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La pédagogie différenciée, thème des journées de formation

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La première matinée de formation a débuté par un exposé sur powerpoint animé par M.Belati Miloud, inspecteur de français, sur les difficultés et l’échec scolaires de l’élève. Exposé très instructif dans la mesure où il place l’élève au centre des préoccupations de la pédagogie : la difficulté de l’élève et son échec entretiennent, faut-il le souligner, une relation de cause à effet, puisque la première aboutit inéluctablement au second : Monsieur Belati Miloud a été assisté dans la présentation de l’exposé par M.Shimi, également inspecteur de français et un autre pédagogue appelé en renfort depuis la délégation de Taourirt. Trois inspecteurs bien aguerris dans la vulgarisation des théories pédagogiques ! Ils ont réparti les bénéficiaires de la formation, presque tous marqués par l’âge, l’usure de l’exercice et l’ingratitude de la profession, en trois groupes et chaque groupe en cinq ou six ateliers que chacun des trois inspecteurs encadrait.

Mettre l’élève au centre des préoccupations de la pédagogie en occultant le lieu où s’opère la pédagogie, à savoir l’école, c’est comme si on demande aux concepteurs d’une machine de la réaliser dans un atelier de ferronnerie avec des outils et des matériaux de ferronnier. De même que le la qualité de l’usine, des outils et des matériaux utilisés ont une incidence sur la possibilité ou l’impossibilité de réaliser la machine, de même l’état du lieu où s’effectue la pédagogie a une influence sur la possibilité ou l’impossibilité de pratiquer la pédagogie différenciée : la qualité du lieu, des produits et des outils mécaniques ou pédagogiques déterminent la qualité du produit humain ou mécanique à réaliser. Or l’école où devrait se pratiquer l’apprentissage et la formation des élèves par le moyen d’une pédagogie dite différenciée est loin de remplir son rôle de contribuer à l’apprentissage et à la formation de ceux que nous voulons traiter de manière différenciée pour leur assurer un apprentissage approprié dans des conditions d’hétérogénéité. Que nous offre l’école ? Bâtiments vétustes, vieux et gangrénés, pupitres délabré et branlants, murs fissurés et dégarnis, éclairage insuffisant ou défectueux, cour aride et dépouillée…’’. L’être est le produit de son milieu’’, nous dit la sagesse populaire. L’élève de son école et la machine de son usine, enchaîne-t-on par analogie. Avant de commencer par faire une bonne machine, il faut construire au préalable une bonne usine ; avant de penser à faire un bon élève, il faut commencer par faire une bonne école.

Le ministère de l’éducation nationale pense enfin aux élèves en exprimant sa volonté sincère de leur octroyer un apprentissage fondé sur une pédagogie différenciée. De la pédagogie commune au groupe, à la pédagogie personnalisée à l’individu. De l’uniforme à taille standard, à l’habit sur mesure. Théoriquement, il n’y a rien de mieux que cela ! Les professeurs présents à la formation ont exprimé leur vive volonté de s’engager à œuvrer pour la mettre en pratique dans leurs classes de manière consciente, eux qui la pratiquaient de manière intuitive. Voilà donc un acte de sincérité dans la mise en marche d’une pédagogie qui se veut différente de l’un à l’autre au sein d’un groupe hétérogène. Les volontés ne manquent chez ces professeurs, les bonnes intentions et le sens de la responsabilité non plus.

La pédagogie différenciée place l’élève au centre des préoccupations des pédagogues de la classe, comme d’ailleurs presque toutes les pédagogies, me semble-t-il. Mais cette double question s’impose : faut-il adapter l’école à l’élève ou l’élève à l’école ? L’attelage à la bête ou la bête à l’attelage ?

