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MOIS DU PATRIMOINE : LE PATRIMOINE NATIONAL ET L’ART PLASTIQUE UN MARIAGE INCONTOURNABLE AUX YEUX DE L’ARTISTE AICHA ARJI

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Réalisé par Mohammed Drihem


Femme Amazigh du Sud-Est du Maroc et plus précisément de la Ville de Goulmima ; l’artiste peintre Aicha Arji; Cadre à la 2ème chaine nationale 2M est éprise de la beauté architecturale de la Région du Draa Tafilalet avec ses milles et Une Kasbahs, ces Oasis mais aussi et surtout ; par ces femmes de la région illustrant toute la richesse de la culture marocaine avec leurs habits multicolores épousant à la perfection les paysages terreux, cuivrés et ocreux .
A l’occasion du Mois du Patrimoine 2023, nous avons abordé la consœur et grande artiste Aicha Arji qui a bien voulu nous livrer ses impressions sur ce riche patrimoine du sud est marocain et partager ainsi avec nos lecteurs et lectrices ce grand amour qu’elle a pour cette belle région du Tafilalet. L’interview.
Le journal : Voulez-vous bien présenter Aïcha Arji Lebbar à nos fidèles lecteurs et lectrices en quelques mots ?
Aicha Arji : Femme Amazigh du Sud-Est du Maroc plus précisément de Goulmima,  Aïcha ARJI est une personne très simple qui aime l’harmonie de son univers et de sa double vie « Au travail, une femme citadine Cadre, travailleuse au contact de la réalité en tant que Chargée de Programmes des émissions Culturelles et de Divertissement pour la Chaine  Audiovisuelle SOREAD 2M » et en parallèle « Dans son atelier en tant qu’Artiste Peintre, c’est  le Retour aux Origines qui s’impose ! Une Femme Simple et Modeste. Un être sans Masque et sans Protocole.
Autodidacte, Passionnée pour l’Art qui peint en toute liberté, guidée par ses envies diversifiées et constamment à la recherche des émotions fortes, d’un équilibre, et surtout à la recherche d’épanouissement.
Femme engagée, ses thèmes de sauvegarde gravent une empreinte dans l’art défendant ses causes en affichant une lueur particulière à son attachement aux valeurs de la culture de son Maroc qu’elle aime tant.
Sollicitée et primée, elle s’arme en bandoulière de ses nombreuses médailles, trophées et attestations … reçus au Royaume et à l’étranger la motivent en pluriel.
Ses thèmes habituels lui tiennent à cœur. Contempler ses œuvres, c’est remonter le temps, c’est revivre le passé dans le présent : un sentiment qui rehausse la grandeur de l’égo ».
Pour résumer : Je passe d’un univers à l’autre, C’est une richesse pour moi. Chaque jour j’apprends, chaque jour j’ai un plus. C’est toujours innovant, je remercie Dieu pour ces moments d’épanouissement.
Le Journal : Et si vous nous parliez un peu de vos premiers Coups de pinceaux et de votre parcours artistique ?
Aicha Arji : Il y a plus de 30 ans, les encouragements de ma famille, mes amis (es) artistes résidents au Maroc ou à l’étranger m’ont été d’un grand soutien. Ils voyaient à l’époque que mes touches et mon doigté pourraient aller loin !
Mes débuts dans l’art étaient armés de l’insouciance d’une débutante et de la mentalité d’une autodidacte avec beaucoup d’Improvisations m’ont lancée  dans le monde de la Création Artistique de manière très naturelle,  sans trop me poser de questions ni freiner mes envies diversifiées. J’avançais doucement avec une certaine aisance, une  manière propre à moi avec une vision particulière de la peinture, totalement différente de celui ou de celle qui a fait les beaux-arts que je respecte beaucoup.
J’ai commencé à travailler avec comme seul bagage mes Souvenirs d’Enfance, avec un aperçu de jeune fille sous le charme  de la Grandeur de la Valeur  que représentait  le Patrimoine Marocain Amazigh : Grâce à mon Feu Père dont je suis Fière et Hautement Reconnaissante, qui a exercé un métier  qui m’a offert de vivre pleinement ces moments de Privilège, avec de Vives et Chaleureuses émotions en temps ‘’T’’ en temps réel, et surtout D’avoir une large  connaissance relative  à cette Richesse du  Terroir et ses différentes variantes Culturelles.
Le Journal : On voit que vous êtes très passionnée par la nature et particulièrement celle du Sud-Est Marocain avec cette architecture de ses Ksour et Kasbah ; peut-on savoir pourquoi un tel attachement aux sources ?
Aicha Arji : L’Univers du SUD-EST, est un de mes Cachet favori et suis déterminée à y rester fidèle tout en sachant que cela m’incite à chercher constamment à être à la Hauteur de cette Responsabilité.
Mes toiles sont le reflet de la simplicité du profond attachement à la tradition. Une fascination pour le terroir qui illustre les couleurs de mes origines du  Sud-Est  à travers son charme permanent et  la richesse de son patrimoine. Un travail de mémoire, justement pour rappeler aux jeunes générations, toutes confondues,  les valeurs immortelles de nos ancêtres.
C’est toujours avec grande fierté que  je Représente dans des évènements Culturels, Artistiques Riches en échanges,   cet aspect de ma région, cette richesse avec  la Beauté de cet Art architectural : cette manière de construire qui me rappelle avec émotion et Grande Fierté mon Identité, mes Origines, et mon Maroc que j’aime Tant avec toutes ses diversités culturelles.
Mes toiles représentent la simplicité du monde rural amazigh du haut Atlas, des kasbahs, des femmes et des hommes ainsi que des paysages, immortalisés à coups de pinceau qui empêchent le dépérissement de l’art amazigh.
« ’’Fille de Sa Terre’’, et Fière de l’être comme m’avait surnommée, le Célèbre Critique d’art d’Italie Pr ALDO Maria Pero dans une Exposition Collective Internationale à Milan lors de la Nomination de ma toile : ‘’Meilleur travail artistique’’ ». Toile qui représentait justement un des villages de ma région.
C’est à la fois Un Honneur et Une manière spontanée de préserver un patrimoine vivant du Maroc profond qui est si cher à mon cœur, en rappelant la beauté du patrimoine de l’atlas et faire passer à travers mes thèmes des messages d’une région pacifique, pleine de charme et regorgeant de richesses humaines et naturelles.
La sauvegarde du patrimoine Marocain en général et particulièrement la sauvegarde de l’architecture des kasbahs de ma région me tient à cœur. Une fierté d’être directement ou indirectement  Ambassadrice de cette Belle Culture qui m’a Tellement marquée et qui le mérite si bien. ‘’Je ne lui rends que juste un Brin de ce qu’elle m’a grand apportée.’’
Le Journal : Vous optez souvent dans tableaux pour le « naturalisme », ce réalisme qui met en valeur artistique la beauté de la nature et de l’architecture du Sud Marocain ; l’école de la peinture du « naturalisme » vous passionne- t-elle à ce point ?
Aicha Arji : Peindre, C’est l’histoire d’une vraie passion, une émotion forte et une vie temps «T» en plein rêve. «Je suis réaliste dans la vie, je n’ai pas à dénaturer cette réalité» ! Je la reproduis tout simplement telle qu’elle est dans sa splendeur «BELLE», avec ses beaux paysages, sa belle architecture, ses scènes au quotidien… J’immortalise seulement ces petits moments à ma manière.
Mon rêve et ma réalité vont en parallèle. Je ne peins que ce que je ressens. Je ne peins que ce que je vis réellement car je trouve que c’est un devoir de protéger cette Culture et  sauvegarder ses valeurs afin de la laisser comme un Bel Héritage aux Futures Générations sans qu’elle ne Sombre dans l’oubli ou qu’elle NE leur soit   inconnue et étrangère.
