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Les vertus du travail et les péchés qui ont nui à l’année scolaire

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Les trois vertus du travail que Voltaire a énumérées pour critiquer les discours philosophiques creux et stériles de Pangloss, trouveront leur réplique dans les trois péchés qui ont frappé le système éducatif et scolaire de notre pays et à travers lui l’école publique et son élève. Voltaire mettait donc en garde contre l’oisiveté en disant que ‘’le travail éloigne de nous trois grands maux : le vice, l’ennui et le besoin.’’ J’ai donc mis et je mettrai, quant à moi, en garde contre les trois péchés dont l’école publique et l’élève de l’école publique ont été la cible.

Le premier dont j’éviterai de parler est celui de la pandémie qui a été la cause naturelle de la réduction de moitié du temps d’apprentissage. C’est une catastrophe naturelle devant laquelle, animés par l’esprit de solidarité, nous devons tous nous mobiliser, comme nous l’avons tous fait, à quelques exceptions près.

Le second et le troisième sont de même nature. Je les pèserai donc au même poids car ils ont un même visage ; un visage humain et pédagogique, hélas ! A un moment où l’école publique et à travers elle ses élèves et leurs parents avaient le plus besoin du facteur humain pour faire réussir leur année et par conséquent leur apprentissage, et garantir en partie leur avenir, nous avons remarqué que les cadres de l’administration pédagogique et les professeurs par contrat avaient abandonné leurs postes pour aller crier sur les places publiques des slogans hostiles aux responsables de la gestion de l’école du petit peuple. Brassards, dossards, étendards et d’autres accessoires aux couleurs des syndicats, très nombreux pour la circonstance, étaient exhibés de la manière la plus voyante par les grévistes et à leurs têtes les responsables syndicaux qui criaient ou chantaient des couplets à caractère guerrier et belliqueux. Il est vrai que chaque syndicat voulait se faire une place, recueillir quelques voix, vendre quelques cartes, attirer quelques sympathisants, avoir droit d’existence parmi ceux qui avaient déjà choisi de militer sous les couleurs d’une coordination. Tous les syndicats, les syndiqués et les sympathisants étaient présents sur les places publiques ou en face des portails des directions régionales ou des académies de l’AREF à s’égosiller pour demander un changement de statut et être pesés dans la même balance que ceux qui avaient une formation de plus ou une signature de moins. Quand il s’agit de revendiquer un soi-disant droit, tout le monde a raison, dans un pays où le droit prime sur le devoir, ou le recevoir l’emporte sur le donner ! Les cadres de l’administration pédagogique, les professeurs par contrat et ceux qui ont sympathisé avec eux, portés haut par les syndicats et les coordinations, se sont unis pour mettre au point mort leur activité pédagogique et par conséquent celle des élèves et de l’école du petit peuple qui a été immobilisée avec une cale à chaque roue.

Puis, nous avons vu quelques cadres de l’administration pédagogique exhiber au regard du grand public les résultats des élèves de leur école comme s’ils en étaient les acteurs ou qu’ils avaient contribué de manière pédagogique à leur succès.

Il est à rappeler que les roues de l’école publique de l’année en cours ont tourné au ralenti à cause des obstacles humains qui ont contribué à son freinage. L’intérêt des cadres administratifs et des professeurs par contrat ont eu le dessus sur l’intérêt de l’élève et de son école publique, car, pour certaines gens de chez nous, et pour ceux-ci en particulier, tout ce qui est public est compris comme n’étant à personne et par conséquent considéré comme ‘’siba’’.

Aux trois vertus du travail telles que Voltaire les a énoncées, répondent en écho les trois péchés qui ont contribué, chacun à sa manière, à nuire à l’école publique : la pandémie, les cadres de l’administration pédagogiques et les professeurs par contrat.

Zaid Tayeb

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