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Enquête L’Economiste-Sunergia: Les stars et les «pas stars» de l’équipe Benkirane

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Le charisme du ministre l’emporte sur la nature du département pris en charge
Des surprises dans le trio de tête

NOUVEAU gouvernement, nouvelle élite politique. Le changement est de taille. Aucune des personnalités évoquées par les jeunes dans l’Enquête de L’Economiste-Sunergia de 2011 n’a survécu à la «révolution des urnes». Le récent sondage d’opinion sur le nouveau gouvernement a permis de savoir quels sont les ministres les plus populaires auprès d’une société en pleine réconciliation avec la vie politique. C’est sans surprise que 4 ministres du PJD figurent dans le top-ten des «personnalités les plus importantes, qui vont le plus compter», en dehors de Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement. Saâdeddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères, mérite le titre de star de l’exécutif. 295 personnes sur les 1.005 sondées le considèrent comme la personnalité qui va le plus compter. Ce psychiatre de formation, président du Conseil national du PJD, avait réussi sa mission de diriger son parti dans un contexte peu favorable au moment où la menace de dissolution planait sur lui suite aux attentats du 16 mai. Sa popularité serait-elle due à la sagesse dont il a fait preuve lors de cette période? Les résultats de l’Enquête par tranche d’âge semblent confirmer ce constat dans la mesure où il est plus présent dans les réponses des personnes âgées entre 30 et 39 ans (35%) et ceux de plus de 40 ans (30%). Les résultats de cette catégorie, qui a encore dans l’esprit les rebondissements de l’affaire du PJD en 2003, contrastent avec ceux des jeunes de 18-24 ans qui, probablement, ne s’intéressaient pas encore à la vie politique à cette époque. Ils ne sont que 33 personnes, soit 18% des sondés, à placer El Othmani à la tête des personnalités gouvernementales. Nouvelle star de l’exécutif, serait-il en mesure de relever les nombreux challenges auxquels il devra faire face? Le renforcement des relations avec les partenaires traditionnels du Maroc reste une constante de la diplomatie marocaine. Ce sont la normalisation des relations avec l’Algérie et la réouverture des frontières terrestres qui constituent le véritable défi d’El Othmani. Des dossiers chauds, Mustapha Ramid en hérite également. Le ministre de la Justice et des libertés arrive 2e sur le podium avec 25% des voix. La célébrité de cet avocat n’est pas uniquement liée à sa nomination à la tête de ce département. Ramid est connu pour ses sorties tonitruantes. Les affaires très médiatisées qu’il a prises en charge ont aussi façonné l’image de personnalité charismatique que reflètent les résultats du sondage. Apprécié par certains, contesté par d’autres… Ramid ne laisse pas indifférent, surtout qu’il a souvent alimenté la polémique concernant des sujets de société. Depuis qu’il a pris les rênes du ministère de la Justice, il a fait preuve de plus de retenue. Surtout qu’il a été chargé d’un chantier titanesque qui traîne depuis plusieurs années. Réforme de la Justice, mise en place des textes législatifs nécessaires pour la concrétisation des dispositions constitutionnelles relatives à ce secteur… autant de questions sur lesquelles les citoyens attendent des réponses concrètes. La personnalité qui ferme la marche du trio de tête est l’une des surprises de l’Enquête. Quelques jours avant sa nomination à la tête du département de la Santé, El Houssine El Ouardi était peu connu sur la scène publique. Ce qui ne l’a pas empêché de remporter l’adhésion de 179 personnes, soit 18% des sondés. C’est surtout les jeunes de 18-24 ans qui considèrent qu’El Ouardi figure parmi les personnalités qui vont le plus compter.

