L’ASSOCIATION FORET MODELE D’IFRANE ORGANISE UNE TABLE RONDE SUR L’IMPORTANCE DES PRATIQUES D’AGDAL ET DES APACs

Par Mohammed Drihem
Vendredi 16 juin dernier, l’Association Forêt modèle d’Ifrane (AFMI) a organisé une Table Ronde pour débattre de l’Importance des Pratiques d’Agdal et des Aires du patrimoine autochtone et communautaire (APAC) et ce ; avec la participation des experts, des représentants des communautés locales, des autorités compétentes et des décideurs afin de discuter de l’importance de ces pratiques ancestrales dans la restauration des écosystèmes et la conservation de la biodiversité.
Cet événement s’inscrit dans le cadre du projet « Caractérisation et Réhabilitation des Pratiques Traditionnelles pour la Conservation de la Biodiversité dans les Parcours du Parc National d’Ifrane au Moyen Atlas (APAC Sehb Laghnem) ».
Par l’organisation de cette table ronde ; l’Association Forêt modèle d’Ifrane vise à Sensibiliser sur l’importance des pratiques d’Agdal et des APAC dans la conservation de la biodiversité, à Favoriser le dialogue et l’échange de connaissances entre les participants concernant la préservation et la revitalisation de ces pratiques et à Identifier des actions concrètes et des stratégies pour la réhabilitation et la promotion des pratiques d’Agdal et des APAC sur le territoire du Parc National d’Ifrane.
Selon Moulay Driss Hachimi trésorier de l’AFMI ; cette table ronde organisée autour de la thématique « Dialogue entre patrimoine et durabilité: territoire de vie et l’Agdal » et à laquelle nous avons convié nos différents partenaires au niveau du territoire dont des associations de gestion sylvopastorale (AGS), les Eaux et Forêts, le Parc National d’Ifrane et la direction provinciale de l’Agriculture entre autre ; a pour objectif principal de mettre en évidence l’importance du patrimoine culturel dans la gestion et la preservation de l’environnement comme c’est le cas dans la pratique de l’Agdal ; cette pratique ancestrale basée sur la rotation pastoralequi a fait ces preuves durant des générations dans la preservation du couvert vegetal et biodiversité des terrain du parcours et la durabilité des ecosystèmes
On a essayé aussi de mettre en exergue notre experience en maiere de reconnaissance de Sehb Leghnem comme aune Aire du Patrimoine Autochtone pour la communauté locale (APAC) et sa reconnaissance aussi bien au niveau national qu’au niveau international.
Deux sessions de travail ont été au programme de cette table ronde sur l’Importance des Pratiques d’Agdal et des Aires du patrimoine autochtone et communautaire (APAC) dont la première a été consacrée à la présentation de la « Pratique de l’Agdal » et la seconde au sujet des « Aires du Patrimoine Autochtone et communautaire (APAC) des territoires de Vie et de Conservation » suivies de discussions et d’échanges entre les participants qui ont adopté plusieurs recommandations.
En effet, les participants aux travaux de cette table ronde considèrent qu’il est opportun de promouvoir les APAC ou Territoires de vie comme moyen de gestion durable et concertée des ressources naturelles, de renforcer la participation communautaire, d’améliorer les moyens de subsistance durables, de préserver les connaissances traditionnelles et sensibiliser à leur importance et ce ; à travers : Le renforcement des capacités des membres de ces communautés sur les ODD, la gestion durable des ressources naturelles, les bonnes pratiques de conservation ; l’organisation de formations techniques, d’ateliers participatifs et des échanges de connaissances au sein de la communauté et avec les communautés voisines, l’encouragement des échanges intergénérationnels, la mise en place d’une gouvernance inclusive, équitable et qui encourage et renforce la participation des femmes, des jeunes et des personnes à besoins spécifiques dans les processus de prise de décision et de mise en œuvre des actions liées aux l’APAC, la reconnaissance des aires protégés par les communautés autochtones et intégrer les connaissances traditionnelles dans la gestion des ressources naturelles tout en restant ouvert sur les pratiques scientifiques et les expériences réussies de terrains, le renforcement des moyens de subsistance durables de la communauté (pratiques agricoles durables, écotourisme communautaire, les produits forestiers non ligneux, et d’autres opportunités économiques basées sur la valorisation des ressources naturelles de l’APAC) et la mise en place de programmes de sensibilisation et d’éducation environnementale pour promouvoir la compréhension de la valeur de l’APAC et des avantages de sa conservation.
A rappeler que les pratiques ancestrales et la restauration des écosystèmes ont été bien réussies dans le temps par les trois tributs amazighs des Beni-Mguild, beni-Mtir et les Aït Seghrouchen installés dans le Dir à cheval sur la Montagne et l’Azaghar au Moyer Atlas et particulièrement dans la province d’Ifrane comme précisé par Oukanou Lahcen ; Secrétaire Général de l’AFMI dans une communication donnée lors de cette Table ronde.
Cette situation avait-il précisé, leur avait permis d’utiliser les ressources des montagnes et des plaines, en harmonie avec le mode semi nomade.
Pour l’intervenant ; les liens étroits avec la biodiversité et les ressources naturelles se manifestent dans le captage des sources, la coupe de bois de feu et de service, le ramassage des plantes médicinales et aromatiques et l’élevage extensif du mouton se trouve être l’activité ancestrale la très rependue dans la région et représente la principale source de revenue de la population.
Aussi ajouta-t-il ; la gestion des parcours s’inspiraient des traditions pastorales et de l’organisation sociale existante. Ce mode de vie était en harmonie avec l’environnement : Chaque tribut disposait d’une bande de terrain qui s’étend de la plaine (Azghar) à la montagne (Jbel).
La Pratique de la transhumance pour exploiter les étages de la végétation et réaliser une complémentarité des différents espaces de parcours en forêts et hors forêts
L’Agdal est une pratique de gestion des ressources au Maghreb qu’on dit millénaire et dont l’origine remonte aux sociétés berbères. Il constitue un système qui vise à assurer la régénération des ressources soit dans l’eau, soit dans la forêt, soit dans la pêche.
Aussi, Lahcen Oukanou a souligné que le mot « Agdal » recouvre aussi ; des règles, des pratiques communautaires de gestion et d’exploitation des terres qui ont permis la durabilité de l’exploitation des milieux et prennent une expression religieuse.
De même avait-il ajouté, la pratique de la mise en défense (Agdal) au niveau du territoire collectif a été strictement respectée et chaque tribut interdisait le parcours dans une partie du terrain pour régénérer les parcours et prolonger les périodes de pâturage.





Aucun commentaire