Home»Correspondants»Antigone: La généalogie d’une malédiction.

Antigone: La généalogie d’une malédiction.

1
Shares
PinterestGoogle+

 

Laïos trahit l’hospitalité et la confiance de Pélops, roi de Lydie, chez qui il s’était réfugié après avoir été chassé de Thèbes à la mort de son père et empêché de monter sur le trône. Pélops lui confia son fils Chrysippe pour qu’il lui apprenne l’art de conduire le char mais Laïos abusa sexuellement  du jeune enfant : Pélops appela alors sur lui la malédiction d’Apollon.

A la mort du roi qui lui eut usurpé le trône, Laïos revint à Thèbes, reprit le trône et se maria avec Jocaste  mais, un oracle lui  prédit que si jamais il naissait un garçon de cette union, l’enfant  tuerait son père et épouserait sa mère. Pour déjouer la prédiction funeste de l’oracle, le roi s’abstint de coucher avec sa femme mais l’amour qu’il avait pour elle était proche de l’adoration et Laïos ne put tenir longtemps dans son jeûne sexuel. Il coucha avec sa femme et eut un enfant de sexe mâle !

Laïos abandonna le nouveau-né sur le mont Cithéron où il fut recueilli par Polybe, roi de Corinthe. Des années passèrent, le bébé abandonné par ses parents devint homme et eut pour nom Œdipe. Un jour alors qu’il se rendait à Delphes, il se querella avec l’écuyer d’un convoi royal qui lui avait manqué de respect. La bagarre éclata entre les deux hommes et le coup donné à l’écuyer toucha  le roi qui tomba raide mort. Œdipe ne savait pas qu’il venait de confirmer la première prédiction de l’oracle car il ignorait que la personne qu’il venait de tuer était son père, Laïos, le roi de Thèbes qui l’avait abandonné des années auparavant sur le mont de Cithéron.

Œdipe entendit ouïr que l’entrée de la ville de Thèbes était gardée par un sphinx (créature fantastique avec un buste de femme, un corps de lion et des ailes d’oiseau). Quiconque désirait entrer à Thèbes devait répondre à l’énigme qu’il lui posait. Nul  ne parvint jusqu’alors à fournir la bonne réponse à l’énigme, et tous ceux qui avaient tenté d(y répondre furent dévorés par le sphinx. Œdipe se présenta un jour devant le sphinx qui lui demanda :’’Quel est l’être doué de la voix, qui a quatre pieds le matin, deux à midi, et trois le soir ?’’-’’ L’homme’’, répondit Œdipe. Le sphinx se jeta du haut d’une falaise et se tua. Œdipe entra à Thèbes où il fut accueilli en héros et en libérateur par les citoyens que le sphinx terrorisait. En récompense il épousa Jocaste, la reine veuve avec laquelle il eut quatre enfants d’un mariage incestueux : Etéocle, Polynice, Ismène et Antigone.

La deuxième prédiction de l’oracle se concrétisa donc par le mariage d’Oedipe avec sa mère.

Mais une épidémie de peste ravagea Thèbes : tous les oracles furent consultés : ils décrétèrent que l’origine du mal était  la manifestation d’une malédiction. Le secret de la naissance d’un enfant mâle dans le foyer de Laïos  fut connu. Œdipe, destitué du trône et chassé de Thèbes, se creva les yeux ; Jocaste se pendit.

Thèbes fut une seconde fois sans roi. Le trône devait donc revenir à l’un des deux enfants mâles d’OEdipe : Etéocle ou Polynice. Mais les deux garçons voulaient tous deux gouverner et un différend éclata entre les deux frères. Les sages de Thèbes intervinrent et décrétèrent qu’ils devaient gouverner à tour de rôle et que le premier mandat revenait à l’aîné des deux frères.

Mais au bout de l’année, Etéocle refusa de céder le trône à son frère  Polynice qui s’allia à des princes étrangers et déclara une guerre fratricide à son frère aîné. Les deux enfants d’OEdipe moururent tous dans le combat.

Encore une fois Thèbes fut sans roi. La lignée mâle d’OEdipe s’était à jamais éteinte. Créon, frère

de Jocaste et oncle maternel des enfants d’OEdipe prit le pouvoir. Dès qu’il monta sur le trône, il voulut mettre un peu d’ordre dans la cité de Thèbes. Il considéra que Polynice était un traître à la nation et Etéocle un martyr. Au premier il refusa le droit à une sépulture, au second des funérailles dignes d’un grand héros.
L’histoire d’Antigone commence là

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

Aucun commentaire

Commenter l'article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *