Home»Débats»L’élève de l’école publique victime de la pandémie et des grèves

L’élève de l’école publique victime de la pandémie et des grèves

0
Shares
PinterestGoogle+

L’année scolaire est pareille à l’année agricole à la différence que la seconde dépend des caprices de la météo alors que la première de ceux des hommes. On parle alors, pour les deux, de bonnes ou de mauvaises récoltes, au sens propre et figuré. Tout bien considéré, il vaut mieux être soumis aux caprices de la météo qu’à ceux de l’homme.

Je disais donc que l’année scolaire de l’école publique marocaine, la plus mauvaise, de mémoire de vieux routier du métier d’enseigner, vient de s’achever sous un constat d’échec pour ne pas dire de catastrophe. Quand je parle d’échec ou de catastrophe, je pense en premier aux élèves des classes d’examen. L’année scolaire, c’est, par excellence, celle des élèves et de leur scolarité ! Or cette année, plusieurs facteurs ont contribué, chacun à sa manière, à lui porter son coup de maillet pour l’assommer.

D’abord, à des circonstances exceptionnelles, des mesures exceptionnelles ! Ainsi donc, la Covid 19 est une circonstance exceptionnelle qui a exigé l’adoption de mesures exceptionnelles. En effet, la mesure vise à mettre en place un mode d’enseignement alterné ou dédoublé, ce qui a conduit, malheureusement, à la réduction de moitié de l’enveloppe horaire des élèves et par conséquent du volume des programmes. Dans le premier cas comme dans le second, c’est du pareil au même, puisque le programme ne sera que de moitié consommé. Au lieu donc d’une année scolaire pleine, on en est arrivé à une ‘’demi-année ‘’. Une demi-année scolaire, la réalité est telle, même si cela paraît difficile à admettre !

Ensuite, un malheur ne vient jamais seul, dit la sagesse populaire. Il est le plus souvent accompagné. Mais celui-là est d’une autre nature qu’épidémique ou pandémique. Il est, hélas ! humain ! Le ‘’hélas’’ ne m’a pas échappé, il a sa raison de figurer là où il est, comme a dit cet autre, pour justifier la place d’une virgule dans un ver. Le mal, cette fois-ci, ne vient pas de la maladie devant laquelle tous les hommes sont égaux, mais de l’homme pour qui ils ne le sont pas du tout. Et comment peuvent l’être les élèves de l’école privée en comparaison avec ceux de l’école publique, et les enfants des classes aisées qui peuvent se payer des cours de soutien de ceux qui ne le peuvent pas ? A ce propos, les directeurs des collèges et lycées ont abandonné leurs bureaux et leurs responsabilités pour aller manifester leur mécontentement sur les places publiques. Leur problème, s’il m’en souvient, ressemble à celui des instituteurs délégués des années 70 du siècle dernier, appelés en renforts pour épauler les professeurs du premier cycle. Les instituteurs délégués des années 70 et des directeurs des années 20 du siècle en cours, réclament tous deux le droit à un autre statut, mérité ou convoité, à tort ou à raison.

Enfin, le second malheur vient renforcer le premier car ils ont tous un visage d’homme. Les professeurs par contrat, comme on les appelle, ont eux aussi abandonné leurs classes et par conséquent leurs élèves pour aller revendiquer leurs droits, mérités ou convoités, à tort ou à raison. Comme leurs chefs hiérarchiques, ils réclament eux aussi un changement de statut.

En conclusion, les grands perdants de la coalition des trois maux que je viens de citer, s’il n’y en a pas d’autres, sont les élèves de l’école publique. Leur malheur à eux est qu’ils ne sont affiliés ni à un syndicat ni à une coordination comme le sont les directeurs et les professeurs. Ils sont donc, avec leurs parents, les victimes d’un système qui les ignore.

Qui revendiquera donc le droit pour l’école publique et de l’élève de cette école à une année scolaire saine, régulière et sans troubles ?

Zaid Tayeb

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

1 Comment

  1. Hassan
    17/06/2021 at 19:16

    Je suis satisfait ce que vous avez analysé .La solution entre le s mains des responsables du M E N .qui sont inertes dans leur bureau rien à dire de ce fléau leurs enfants apprennent dans des écoles privées

Commenter l'article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *