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Les Marocains Résidents à l’étranger et le tourisme

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Les Marocains Résidents à l’Etranger et le tourisme

Le Maroc a fêté récemment sous les feux de l’actualité  le nombre de dix millions de touristes ayant visité notre pays. Cet événement tant attendu, pour lequel une stratégie nationale a été mise en œuvre et qui a mobilisé depuis plus de 13 ans d’énormes moyens et des efforts institutionnels publics et privés colossaux, est l’occasion pour  s’interroger sur les modalités de comptabilisation  des touristes, autrement qui est considéré comme touriste et qui ne l’est pas.
Appréhender les fondements et les conditions d’attribution de la qualité de touriste, passe nécessairement par la définition du tourisme.
Définir ce qu’est le tourisme peut paraitre comme assez simple, car surgit immédiatement l’idée de vacances et d’une rupture avec la vie quotidienne, alors qu’en réalité la tâche se révèle plus compliquée.
La définition du tourisme suscite encore débat et discussion aussi bien du monde académique et universitaire  que des experts et professionnels du tourisme. Chaque partie défend une définition conforme à son approche et sa vision. La seule définition recueillant le consensus général est celle de  l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) dont le Maroc est membre fondateur depuis 1975.
Cette Organisation a longuement réfléchie sur le sujet afin de pouvoir établir des recommandations concernant le recueil de données statistiques dans le domaine du tourisme, ceci dans un souci de comparabilité des données entre les pays du monde entier. Ainsi, selon l’OMT, le tourisme correspond aux « activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à une activité rémunérée dans le lieu visité ». Trois critères permettent donc de distinguer le « touriste » du « non-touriste » pour l’OMT : le lieu du déplacement, la durée de déplacement et le motif de déplacement.
Si le déplacement est incontestablement au cœur de la notion de tourisme, il n’en demeure pas moins que plusieurs critiques remettent en cause la définition de l’OMT. En effet, certaines critiques reprochent à la définition de l’OMT d’englober toutes les motivations possibles ce qui revient à dire que tout voyage est tourisme. D’autres critiques mettent l’accent sur la grande  importance accordée dans la définition de l’OMT à la durée du séjour et aux motifs du voyage au détriment de la consommation touristique qu’elles considèrent comme élément déterminant dans la qualification de touriste.
Sans se mêler au débat sur la définition du tourisme, nous essaierons plutôt de situer les Marocains Résidents à l’Etranger par rapport à la définition de l’Organisation Mondiale de Tourisme, dont les statistiques, reconnues dans le monde entier, sont à la base du classement des pays selon l’importance de leur  tourisme récepteur.
Sur la base de la définition de l’Organisation Mondiale du Tourisme et de ses trois critères, les Marocains Résidents à l’Etranger en raison de leur environnement habituel qui est principalement l’Europe, la durée de séjours qui coïncide  pour la plus part d’entre eux avec la saison estivale et le motif de déplacement essentiellement pour raison familiale, sont bien des touristes.  Ainsi, le chiffre des 10 millions de touristes est bien conforme aux critères mondiaux, les mêmes critères qui érigent la France comme le premier pays touristique au Monde, et qui prédisent au Maroc d’occuper prochainement la place de la première destination touristique en Afrique.
Partant de la  reconnaissance internationale, on est tout de même en droit de se demander est-ce-que les Marocains Résidents à l’Etranger sont réellement des touristes ? L’étude des habitudes des Marocains Résidents à l’Etranger pendant leur séjour au pays montre bien que cette partie de la population marocaine n’a rien à envier aux  touristes internationaux dans le niveau de consommation et de dépenses touristiques, au-delà même de la durée moyenne de séjour d’un touriste étranger. Si l’apport des MRE est capital pour l’économie nationale en matière de transfert de devise, d’équilibre de la balance commerciale, de  dynamique d’investissement, leur contribution dans l’essor et le développement du tourisme au Maroc est  indéniable.

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