L’octroi du portefeuille de la Santé à un spécialiste, ancien doyen de la faculté de médecine, pourrait probablement expliquer ce résultat. Un secteur où le gouvernement Benkirane est très attendu. Les résultats de l’Enquête montrent que les personnes sondées restent confiantes dans la capacité d’El Ouardi à mener à bien sa mission. Ils sont 40% à considérer que la Santé est l’un des domaines où le gouvernement va réussir. Lahcen Daoudi, le célèbre économiste du PJD, arrive en 4e position avec 12% des voix. Connu pour ses critiques envers le gouvernement au moment où son parti campait dans l’opposition, le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur s’est montré plutôt discret ces dernières semaines. C’est toutefois surprenant de remarquer que Daoudi n’a pas la cote auprès de la population la plus concernée par son département. Uniquement 8% des jeunes de 18-24 ans estiment que le ministre de l’Enseignement supérieur est l’une des personnalités qui comptent le plus. Il devra redoubler d’efforts pour reconquérir cette frange de la société qui constitue la principale cible des programmes de son ministère. Le faible intérêt des jeunes pour les ministres en charge du secteur de l’Education se confirme avec les résultats obtenus par Mohamed El Ouafa. L’ancien ambassadeur était certes peu connu par le large public. Sa nomination à la tête d’un secteur stratégique comme l’Education nationale n’a pas permis d’améliorer sa cote. Il arrive en 14e position avec seulement 5% des voix. Seuls 5 jeunes de 18-24 ans ont estimé que le ministre istiqlalien est l’une des personnalités importantes. Mohand Laenser, le SG du MP, qui a été nommé à la tête du ministère de l’Intérieur, considéré jusque-là comme un département de souveraineté, ne semble pas non plus intéresser les personnes sondées. A peine 8% des sondés considèrent qu’il s’agit de l’une des personnalités qui vont le plus compter. Le retour de ce département stratégique dans le giron des partis politiques n’a eu aucun impact sur la popularité de cet ancien ministre d’Etat. La culture continue de figurer en bas du tableau, comme cela a été le cas lors de l’Enquête de 2011. Amine Sbihi, le nouveau ministre en charge de ce secteur arrive à la 23e position avec 1% des voix. La situation culturelle au Maroc, à l’agonie depuis quelques années, ainsi que le faible rendement des ministres qui se sont succédé à la tête de ce département ont alimenté le désintérêt des citoyens. D’autres ministres n’arrivent pas à percer et ne semblent pas intéresser grand monde, même s’ils président aux destinées de départements sociaux et stratégiques. C’est notamment le cas de Mohammed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et du sport (1%), Abdelkader Amara, ministre de l’Industrie et du commerce (1%), Abdessamad Qaiyouh, ministre de l’Artisanat (1%) ou encore Idriss Azami, ministre délégué chargé du Budget (1%). La popularité des ministres ne semble pas être liée aux secteurs dont ils prennent la charge. C’est surtout le charisme de certaines personnalités, comme Othmani ou Ramid, ainsi que l’espoir porté par les jeunes sur des techniciens, comme El Ouardi, qui ont boosté leur cote.

Les illustres.

. inconnus

5 ministres n’ont intéressé aucune des personnes sondées. Ils n’ont récolté aucune voix dans les résultats du sondage (0%). Le caractère stratégique des départements dont ils ont la charge n’a pas permis de booster leur popularité. Fouad Douiri, ministre de l’Energie et des mines et Abdeladim El Guerrouj, ministre délégué chargé de la Fonction publique, qui viennent d’intégrer le gouvernement, restent, il est vrai, peu connus. Par contre, Abdellatif Maâzouz, ministre délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger, ne semble pas avoir convaincu lors de son passage au département du Commerce extérieur. Driss Dahak, secrétaire général du gouvernement, et Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de la Défense nationale, eux, semblent faire les frais du caractère discret de l’activité de leurs départements ainsi que de leur faible exposition dans les médias.

Hakkaoui n’intéresse pas grand monde

BASSIMA Hakkaoui ne semble pas bénéficier du soutien des personnes sondées, en dépit du fait qu’elle est la seule femme du gouvernement Benkirane. La levée de boucliers de la société civile et des acteurs politiques suite à la faible représentation des femmes au sein de l’exécutif n’a pas joué en faveur de la ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social. Elle a hérité de la 11e place avec seulement 7% des voix. Sans surprise, elle a plus la cote auprès des femmes que des hommes (11% contre 4%).

Ce n’est pas fini.

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L’ENQUÊTE L’Economiste-Sunergia n’a pas livré toutes ses surprises. Au cours de la semaine prochaine, nos lecteurs trouveront d’autres résultats très surprenants. Ils seront accompagnés d’analyses qui apporteront des éclairages sur le nouveau gouvernement. D’ores et déjà, des débats en direct sont programmés dès ce vendredi sur Radio Atlantic.

M. A. M. / L’économiste

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