les supporters et les fans des pays d’en haut venaient dans les stades avec des packs de bière, des bouteilles d’alcool et avec leurs petites amies soutenir leurs équipes dans une ambiance de saoulerie et d’érotisme. Et le jeu se terminait le plus souvent dans des scènes de violence et de hooliganisme. Les joueurs, eux aussi se faisaient accompagner par leurs petites copines que les caméras montraient parmi les VIP.

Le jeu est propre au Qatar ! Ni boissons alcoolisées ! Ni exhibition de seins au silicone ! Ni manifestations favorables aux pratiques de Sodome et Gomorrhe ! La leçon est donnée par les joueurs marocains venus jouer au football et faire la fête avec leurs mamans ! Ces enfants, si grands sur la pelouse, si petits avec leurs mamans qu’ils embrassent en fendant en larmes ! La célébration de ceux d’en bas de l’état d’union et de symbiose entre la mère et le fils, fait défaut à ceux d’en haut qui ont abandonné leurs parents dans les hospices de vieillesse pour venir avec ‘’niya’’ de prêcher l’homosexualité, sans honte et sans gêne!

Tayeb Zaid 

*Dir niya : être animé de bonnes intentions

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