C’est le Mardi 13 janvier, 11heures du matins, que j’ai rencontré mon ami l’Ivrogne dans la terrasse d’un café au Boulevard Mohammed V. je le salue mais il ne parait pas dans son  assiette : il est blême, tendu, contracté, énervé  et ne cesse de remuer la tête ; et je lui demanda l’origine de ce grand malaise ; croyant qu’il s’est disputé avec sa femme.

-Non, non, me répondit il…c’est à cause  des bars qui sont fermés , les épiceries aussi, même les Guerrabas qui  dépannaient ces gens dans ces situations… alors maintenant ils n’existent plus.

-Ah, oui, aujourd’hui c’est Aid Al Mawlid Nabaoui on ne boit pas dans un pareil jour ; c’est sacré.

Avec  ces paroles, j’exacerba la nervosité de mon ami l’ivrogne il m’expliqua qu’ il a erré dans tous les quartiers d’Oujda : Koulouch, Taba, Lazaret, Oued Nachef,….toute la ville.

Bref, il a fait le tour des Guerrabas connus et inconnus, il a rencontré des dizaines de types EN SOIF comme lui, prêt à donner 100 ou 200dh pour une bouteille de mauvais vin, ou de whisky espagnol périmé …. Mais pas un Guerrab qui vive : Pourtant, ces vendeurs à la sauvette ne manquaient pas dans pareilles occasions.

-C’est la police, dit il ….rien n’est plus comme avant les choses ont changé : il n’y a plus  ces hordes de jeunes au coin des rues confectionnant des Joints de Hachich au vu de tous, plus de balafrés qui jouent les CAIDS dans chaque quartier, plus de vol de sacs à mains dans les grandes artères de la ville, plus  de pique-pockets dans les souks (ou peut être moins de voleurs) plus de Guerrabas …..plus…plus de….plus de ….

Effectivement, rien n’est plus comme avant…. Dire qu’un hommage devrait être rendu à cette police  qui veille au bien-être de citoyens.