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Les symptômes de la mauvaise santé de l’école et de l’hôpital publics.

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Zaid Tayeb / oujdacity.net
Quand un lion se fait vieux ou tombe malade, les hyènes et les lycaons s’aventurent trop près de lui pour lui ravir sa proie ou la partager avec lui. Ce qui en est du lion d’un côté et des hyènes et des lycaons de l’autre, l’est de l’école et de l’hôpital publics d’une part et des écoles privées, des centres de soutien scolaire et des cliniques de l’autre. De la même manière, les chiens rôdent le plus souvent autour des boucheries des marchés hebdomadaires ruraux de chez nous dans l’espoir d’obtenir quelque os à croquer. Quand la vache se meurt, les couteaux se font nombreux. Ces analogies et exemples à caractère bas, dans un contexte élevé, je ne les ai pas choisis pour illustrer ma réflexions sur un sujet noble, ils se sont présentés à moi d’eux-mêmes, tels quels. Pour ne pas vous le cacher, ils conviennent bien à mon propos comme d’ailleurs cet autre ‘’la nature n’aime pas le vide.

Pour s’assurer de l’état de l’école et de l’hôpital publics, il n’y rien de bien mieux pour cela que de voir tout autour de ces établissements publics s’ouvrir, pulluler et se multiplier comme une mauvaise herbe en terre abandonnée à la friche, des écoles privées, des centres de soutien scolaire, des polycliniques. Si l’école et l’hôpital publics se portaient bien, comme on veut bien nous le faire admettre, coups de poing sur la table, il serait hors de question que les écoles privées, les centres de soutien scolaire et les polycliniques risquaient leur existence là où d’office ils sont condamnés à une mort certaine. En effet, quel guerrier ou héros serait assez fou pour s’aventurer là où la bataille est perdue d’avance ? Si l’école et l’hôpital publics se portaient bien, les nantis du pays et les hommes de prestige, ministres, députés et hommes riches, n’iraient pas se faire soigner à l’étranger ou dans des polycliniques payantes eux et leurs familles, ne scolariseraient pas leurs enfants dans des écoles privées. Les responsables à qui il a été confié le sceptre du commandement, ont la tête et les pieds bien loin de tout ce qui est public, populaire et gratuit. Quel intérêt auraient-ils donc à retrousser leurs manches pour remettre sur pied ce qu’ils avaient délibérément et peut-être même intentionnellement, laissé depuis si longtemps se délabrer, s’effondrer et aller à leur ruine ? Ils ont largement de quoi se faire soigner dans des cliniques et scolariser leurs enfants dans des écoles privées payantes pour abandonner au petit peuple l’école et l’hôpital publics gratuits. Qu’est-ce qui est gratuit dans ces deux institutions populaires en dehors des bâtiments où se pratiquent deux médiocres actes d’enseigner et soigner? Que peut donner l’école et l’hôpital publics s’ils n’ont rien de bon à donner ? Les responsables politiques lâchent sur le petit peuple les promoteurs et les investisseurs dont le seul but est de gagner toujours plus et faire prospérer. La cupidité et l’avidité, les appétits gourmands et le machiavélisme prennent le dessus sur la déontologie. La fin justifie les moyens. La concurrence entre le public et le privé est nulle car le malade ne peut pas se mesurer au sain. En dernier ressort, le petit peuple, en l’absence de soins publics gratuits dans un hôpital public gratuit, il n’a pas d’autre choix que demander la charité sur les réseaux sociaux pour se faire admettre dans une polyclinique privée payante dont les factures sont beaucoup plus au-dessus de ses moyens. Quant à l’école publique, elle perpétue la médiocrité en produisant de petits minables tous justes bons à tabasser leurs professeurs ou à les accuser de milles maux.

La polyclinique et l’école privée contribuent chacune à sa façon à la ségrégation et à creuser le fossé social entre les classes : ceux qui ont les moyens pour se soigner s’instruire et ceux qui n’en ont pas.

Zaid Tayeb

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1 Comment

  1. Mohammed Bouassaba
    19/01/2020 at 14:00

    Bonjour Ssi Tayeb. Sur qui tu lis ta bible ? LE CAPITALISME EST CRUEL.

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