Zaïd Tayeb

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5 Comments

  1. OBSERVATEUR
    21/12/2011 at 17:19

    Une minute pour chaque apprenant équivaudrait une séance, dans une classe de50 élèves.Mieux vaudrait dans notre contexte,je pense,conceptualiser des démarches pédagogiques sur la base de 2 principes/vérités:
    1- l’existence de 3 types d’apprenants,de point de vue niveau ou pouvoir d’assimilation:Les meilleurs,les bons,et les moins bons
    2-Alors que des apprenants tendent à s’exprimer de manière orale et ouverte,d’autres souhaiteraient plutot le faire par écrit et, en quelque sorte, dans la discréstion

  2. SAHMOUDI AMAL
    22/12/2011 at 18:48

    لى الاستاذ العظيم زايد ، الاستاذ المحترم المناضل ، الاستاذ الصريح ، الاستاذ الشريف في زمن الرداءة ، والانحطاط التربوي ، الزمن الرديء ، الزمن الذي اصبح فيه رجل التربية والتعليم قمة النفاق والانبطاح والاستسلام والخنوع ، انك يا استاذ زايد قد كشفت وبشكل سريع عن نوعية من رجال التعليم تعتبر ثانوية واد الذهب ملكية لهم ، انك يا استاذ زايد بصراحتك القوية كشفت عن نوعية من الاساتذة المتزلفين ، انه زمن الداءة والانحطاط ، فواأسفاه عن الزمن الذي كان فيه رجال التعليم يقفون بشجاعة مع الصدق والصراحة ، فهاهم اليوم ينبذونك لا لشيء الا لأنك اكثر جرأة منهم ، وانك اكثر صراحة منهم ، وانك اكثر صدق منهم ، وانك اكثر شجاعة منهم ، لماذا لم يتحدثوا عن الظواهر الشاذة والمرضية التي تحدثت عنها بثانوية وادي الذهب ، والتي لم يجرأوا الحديث عنها ، كان عليهم ان يشكروك وان لا يقوموا باخفاء الشمس بالغربال ، كان عليهم ان يشكروك ويفتخروا بك لأنك تقول اللهم ان هذا منكر
    Source : link to oujdacity.net

  3. M.Nejjari
    22/12/2011 at 23:04

    « Faut il adapter l’élève à l’école ou l’école à l’élève? » je peu aussi ajouté, faut il adapter l’élève au professeur ou le professeur à l’élève ,c’est vraiment une question très intéressante à laquelle personne ne peut trouver une réponse convaincante.Parler de l’école c’est penser à trois facteurs, les parents,les professeurs et les élèves.Si l’un des parties est absent l’apprentissage ne peu pas avoir lieu.Les problèmes de notre enseignement commence très tôt ,à l’école primaire à la première année ,c’est la ou solution se cache, un bon professeur de primaire peut faire la différence avec un nombre d’élèves limité en classe , un programme stable et convenable et des parents qui suivent de prés leurs enfants.

  4. ENSEUGNANT
    23/12/2011 at 16:01

    N ATTENDONS PAS LA CREATION D UNE ECOL COMME VOUS L IMMAGINEZ POUR TRAVAILLER ET AMELIORER LE NIEAU DE SES APPRENANTS LE MEILLEUR PROFESSIONNEL CEST CELUI QUI DONNE LES MEILLEURS RENDEMENTS AVEC LE MINIMUM DE FRAIS ET LE MINIMUM DE TEMPS LE MINIMUM DEFFORTS

  5. enseignante en retraite
    13/01/2012 at 19:23

    Il est vrai que »l’être est le produit de son milieu » comme vous le dites; mais de quel milieu s’agit-il? certes, un milieu sain , un milieu où les valeurs éthiques sont respectées, un milieu où le respect de l’autre a une place primordiale, un milieu où l’enseignant s’adonne corps et âme à la lourde tâche qui lui est confiée, un milieu où l’enseignant doit avoir un savoir faire et axer son enseignement sur l’apprenant.Bref, quand on aime « l’enfant » qu ‘on a devant soi toute la journée durant toute une année scolaire et qu’on est doué pour l’enseignement,on peut le façonner à notre manière et faire de lui un citoyen exemplaire capable d affronter tous les obstacles de la vie courante et ce, même avec les moyens du bord dont nous disposons. Hélas! nous avons enseigné de la sorte dans le bon vieux temps et grâce à DIEU nos anciens élèves sont les cadres éminents de notre société actuelle.

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