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Du pigeon voyageur au charognard vautour

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Zaid Tayeb


Depuis la flambée des prix de toutes les denrées, des carburants en particulier, et la mise à feu dans les porte-monnaie des citoyens de notre cher pays, il n’est question dans les cafés, les bus, les réunions de famille et sur les différents réseaux sociaux que de plaintes de douleur, de cris de colère et de mécontentement contre le premier ministre en place, qui fait le sourd et l’aveugle. La sourde oreille ! Je l’avais pratiquée avec mes élèves, quand j’étais en activité. ‘’Loin des yeux, loin du cœur’’, également ! Mais à des fins pédagogiques pour faire semblant que je n’ai ni entendu ni vu ce que certaines de ces petites têtes adolescentes faisaient ou se disaient pour se distraire, taquiner ou se taquiner. Rien de bien grave dans tout cela et qui ne nuit en rien à l’acte pédagogique. Le premier ministre, lui aussi fait la sourde oreille pour la simple raison qu’il n’a ni les mots, ni l’éloquence, ni l’élocution pour s’expliquer devant les citoyens qui demandent son départ ou la baisse des prix des carburants. Et comment peut-il justifier la hausse de tous les produits de consommation et en particulier ceux des carburants dans une affaire où il est juge et partie ? Aussi fait-il comme s’il n’a rien vu et rien entendu malgré les cris de révolte et de colère des citoyens qui lui demandent vainement de réagir ou de s’en aller. Si dans ma classe, les jeunes esprits se parlaient entre eux de manière à ne pas se faire remarquer ou échangeaient des propos malsains de manière à ne pas se faire entendre, les citoyens, eux, crient haut et fort leur colère et leur indignation de manière à se faire entendre par le premier ministre qui reste indifférent à leurs cris de colère et à leur indignation. Dans le cas du professeur, il est question de pédagogie, dans celui du premier ministre il est plutôt question de surdité et de cécité.

Le premier ministre ne peut pas parler pour trois raisons.

La première est qu’il n’a pas le droit de parler. Et comment peut-il prendre la parole alors que la télécommande est en mode ‘’mute’’ ? Il n’est là que parce que le processus démocratique engagé par notre pays veut qu’il y ait un gouvernement avec à sa tête un premier ministre, un premier ministre sans voix, tout d’ailleurs, comme celui à qui il a succédé. Benkirane, lui, parlait. Il avait les mots, la voix et l’éloquence qu’il fallait pour le faire, c’est sans doute pour cette raison qu’il a été bloqué et mis fin à son parcours.

La seconde est qu’il n’a pas le pouvoir de parler. En effet, un premier ministre ne parle pas à ses partisans lors des meetings que son parti organise comme il parle à l’ensemble des citoyens. A chaque contexte ou situation son texte. Or notre premier ministre, s’il parle d’une certaine manière à ses partisans qui l’applaudissent, il ne peut pas parler aux citoyens. Il n’a pas cette autorité que peuvent avoir les grands politiques sur la parole comme moyen d’explication, de justification, de persuasion. Le discours a ses outils. Le discours a ses hommes. Si toutefois il lui arrive à lui, ou à l’un de ses lieutenants, de prendre la parole, c’est pour nous montrer leur côté obscur, hautain, grossier et vil

La troisième est le sentiment de supériorité et par conséquent de mépris qu’il nourrit envers les citoyens à qui il est redevable, puisque sans eux, il ne sera pas là où il est. Que peut valoir un homme qui jure comme un charretier, tout haut et en cérémonie, que si toutes les légions et toutes les brigades électroniques du monde entier, ils ne peuvent pas le faire changer d’avis ? Il n’y a que les tyrans et les despotes comme celui qui a dit qu’il pourchasserait ses opposants ‘’bit bit, dar dar, zanga zanga’’ qui parlent ce langage de défi à l’adresse de ceux qui ont fait de lui le tyran et le despote. Ils l’ont applaudi comme leader politique, ils nous le font porter et supporter comme premier ministre.

En conclusion, Je suis presque convaincu que le premier ministre ne prendra pas la parole pour justifier ou expliquer la hausse des prix des carburants car il n’a ni les mots, ni l’éloquence, ni le courage politique pour le faire. Je suis presque certain que les prix des carburants baisseront d’eux-mêmes et de manière très lente car celui qui doit les faire baisser est en tire des bénéfices incalculables.

Zaid Tayeb

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