Home»Enseignement»La recrudescence de la violence en milieu scolaire

La recrudescence de la violence en milieu scolaire

0
Shares
PinterestGoogle+

Khalid Barkaoui
L’école est un lieu d’apprentissage, un sanctuaire de transmission des savoirs, d’inculcation des valeurs humaines et de développement des compétences variées afin de mieux préparer l’élève à affronter les aléas de la vie la tête haute.
Aujourd’hui, nos écoles sont devenues des arènes et le théâtre de violence à l’égard des professeurs, du staff administratif et des élèves. La violence a pris de l’ampleur et a gagné beaucoup de terrain. Cette situation alarmante nous incite à la réflexion en vue d’identifier concrètement les causes de la prolifération de ce phénomène social, ses conséquences désastreuses et les possibles solutions envisagées dans le dessein de juguler ce regain de tensions et freiner cet élan de la spirale de la violence ?
A mon humble sens, la montée en puissance des actes de violence est due aux facteurs suivants :
– Dans le passé l’école jouait son rôle d’ascenseur social, d’espace d’épanouissement et de transmission des savoirs par des acteurs pédagogiques dévoués qui avaient une missive à véhiculer et des valeurs à transmettre. Aujourd’hui, la donne a complètement changé et le statut du professeur est tombé en discrédit.
– Le manque de personnel enseignant et la raréfaction du staff administratif.
– Les écoles bondées et surabondantes.
– Le climat délétère qui règne au sein des salles de classe pléthoriques.
– Le manque de formation des enseignants en matière de gestion des conflits et de gestion du harcèlement et de la violence sous ses différentes formes à savoir la violence verbale, psychologique et corporelle.
– La violence règne au niveau des familles et au niveau de la société et l’école en définitive est un microcosme qui reproduit ce qui se passe ailleurs.
– La présence effective de la violence dans les jeux vidéo, les films et les médias. Les jeunes ont tendance à singer ce qu’ils visualisent.
– Des apprenants démotivés et désorientés qui basculent dans la violence faute d’encadrement et d’accompagnement.
– La perte des valeurs du respect, de la tolérance, du vivre ensemble et de l’empathie.
– La démission des parents et leurs nonchalances.
Il est vrai que cette montée en flèche de la violence dans l’enceinte scolaire et au niveau des abords de l’établissement a des conséquences néfastes sur l’élève harceleur, l’élève harcelé et l’ensemble de la communauté éducative.
L’élève harceleur qui recourt à la violence à l’égard de ses pairs ou à l’égard de ses professeurs ou autres acteurs est en effet un apprenant qui a perdu les repères, qui se sent déçu et qui ne sait plus à quel saint se vouer. Cet élève aspire à importuner les autres élèves, à les agacer pour que tout le monde embrasse l’échec. Il incombe souvent son échec à un enseignant ou à une flopée d’enseignants, d’où cette aversion vis-à-vis du corps professoral qui peut prendre des proportions démesurées allant jusqu’à l’agression.
Parmi les solutions préconisées figurent en pole position ce qui suit :
– La mise en œuvre des cellules de veille pour identifier clairement les élèves harceleurs et les aider à modifier leurs comportements : les insultes, les propos blessants, les agressions, le harcèlement…
– La prévention et l’intervention précoce des enseignants et des cadres administratifs pour repérer les élèves agresseurs et les lieux qu’ils fréquentent où peuvent se passer ces phénomènes de violence comme les couloirs, les toilettes, la cour de récréation ou les abords des établissements scolaires.
– Les parents sont appelés à suivre leurs bambins car ils sont victimes de cyber-harcèlement et subissent des invectives et des propos agaçants. L’intervention des parents et l’écoute attentive de leurs enfants victimes d’attaque en ligne s’avère importante et aide l’enfant à s’en sortir grandi et plus épanoui.
– L’école est appelée à jouer un rôle de premier plan à travers l’écoute, le suivi, l’empathie…afin de les orienter à s’instruire, à peaufiner leurs compétences, à évoluer en toute sécurité au sein d’un espace motivant, attractif et sécurisant.
– La mutualisation des efforts de toute la communauté éducative à travers la sensibilisation et la prévention afin de garantir le bien-être des apprenants.
– L’école est tenue travailler conjointement avec les acteurs de la société civile toute l’année pour prêter main forte aux élèves victimes de violence en leur octroyant les outils et les ressources pour se protéger et au même temps en prenant en charge les victimes.
– La nécessité d’adopter une approche participative et une pédagogie de la positivité et de la bienveillance à l’égard de tous les élèves.
– Instaurer des campagnes récurrentes de lutte contre l’abandon scolaire, l’addiction aux drogues et aux écrans.
– Etablir des ponts constructifs de communication entre l’école et les familles.
La violence est un phénomène universel qui continue de sévir au sein de nos espaces pédagogiques. Un phénomène sociétal aussi qui est devenu omniprésent et préoccupant. Ce qui nous inquiète davantage c’est la violence des élèves à l’encontre des professeurs, la violence des enseignants à l’égard des apprenants et finalement la violence des élèves entre eux que ce soit une violence intramuros ou extramuros. Grâce à la médiatisation à grande échelle, on se rend compte que la situation est intenable et requiert la mobilisation, la sensibilisation, la formation et la prévention.
Khalid Barkaoui
Membre de l’AMEF CP de Boulemane.

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

Aucun commentaire

Commenter l'article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *