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D’un ancien professeur à ses anciens supérieurs

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Tayeb Zaid


Je ne sais pas ce qui m’a retenu jusqu’à cette date de dire ce que j’ai à dire à mes anciens supérieurs dans la hiérarchie administrative. J’ai usé le bout de mes doigts à marteler les touches de mon clavier pour donner forme à des choses qui ont trait à la pédagogie et la didactique du FLE. Je n’étais ni mauvais ni méchant mais j’avais plus d’animosité dans le cœur que de venin dans les crochets d’un naja. Il est vrai que j’avais de temps en temps quelques griffes à distribuer à droite et à gauche à certains de mes supérieurs pour répondre par les mots à leurs manœuvres sournoises et peu honnêtes. Je n’avais que le verbe pour les tenir à distance et j’avais réussi dans beaucoup de situations dans mon entreprise à les éloigner de ma personne. Je savais par l’expérience que c’était peine perdue de leur faire entendre raison car on ne peut jamais faire d’une faucille de faucheur un sabre de Samouraï ! A présent, rien ne me lie à eux et eux à moi qu’un mince filet d’une cohabitation forcée, souillé par des années de relations peu cordiales. A l’hypocrisie de mes supérieurs, je répondais par l’hypocrisie et aux faux sourires par de faux sourires. Que voulez-vous que je vous dise à vous qui me lisez ? La cannelle ne se renifle pas, elle se hume. Aux journées de tensions et de nullités que je subissais dans mes lieux de travail, je suppléais pas des soirées de pédagogie, de didactique, de grammaire, de linguistique, de stylistique, de pragmatique à rédiger sur mon PC pour les publier sur le portail Oujdacity et sur ma page facebook. Vingt ans d’écritures destinées à l’école, vingt ans de critiques des examens régionaux de français, vingt ans de silences des différents responsable de l’école et avec à leur tête ceux de mes inspecteurs pédagogiques. Lequel de mes supérieurs les plus éloignés ou les plus proches géographiquement ou institutionnellement m’avait fait un signe de reproche ou de reconnaissance ? Je devais donc être blâmé, décrié, honni, et traduit devant le conseil de discipline (du moins quand j’étais encore en activité) si mes écrits pédagogiques et didactiques s’écartaient de l’usage, de la norme, des orientations pédagogiques en pratique. Je devais être remercié, encouragé, félicité s’ils avaient une quelconque valeur ajoutée à l’école. Rien. Pas un de mes responsables n’a réagi ni en mal, ni en bien à ce que j’écrivais. Une seule fois, à titre amical, un responsable m’a posé cette question perfide :’’ M.Zaid, qu’est-ce que vous avez contre la cellule chargée de préparer les examens régionaux pour les critiquer de manière si sévère?’’ Je lui ai répondu que ce n’était pas à moi de poser cette question mais à l’équipe en question. Et nous en sommes restés à ce niveau de la discussion avec l’idée que j’étais dans le tort et que je devais cesser de nuire à l’autorité dont bénéficiait la cellule en question et dont j’étais dépourvu.
En principe, si chacun de mes responsables administratifs et pédagogiques occupait son poste grâce à ses compétences pédagogiques ou administratives, il devait suivre de près les esprits créatifs et novateurs des fonctionnaires dont relevaient de son pouvoir. Pour mieux mettre la chose au clair, dans la seule ville d’où je parle et où j’ai fini ma carrière de professeur de français, -et je l’ai mal finie, hélas ! après 40 ans d’exercice !- il y a des écrivains, des poètes, des mathématiciens, des artistes, des peintres, que je connais nommément ( et que je ne peux malheureusement pas citer de nom !) qui ont publié leurs livres à l’étranger, ou au Maroc à leurs frais, ou qui exposent leurs tableaux dans des pays d’Europe. Ces intellectuels à noms d’auteurs, ces peintres à vocation d’artistes auraient dû être pris en charge par les responsables de leurs écoles, de leurs délégations, de leur académie et leurs œuvres publiées dans des fascicules qui garniraient les étagères des bibliothèques scolaires. Ces intellectuels et ces artistes auraient pu constituer des ateliers et animer des tables rondes sur la poésie, le roman, le théâtre, la didactique, la pédagogie, la peinture. Les élèves, les professeurs et l’école en tant qu’institution scolaire auraient pu tirer une valeur ajoutée pédagogique, didactique et artistique des écrits et peintures de ces professeurs écrivains, poètes, mathématiciens et artistes-peintres.
Jamais je n’ai été sollicité par mes supérieurs pédagogiques et administratifs à une quelconque campagne de sensibilisation à l’apprentissage de la langue française dans nos établissements scolaires que j’aurais eu le plaisir d’animer au profit des élèves et professeurs en début de carrière. Tout au long d’une vingtaine d’années, en ce qui me concerne, j’ai écrit beaucoup d’articles pédagogiques et didactiques sur la langue française en conformité avec les Orientations Pédagogiques en vigueur depuis 2007 et qui pourraient être utiles à notre école. Je l’aurais fait avec le plus grand plaisir et sans attendre de récompense en retour ! Laissons ces choses-là aux dits ‘’ influenceurs’’ qui infestent Youtube par leurs médiocrités.
Chacun de nous, moi simple professeur de langue française, eux directeurs de lycées, inspecteurs pédagogiques, délégués ou directeurs d’académies, est à présent en retraite. Qu’avons-nous donné et laissé à l’école que d’autres pourront utiliser après notre départ? RIEN qui puisse être matériellement cité.
En conclusion, je porte à la connaissance de mes lecteurs que j’ai fini de rassembler tous mes écrits en 2 volumes : l’un sera consacré à l’analyse de textes, l’autre à la langue et style. Deux livres qui se complètent, deux livres qui seront utiles à l’apprentissage de la langue française dans nos écoles.
Tayeb Zaid

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1 Comment

  1. Chergui mohammed
    10/05/2024 at 16:39

    قال الله تعالى (( وقل اعملوا فسيرى الله عملكم ورسوله والمؤمنون))

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