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Lettre ouverte au Président de la République française

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Par Mohamed INFI


Monsieur le Président, veuillez accepter cette lettre ouverte du citoyen marocain, nommé Mohamed INFI (universitaire retraité et acteur politique), visant à exposer, modestement, mon opinion personnelle sur l’attitude de la France à l’égard de mon pays et de ses citoyens.
Monsieur le Président, le gel, pour ne pas dire la tension, des relations franco-marocaines n’est plus un secret pour personne. Les raisons de ce gel ou de cette tension doivent être nombreuses, certaines peut-être partagées, d’autres reviennent uniquement à la France.
Vous n’êtes pas sans savoir, monsieur Macron, que la presse française pro-étatique est pour beaucoup dans le déclenchement de cette crise dite silencieuse ou non déclarée, mais qui est ressentie à tous les niveaux, de part et d’autre. Cela a commencé lorsque ladite presse a accusé les services secrets marocains d’espionnage sur le sol français. L’on se rappelle l’affaire PEGASUS dont on a accusé, sans preuves, le Maroc de l’’avoir utilisé pour espionner des personnalités françaises, avec à leur tête vous-même. L’affaire est entre les mains de la justice, si mes souvenirs sont bons.
Monsieur le Président, si l’on fait le lien entre les recommandations qui ont émané des rapports de vos services secrets destines à vous (certains extraits ont bien été divulgués il n’y a pas longtemps) et les conclusions d’une prétendue étude réalisée par German Institute for International and Security Affairs (lesquelles conclusions ont été envoyées au Conseil européen pour l’impliquer dans la conspiration), l’on constate qu’elles se recoupent et s’accordent sur le but à atteindre : freiner à tout prix l’avancée du Maroc, parce qu’elle dérange. Le prétexte ? Ce pays nord-africain avance vite et laisse derrière lui l’Algérie et la Tunisie. Argument stupide, n’est-ce pas monsieur le Président ?
Il en ressort, monsieur Macron, quelque chose de très grave. La mentalité ségrégationniste et l’esprit colonialiste sont, on ne peut plus, très présents dans les recommandations des deux institutions citées ci-dessus (les services secrets français et l’Institut allemand de recherche, lequel a bafoué, pour ne pas dire a foulé aux pieds, les principes de l’objectivité et de la fiabilité de la recherche). L’idiologie coloniale ou colonialiste, on le constate, est encore très forte, pour ne pas dire dominante, en Europe. En effet, l’esprit colonial est encore vivace dans le vieux Continent. Celui-ci ne voit pas d’un bon œil les prémices de l’éveil de l’Afrique. Certaines puissances européennes, la France en tête, cherchent à tout prix à empêcher les pays africains de voler de leurs propres ailes.
Monsieur Macron, sachez que le Maroc d’aujourd’hui n’est pas le Maroc d’hier. Aujourd’hui, le Maroc, sous la direction éclairée de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, cherche des amis fidèles et des partenaires fiables. Il n’est plus prêt à accepter ni l’arrogance, ni la pression, ni le chantage, ni le parti-pris contre ses intérêts. Pour gagner sa confiance, il n’y qu’un seul moyen : faire preuve de fidélité et de fiabilité. Ces deux valeurs ne peuvent être prouvées que par la reconnaissance claire et irréversible de l’intégrité territoriale du Maroc. Pas de positions ambiguës et équivoques à ce sujet.
Monsieur le Président, pour le Roi du Maroc et pour la Nation marocaine,
il n’y a que pour ou contre, quant à l’affaire du Sahara marocain. Le Roi était décisif dans son dernier discours à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple. Le message qu’Il a adressé à tout le monde, le dit très clairement : « le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit ».
Monsieur le Président, je n’ai pas besoin de vous rappeler que la France est un partenaire traditionnel du Maroc. Le Roi l’a bien précisé dans son discours, même s’Il ne l’a pas fait nommément, parce que la France n’est pas la seule à être dans la zone grise : « certains pays comptant parmi nos partenaires, traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës, Nous attendons qu’ils clarifient et revoient le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque ». Le message, on ne peut plus, est très clair. Le Maroc attend de la France une position « qui ne prête à aucune équivoque ».
Monsieur Macron, la balle est dans votre camp. C’est à vous de choisir entre l’amitié sincère, le partenariat productif, l’avenir commun, ou l’escalade de la tension et davantage d’embrouillement de la situation. Déjà, l’affaire des visas est louche. S’agit-il d’un ballon d’essai ou d’une épreuve de force ? En effet, refuser le visa aux hommes d’Etat, aux personnalités politiques, aux médecins, aux ingénieurs, aux artistes, aux sportifs, aux journalistes… est un geste qui ne peut passer inaperçu. La préméditation est flagrante. Justifier cela par la souveraineté n’est pas du tout convainquant. On ne peut pas non plus voir d’un bon œil l’accueil qui a été fait aux représentants du Polisario au sein du Parlement français. Rien ne nous empêchera de voir en cela de la provocation pure et simple.
Monsieur le Président, je ne vois pas l’utilité d’ajouter quoi que ce soit. Je vous prie d’accepter mes salutations respectueuses.
Mohamed INFI, Meknès (Maroc), dimanche 18 septembre 2022

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1 Comment

  1. bensaid
    21/09/2022 at 10:50

    tres bon article
    merci si mohamed
    j ai moi meme lancé une pétition adressée au président MACRON dans ce sens restée aujourd hui sans retour. je vais lapublier sur oujda city et laisser les lecteurs la découvrir.

    yahya bensaid ancien élu francais et mre d origine oujdi

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