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La Boîte à Merveilles de Séfrioui : le chevauchement des récits

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Deux récits jumeaux s’emboîtent dans la Boîte à Merveilles pour tisser sa structure de manière parallèle ou superposé. D’un côté, il y a le récit de la famille de Sidi Mohammed et de l’autre celui du couple Moulay Larbi et sa femme Lalla Aïcha. Mais il semble que le second récit a éclipsé le premier. Je crois que la narration de l’un et de l’autre y est pour quelque chose dans cette prééminence de l’un sur l’autre. Si la narration du premier récit est menée par Sidi Mohammed en sa qualité de narrateur attitré par l’auteur, la seconde, elle est plutôt conduite par Lalla Zoubida. Et nous avons l’exemple de deux récits dont l’un entre en concurrence avec l’autre et le masque aux yeux des lecteurs Donc, le récit de Lalla Aïcha prime par son tragique celui du narrateur sur sa propre famille. Quelle en est la cause ? Elle est toute simple. Le narrateur adulte qui émerge du récit en tant que personnage et s’approprie la narration en la chuchotant, en la mimant, intéresse mieux que le narrateur officiel qui voit les choses avec les yeux d’un petit garçon et dont le récit est d’une platitude des dents d’un peigne. Les lecteurs écoutent plus l’adulte que l’enfant car il sait mieux que lui capter l’attention en modulant son récit en fonction des effets qu’il cherche à produire. Lalla Zoubida est donc mieux armée en ce sens que son poltron de fils. Et le monde vu par les yeux d’un adulte retient mieux que celui perçu par un enfant de 6 ans.

Le récit premier que je considérerai comme le récit porteur est le récit de Sidi Mohammed, le narrateur à qui l’auteur a confié la tache de raconter une partie de son enfance. Il est vrai que cette partie ne constitue qu’une infime part de la vie de l’auteur puisqu’elle ne dépasse pas une année de l’âge de l’enfant narrateur.

I- Etat initial :<< Le soir, quand tous dorment….Mais le mécréant était toujours invisible>> (de la page 3 du chapitre I à la page 164 du chapitre VIII)

II- Perturbation : (de la page 164 du chapitre VIII à la page 166 du même chapitre)

Ceux qui auront choisi la perte du capital de Maâllem Abdeslam comme élément perturbateur n’auront pas tout à fait tort, quant à moi je considère que les choses ont commencé à mal aller pour la famille avec l’achat des bijoux auxquels Lalla Zoubida attribuent un effet néfaste en prédisant que le malheur viendrait par eux. N’a-t-elle pas dit avec la fermeté d’une femme qui écoute la voix de son cœur :<< Ces bracelets ne m’apportent aucune joie>> ? (Page 168), puis : ? (Page 169) et encore<< avec ces bijoux, le malheur entre dans la maison>> ? (page 170) . La perte de l’argent n’est que la réalisation du présage de Lalla Zoubida annoncé précédemment. La perte du capital, qui survient à la page 178 du chapitre IX<< J’ai perdu dans la cohue des enchères aux haïks tout notre maigre capital) la perte du capital, dis-je, est donc une péripétie de l’action qui sert à enfoncer encore plus le récit dans la trame de la narration à un moment où tout semblait bien aller pour cette famille qui, comparée aux autres familles, vivait dans une certaine quiétude, à la mesure de l’époque, bien entendu.

III-Action :<< A la maison, une fois dans notre chambre…Ecoute mes pleurs. Exauce mes prières. La porte du ciel devait être grande ouverte>> (de la page 166 du chapitre VIII à la page244 du chapitre XII)

IV- Force équilibrante : (de la page 244 du chapitre XII à la page 245 du même chapitre)

V- Etat final :<< Un silence incrédule accueillit cette déclaration….Toutes les figures de mes rêves m’y attendaient>> (de la page 245 du chapitre XII à la page 249 du même chapitre)

Le récit second est celui mené par Lalla Zoubida devenue une narratrice d’elle-même ; c’est une prise de pouvoir et un coup d’état perpétré contre le narrateur officiel du roman, mais il demeure bénéfique pour la lecture de l’œuvre dont les péripéties se déroulent sur deux fronts : parallèles ? Alternatifs ? Superposés ? Peut-être les trois à la fois. Mais ce qui est certain c’est que les deux récits s’emboîtent et vont de pair pour trouver leur résolution avec la dernière page de l’œuvre dont ils sont les constituants majeurs.

I- Etat initial : (de la page 21 du chapitre II à la page 171 du chapitre VIII)

II- Perturbation : (de la page 171 du chapitre VIII à la page 172 du même chapitre)

III- Action :<< la chaleur, le lit, ces scènes affreuses…Et toi ! Demanda-t-elle à Lalla Aïcha, comment vont tes affaires ?>> (de la page 172 du chapitre VIII à la page 220 du chapitre X)

IV- Force équilibrante : de la page 220 du chapitre X à la page 239 du chapitre XI).

