ECONOMIE SOCIAL ET SOLIDAIRE : QUAND LE TISSU ASSOCIATIF VIENT AU SECOURS D’UNE REGION MARGINALISEE SUR LES CIMES DES MONTAGNE DU HAUT ATLAS ORIENTAL

La zone d’Imilchil se situe dans le Haut Atlas oriental à plus de 2400 m d’altitude et se caractérise par un climat rude en hiver, son isolement et sa prédominance agricole. Du fait de l’isolement géographique, du faible taux d’alphabétisation, des catastrophes climatiques dont la région est victime, elle demeure une zone des plus reculées et marginalisées du Maroc.
Mais depuis 15 ans environ, la région d’Imilchil bouge et tente de sortir de son enclavement, grâce au tissu associatif et la coopération entre une association française basée à Bordeaux et une association locale d’Imilchil, issue de l’immigration du président fondateur, a permis la mise en place de projets de scolarisation, d’intégration et de développement économique et social. Toutes ces initiatives donnent à voir sur les impacts positifs de la migration sur le développement des régions « exportatrices » de migrants et donnera encore plus à voir lors d’une prochaine Caravane de découverte proposée aux marocains résidents à l’étranger du 11 au 13 août prochain.
D’ici là, il y’a lieu de signaler que depuis la Conférence Internationale sur la population et le Développement organisée au Caire en 1994, le rôle des migrants dans la réduction de la pauvreté et des inégalités dans leur pays d’origine est reconnu et encouragé. Dans un tel contexte, la contribution des MRE sur le développement de leur pays est devenue un enjeu stratégique majeur. Au niveau économique, les migrants participent à des investissements locaux et à des projets novateurs. Sur le plan social, ils contribuent à l’amélioration des conditions de vie de leurs familles et à la lutte contre l’exode rural en permettant la fixation des populations dépourvues de ressources, voire à l’échelle d’un village, à la réalisation de projets sociaux (électrification, scolarisation etc). Tous les migrants qui s’engagent ainsi dans leur région d’origine peuvent prendre une part majeur au développement de leur territoire d’où l’experience de l’association Akhiam.
En effet, le partenariat historique entre l’Association bordelaise SENS et l’Association marocaine AKHIAM créée en 2000 vient des premiers chantiers de solidarité organisés en commun entre les deux associations. La rencontre du président fondateur d’AKHIAM, M. Lhou MARGHINE et de l’actuel président de SENS, M. Cécric CELLIER, a permis la fondation en 2006 de cette association. M. Lhou MARGHINE qui a poursuivi ses études en France dans le secteur de la solidarité internationale, s’est engagé pour représenter et défendre la région d’Imilchil jusque dans l’Aquitaine.
L’Association SENS sensibilise aujourd’hui des centaines de jeunes aquitains sur le partage et la solidarité et 14 chantiers jeunesse ont pu être organisés au village AGOUDAL grâce à ce relais depuis 2006. Elle appuie aussi tous les projets de développement sur place, liés en particulier à l’Economie Sociale et Solidaire, à la Jeunesse et au Tourisme Solidaire.
Quant à l’Association AKHIAM, elle est implantée localement dans la vallée d’Imilchil depuis 2000. L’Association met en œuvre autant des projets pour améliorer la scolarisation, les revenus des populations que de lutte contre l’érosion. Elle a appuyé la création de 6 coopératives, dont 2 coopératives féminines. D’autres initiatives peuvent être valorisées à partir d’autres produits potentiels qui font l’identité du terroir et des montagnes marocaines.
Le projet de la Caravane des Marocains du Monde prévue pour le mois d’Aout prochain permettra de visiter les projets associatifs et coopératifs portés par la collaboration entre ces deux associations et porté par un migrant. Au cœur de ces visites, la valorisation du terroir marocain et d’une forme d’économie émergente durable, l’Economie Sociale et Solidaire.
MOHAMMED DRIHEM





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