J’ai toujours eu un lien et une admiration pour les grands espaces et la nature qui étaient  l’Univers de mon enfance, une enfance heureuse et équilibrée. J’ai grandi dans une atmosphère et une ambiance d’amour pour les grands jardins et l’immense verdure des forêts qui s’imposait par sa beauté.
C’est comme si la Nature me dévoilait son intimité pour le lui rendre si bien. ! La nature est une création Divine : Les arbres, les fleurs, les champs, le ciel et la terre … sont tous synonyme d’un seul mot : «LA VIE », j’aime la vie tout court.
Le Journal : Quelle est cette petite histoire de l’Artiste Aicha Arji avec l’habit traditionnel des Ait Hdiddou qu’elle porte souvent sur elle ?
Aicha Arji : Porter les tenues de nos arrières, arrières grands-mères est non seulement incarner la beauté berbère des cimes de l’atlas mais aussi  un Honneur et un Devoir  de rendre Hommage à nos ancêtres-mamans, à leur Histoire, leur Mémoire de Femme Pilier d’une civilisation. Des Personnes discrètes et inspirantes par leur ténacité, leur courage et surtout Respectueuses de leurs Traditions qui rendent si riche leur Culture est un rôle des plus admirables ! Une belle manière de  redorer  le blason et  donner  des lettres de Noblesses à cet être, à la fois fragile et forte. « Incroyable paradoxe » !
Il m’a paru nécessaire de participer à ce partage de cultures à cette diversité des couleurs  de ma région qui se trouve au Sud-Est du Maroc, afin de contribuer, ne serait-ce que  modestement à sauvegarder la  beauté et la richesse de ce patrimoine, de cet art vestimentaire ancestral, cette manière de s’habiller et ce privilège de s’orner avec des bijoux dont le design est unique. Comme Il m’a paru aussi normal de montrer au public la beauté de cette face cachée du Sud. Ses caractéristiques, je n’ai pas à les inventer, elles sont là, inscrites dans la mémoire et s’imposent à moi. C’est  juste une magnificence naturelle de quelque chose qui fait partie de moi, de mon identité.
Le Journal : Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Aicha Arji : Tout ce qui concerne ‘‘Tamazgha’’ et ‘‘Rouh al Mowatana’’ les Couleurs du Maroc ‘‘Rouge & Vert Majesté des Couleurs’’, je ne décline jamais l’invitation !.
Actuellement j’avais exposé à Rabat, plus exactement à l’Institut Royal de la Culture Amazigh ‘‘IRCAM’’ pour une durée non encore déterminée et ce depuis le 08 mars à l’occasion de la Journée internationale pour CELEBRER LES DROITS DE LA FEMME où j’ai été agréablement surprise et fière par ma sélection parmi 4 Grandes Dames de Professions Confondues dont Mme AGNAOU Directrice de la Recherche à l’Institut Royal.
Ce Grand Hommage est un Honneur, une Reconnaissance et un grand déclic pour plus de créativités. Je ne rate pas de remercier infiniment L’‘‘IRCAM’’ pour la confiance, pour l’Hommage et pour la réalisation d’une fresque murale sur place, qui surplombe un beau théâtre en plein air : l’un des rares du genre au Royaume.
Une fresque qui représente la Femme Moderne Amazighe aux couleurs du Moyen Atlas dont la blancheur de sa tenue est signe de coquetterie, avec au loin un Ksar ‘‘Imi n’Ighrem’’ avec ses majestueuses tours est un Hommage à cette émotion qu’est la nostalgie et l’amour des origines. Le lac et la verdure sont perçus comme une richesse, un Don de Dieu.
Prochainement, j’ai d’autres Expositions individuelles au Royaume et à l’étranger, dont une qui aura le privilège d’ouvrir la saison artistique 2023-2024 de la Fondation d’une Maison étrangère au Maroc avec pleins d’autres collectives dont vous entendrez inshallah bientôt.

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