Avant l’entrée en scène de Salama la marieuse qui est porteuse de la résolution du nœud, Lalla AÏcha connaît l’issue heureuse de l’histoire. Le chapitre XI constitue une mise en scène orchestrée par Lalla Aïcha . Il est plus qu’une assemblée de femmes. C’est une mini cours de justice avec son public (Lalla Zoubida), la victime (Lalla Aïcha), le témoin ( Zhor) et le complice(Salama la marieuse). La scène se termine par le verdict dont le lecteur a pressenti la teneur avec la fin du chapitre X: (page 221 du chapitre X).Le coupable Abderrahman le coiffeur, jugé par contumace, est accablé d’injures, lui et sa famille(page 238 du chapitre XI). Quant à Moulay Larbi, le principal accusé, il est présenté comme la victime innocente du coiffeur et par conséquent « acquitté ».Justice est donc rendue.

V- Etat final : (de la page 240 à la page249 du chapitre XII). La résolution du problème est confirmée par Driss El Aouad : (page 248 du chapitre XII)
La lecture des deux récits nous offre la possibilité de les comparer. En effet, si le récit de Lalla Aïcha, mené par Lalla Zoubida part un chapitre plus tard que celui de la famille du narrateur, conduit par Sidi Mohammed, il n’en demeure pas mois que les deux récits vont en parallèle : ils se dégradent tous deux au chapitre VIII et trouvent leur résolution au terme du chapitre XII.

Récit de Sidi Mohammed racontant une partie de La vie de sa famille

Le récite de Lalla Zoubida racontant de manière parallèle l’histoire de son amie Lalla Aïcha

1-situation initiale : du chapitre I, page 3 au

Chapitre VIII, page 164.

2- Perturbation : du chapitre VIII, page 164 au

Chapitre VIII, page 166.

3- Action : du chapitre VIII, page 166 au

Chapitre XII, page 244.

4- Force équilibrante: du chapitre XII, page 244

au chapitre XII, page 245.

5- Situation finale : du chapitre XII, page 245 au

Chapitre XII, page 249.

1- Situation initiale : du chapitre II, page 21 au

Chapitre VIII, page 171.

2- Perturbation : du chapitre VIII, page 171 au

Chapitre VIII, page 172.

3- Action : du chapitre VIII, page 172 au

chapitre IX, page 220.

4- Force équilibrante : du chapitre IX, page 220 au

chapitre XI, page 239.

5- Situation finale : du chapitre XII, page 240 au

Chapitre XII, page 248.

Le lecteur peut très bien remarquer que la perturbation dans le récit de Sidi Mohammed se situe 7 pages en amont (page 164) de la perturbation du récit de sa mère (page 171), que toutes deux se situent au chapitre VIII à quelque 6 pages d’intervalle la première de la seconde. En conséquence, il n’y a pas de doute que les deux récits, menés par deux narrateurs différents au sein d’une même œuvre se chevauchent pour aller l’un avec l’autre vers une fin identique : chacune des deux femmes voit son mari lui revenir, Maâllem Abdeslam d’une absence pour travail, Moulay Larbi d’une escapade avec une autre femme.

Les numéros des pages renvoient à l’édition’’ Librairie des Ecoles- Casablanca’’
Zaid Tayeb 15-11-07

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
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10 Comments

  1. Zaid Tayeb
    18/11/2007 at 20:18

    je suis désolé pour les lecteurs: j’ai fait la dernière partie sous forme de tableau à deux entrées. l’entrée de gauche comprend le récite de Sidi Mohammed racontant une partie de la vie de sa famille:elle va de la situation initiale du chapitre I; page 3 à la situation finale du chapitre XII; page 249. La partie de drpoite comprend le récit de Lalla Zoubida racontant de manière parallèle l’histoire de son amie Aïcha ; il va de la situation initiale du chapitre II; page 21 à la situation finale du chapitre XII, page 248. Je vous demande encore une fois de cette présentation non conforme à ce que j’ai réellement fait sur Word et suis sûr que vous rétablirez le tableau à double entrée selon les explicayions que je viens de vous donner

  2. soufiane
    24/02/2008 at 15:02

    rak tma a le3moume bazzzz

  3. yassin
    10/10/2008 at 18:09

    salut

  4. sara
    06/11/2008 at 20:32

    merci b pour les informations

  5. bendriss sara
    25/07/2009 at 22:10

    vraiment c impecable de parler de notre vie souriente mai pas triste ici a ce roment sidi mouhame sfriwi il nous explique comment son pere travaille pour fair vivre son enfant est de ne pas voirs son enfant 1 moi est sa femme enfin je vai dire c un roment inpecable tres beux roment

  6. chaimae
    29/11/2009 at 13:58

    merci

  7. merieme razi
    21/06/2011 at 07:34

    very good

  8. omar
    25/09/2011 at 18:27

    bravo tu es a la hauteur.tu fais ton mieux pour aider les autres.la moindre des choses, mes élèves, c’est de lire et lire…jasak allaho khayranm

  9. 7az9a
    09/12/2012 at 22:18

    merci

  10. barigo
    07/10/2013 at 22:25

    choukran

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