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La réinvention de la formation : les hard skills/ les soft skills et les mad skills

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Khalid Barkaoui
Aujourd’hui, le monde bouge à une vitesse vertigineuse. Cette mutation requiert une adaptation et de l’innovation. Nos écoles ne doivent pas échapper à cette dynamique de changement. Un changement sur le plan de la pédagogie, de la didactique, de la gouvernance, du leadership et de management pour plus d’efficacité et de productivité. Ce changement doit être porté par de jeunes cadres hautement qualifiés. Pour qualifier ce personnel soucieux d’introduire le changement escompté, il faut remettre en cause la nature de la formation dispensée au staff pédagogique et administratif.
Cette nouvelle formation doit focaliser l’attention sur le trio suivant :
Les hard skills
Les soft skills
Les mad skills
Dans ce cadre, je ferai un focus sur la formation que doit avoir un futur enseignant du 21ème siècle pour mener à bon port le projet de l’école moderne, équitable, qualitative et inclusive.
Les centres de formations sont appelés à développer davantage les hard skills à savoir les compétences disciplinaires et les savoirs appropriés susceptibles de doter le nouveau recrue de compétences professionnelles. Ces compétences requises sont la condition optimale pour exercer la profession avec passion et professionnalisme. Grosso modo, la première mission d’un centre de formation est d’étoffer les compétences techniques et les connaissances prioritaires pour l’exercice de la profession enseignante.
Ensuite, un intérêt grandiose doit être porté aux savoirs-être pour pourvoir le nouveau enseignant de valeurs justes comme la capacité à résoudre des problèmes complexes via la collaboration, l’esprit d’équipe, l’intelligence émotionnelle, l’empathie, la communication, la gestion des conflits, l’adaptabilité, l’esprit innovant et créatif ainsi que l’esprit critique.
Les centres de professorat sont tenus accorder un vif intérêt aux mad skills. Avez-vous déjà entendu parler de ces inédites et atypiques compétences communément appelées les compétences folles ?
Aux hard skills et soft skills viennent s’ajouter les mad skills. Ces compétences émergent souvent hors cadre professionnel pour donner un élan singulier et trouver des réponses inédites et originales à l’hétérogénéité de la classe.
Pour cette raison, le formateur doit mettre le formé dans des situations d’échec et des situations de difficultés et de troubles d’apprentissage pour l’amener à trouver des pistes de sortie pour le dyslexique, l’autiste, le trisomique, celui qui a du mal à déchiffrer une syllabe ou une lettre, ou celle qui a du mal à mémoriser ou à se concentrer en classe, ou des élèves à haut potentiel intellectuel et qui ont du mal à s’adapter au contexte scolaire…Bref, il urge de transformer la formation, de la faire sortir du cadre théorique et l’orienter inévitablement vers la pratique. Nos centres de formation doivent réhabiliter les centre d’intérêt, les hobbies ou les passions des acteurs pédagogiques en les invitant à s’adonner ouvertement au sport, au bénévolat dans une structure associative ou à une discipline artistique pour développer chez eux la persévérance, la ténacité, le travail collectif, l’anticipation, la curiosité et la capacité d’écoute fine et active.
Nous avons amplement besoin de nos jours d’un profil atypique : un enseignant engagé, passionné, actif et fervent…Des traits de caractère sont de plus en plus recherchés pour accompagner cette refondation de notre école nationale qui a amorcé une nouvelle étape qui repose sur la mise en œuvre des clauses de la loi-cadre 51.17 et l‘implémentation des douze engagements de la feuille de route 2022/2026.
Pour relever ce nouveau challenge, il faut former et accompagner le personnel enseignant afin de les nantir d’une panoplie de compétences comme la capacité à communiquer avec aisance, la compétence en planification, en gestion du temps et de l’espace. Il faut aussi les ravitailler avec des compétences en motivation, des compétences en matière d’usage du digital, des compétences interculturelles et des compétences en recherche et en autonomie pour être capable de travailler en synergie et avec abnégation afin de réaliser des résultats probants.
L’enjeu est de taille et la refonte de notre école s’impose en particulier après la publication des résultats alarmants de la 5ème édition de PIRLS 2021 où notre pays s’est classé 56ème sur 57 pays qui ont pris part à cette étude évaluative internationale. 59% de nos élèves de la 4 AEP/ CM1 se situent en dessous du niveau minimum de maîtrise de la lecture. Une situation critique à méditer à plus d’un titre.
Khalid Barkaoui
Membre de l’AMEF CP de Boulemane

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