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Oujda : de la propriété commune à la propriété privée

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Zaid Tayeb

Dans son ouvrage intitulé ‘’l’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat’’, Engels montrait de quelle manière sont nés la famille, la propriété privée et l’Etat. De ce trio, je ne retiendrai que le passage toujours en usage et en perpétuelle prolifération dans notre société, qui parle du passage de la propriété commune à la propriété privée. Je n’ai ni les moyens ni la formation pour faire des cours d’économie, de politique ou de sociologie pour expliquer le phénomène. Je vais partir d’un constat quotidien et perceptible à tous les citoyens.

Le trottoir est une propriété commune. Tout le monde en convient. Il est d’une marche plus élevé que la chaussée pour séparer la voie des piétons de celle des automobilistes. Mais que reste-t-il aux piétons après qu’il a été transformé en vérandas en aluminium, en jardins fortement grillés, en garages ou salles de séjour en dur, en lieu de grillade pour les gargotiers et restaurateurs, en un espace d’exposition et de vente pour les boutiquiers et les marchands à la sauvette, en un lieu d’activité à ciel ouvert pour les garagistes, les menuisiers, les plombiers… ???

La rue est une propriété commune pour tous les usagers. Cela est sans aucun doute vrai si les automobilistes ne se font pas rançonner par les gilets jaunes à chaque stationnement, ou interdire de se garer par la pose le long de la chaussée de cônes oranges, de vieux pneus bourrés de pierres, de bidons de peintures chargés de gravats, ou d’autres obstacles qui sont de nature à les empêcher de parquer leur voitures.

La plage est une propriété commune. Il n’y a rien de plus vari que cela. Toutefois, à peine les baigneurs mettent-ils le premier pas dans le sable qu’ils se font aborder par des hordes de jeunes gens venus leur proposer de leur louer des places où ils avaient déjà installé une dizaine de parasols avec tables et chaises. Il ne reste alors aux estivants que de payer la rançon et prendre place ou se mettre à l’arrière, tout près des dunes, pour se faire griller par les rayons du soleil et rôtir par les braises ardentes du sable. Les estivants n’ont donc plus le droit de mettre le pied dans l’eau ou ressentir le bien être de la fraicheur du sable les parcourir de bas en haut.

Les rues et les allées des kissariats sont une propriété commune. La clientèle et les promeneurs sont donc libres de les emprunter pour acheter ou baguenauder. Mais il se trouve que les boutiquiers les utilisent comme si elles étaient à eux. De part et d’autre des allées et des rues, les boutiquiers déposent des mannequins vêtus selon la tendance de la saison, suspendent en face de leurs devantures des tringles d’où pendent des articles destinés à la vente. La clientèle et les badauds doivent donc se serrer au maximum pour pouvoir passer tellement les allées et les rues ont été réduites à leur maximum.

En l’absence des agents de l’autorité, la loi du fripon et du salaud prend le dessus sur celle de l’honnête citoyen qui voit son espace se réduire et se rétrécir comme une peau de chagrin. En conséquence, il demande à être protégé contre la fripouille et la canaille qui infestent la ville et la polluent par leurs agissements.

 

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