Benjeddi Mohammed vu et revu à la lumière de sa biographie ‘’ Le lait était noir’’

tayeb zaid
Benjeddi Mohammed vu et revu à la lumière de sa biographie
‘’ Le lait était noir’’
Lors de la présentation/dédicace de ‘’le lait était noir’’ qui retrace la biographie de M. Mohammed Benjeddi, j’ai posé un certain nombre de questions sur l’écriture de ce livre un peu particulière. Pourquoi une biographie et non une autobiographie ? Quelle est la différence entre l’une et l’autre ? La première parle d’une personne illustre par ses œuvres ou ses exploits. Or, M. Benjeddi est-il une personne illustre ? S’il en est ainsi, quels sont ses œuvres et ses exploits ? Qu’a-t-il laissé à la postérité d’utile ( Descartes, Rousseau,…) ou de bas( Machiavel, Sade…) ? C’est un homme de théâtre, j’en conviens, quelle est sa contribution dans la promotion de l’art de la dramaturgie ? Est-il un auteur-dramaturge ou un metteur en scène ? Un comédien, un scénographe ou un simple souffleur ? Est-il un producteur ou un chargé de diffusion? Ce sont des questions et bien d’autres auxquelles, en principe, M. Benjeddi aurait dû répondre pendant la présentation et dédicace du livre qui n’est d’ailleurs pas le sien mais qui parle de lui. Pour faire la part des choses, il n’appartient pas à M.Benjeddi de dédicacer un livre qu’il n’a ni écrit ni traduit. L’auteur du livre arabe est Amira Leziar, le traducteur Ouahib Mortada. La chose est claire et il faut partir de là. Le public venu à l’Institut français le 24 Septembre 2024, assister à la présentation/dédicace du livre devait voir en face de lui l’auteur du livre et son traducteur. Quelle valeur ajoutée M. Benjeddi a apportée à ce public ? Rien. A-t-il le pouvoir de parler du style ? de la qualité de la langue ? de la composition du récit et de sa forme narrative ? de l’organisation des chapitres et des idées ? de certains points relatifs aux sentiments impropres à figurer dans une biographie ? de la qualité de la traduction et sa conformité avec le texte arabe ? Rien de tout cela puisque rien n’est de lui, puisque c’est entre lui et les vrais auteurs et ce doit rester entre eux.
Si les vrais auteurs avaient été présents à la cérémonie, le public aurait pu leur poser ces questions auxquelles ils auraient pu répondre car le livre est à eux, c’est leur produit. Un produit où M.Benjeddi n’est qu’un personnage comme ceux des récits de fiction.
De plus, comme je l’ai dit dans ma réflexion sur le livre, pourquoi M.Benjeddi n’a pas lui-même écrit sa propre vie sous la forme d’une autobiographie ? Qu’est-ce qui lui manque pour le faire ? Il était à la fois un professeur d’arabe et un homme de théâtre. Heureuse rencontre entre le verbe dans toute se majesté, écrit sur une page et dit sur scène. Aux uns la fatigues du labeur aux autres le plaisir de la récolte.
Cette biographie un peu particulière d’un homme un peu particulier, peut-elle trouver sa place dans la littérature des mines comme c’est le cas de ‘’Amphion matricule 4892 ‘’de M. Arjouni Mohammed, ou encore ‘’Fatras de souvenirs d’enfance’’ de Brahmi Mohammed et bien d’autres dans les deux langues ?
Je ne pense pas.
L’auteur de la biographie, en sa qualité de narrant, s’est focalisé sur la maladie de M.Benjeddi qui lui a servi de tremplin et sur sa vie qu’il a menée comme celle du fils d’un col blanc. ‘’ Chez ce père de famille, on mangeait à table comme chez les Français : chacun sur sa chaise habituelle’’ (page 30) ou encore : ‘’C’était en 1967,…Le père de famille venait de se faire livrer un poste de télévision en noir et blanc’’ (page36).
Seules deux pages (113-114) et un petit paragraphe de quelques lignes (page 96) font référence à la silicose comme maladie contractée par l’inhalation de poussière du charbon.
Zaid Tayeb





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