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Il en est d’un professeur parti à la retraite ce qui en est d’un pion ‘’mangé’’

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Les services des ressources humaines des différentes délégations du royaume, celle de la délégation d’Oujda Angad n’en fait pas exception, n’ont jamais été dans une aussi délicate posture que pendant l’année scolaire en cours. En effet, cette année se caractérise un départ massif à la retraite à 60 ans au 31 décembre auquel s’est  ajouté un départ anticipé à 30 ans d’activité au mois de septembre et bien avant un départ volontaire agrémenté d’une forte prime qui a fait couler beaucoup d’encre. Trois maux dont le premier est naturel, les deux autres provoqués par la main de l’homme. Un être saint d’esprit, faut-il en convenir, ne peut que se demander comment on peut d’une part provoquer un mal et de l’autre s’évertuer à s’en prémunir sachant que les mal s’attrape vite et facilement, que les conséquences en sont imprévisibles et que les remèdes ne sont ni disponibles ni efficaces. En conséquence, les services des ressources humaines, qui avaient le loisir de déplacer les enseignants à leur guise et selon leur bonne ou sa mauvaise humeur, sur les espaces géographiques qui relèvent de leur juridiction et qui leur sont impartis comme le joueur d’échec les pions sur l’échiquier ou celui de dames les jarws ( les chiots, dans le langage des mordus) sur le damier. Les froids calculs des services des ressources humaines fomentés  et mis à exécution contre le gré des enseignants pendant les saisons grasses, n’ont plus cours avec la sécheresse en professeurs qui commence à sévir avec les départs ou la mise à la retraite: une prière rogatoire pour l’abondance en professeurs serait sans doute souhaitable par les services des ressources humaines restées sans ressources. Le manque de pluie pour le paysan ne ressemble-t-il pas à la carence en professeurs pour les services des ressources humines des différentes délégations du ministère de l’éducation nationale ?

Il convient de constater que les règles d’un jeu d’échecs tout comme ceux d’un jeu de dames stipulent que la pièce ‘’mangée’’ quitte l’échiquier ou le damier. En conséquence, on ne peut pas concevoir qu’un pion ou un ‘’jarw’’ mangé retrouve la place qu’il avait quittée pour quelque cause que ce soit. Une pièce ‘’mangée’’ est une pièce morte. Or, chez les services des ressources humaines des délégations, cette règle du ‘’mangé’’ et  du ‘’mort’’ est ignorée. En effet, les professeurs partis à la retraite naturelle ou volontaire, de limite d’âge ou anticipée, se font rappeler par les services des ressources humaines pour reprendre leur place et revenir au service. Il me semble qu’un retraité doit ressembler à un pion ou à un ‘’jarw’’ ‘’mangé’’,  ‘’tué’’ et par conséquent ‘’mort’’ au service ou au jeu qui est un combat. J’ai lu, à ce propos, deux  articles publiés sur Oujdacity et Oujdaportail. Dans le premier, son auteur rapporte que la délégation Oujda-Angad  souffre de la vieillesse de ses professeurs dont l’âge varie entre 54 et 56 ans, que la plupart de ces professeurs souffrent à leur tour de maladies chroniques, ce qui a des conséquences négatives sur le rendement scolaire. Ceci dit, l’auteur de l’article se félicite à l’idée que ces mêmes professeurs, mais quatre ans plus tard, ont répondu présent à l’appel des services des ressources humaines pour continuer l’exercice jusqu’à la fin de l’année scolaire, pour soi disant ne pas abandonner leurs élèves à mi-chemin. A 56 ans, ces professeurs étaient déjà vieux et souffraient de maladies chroniques, à 60 ans, en principe leur situation aurait empiré, ne se serait guère améliorée et par conséquent, ils ne sont plus bons à rien. Drôle de façon de considérer le bonheur des élèves et celui de leurs professeurs frappés par la sénilité. L’auteur du second article, en l’occurrence monsieur Chergui Mohammed, plus objectif celui-là et plus éclairé que son collègue de métier, parlant du projet de la prolongation de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, considère cet âge comme le plus vil. Comment le ministère de l’éducation nationale, entre autres, peut-il encore prétendre tirer quelque profit de fonctionnaires arrivés à l’âge le plus vil ? Comment les services des ressources humaines des différentes délégations de ce même ministère peuvent-ils espérer glaner un quelconque intérêt de professeurs partis à la retraite et rappelés à l’exercice ?

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2 Comments

  1. enseignant
    23/01/2014 at 23:15

    Clair, net et précis .Merci M.Tayeb.Votre article m’a donné chaud au coeur…

  2. rachid
    24/01/2014 at 00:14

    je crois que la comparaison que vous avez établie entre les deux articles cités est inappropriée car l un parle du prolongement de l age de retraite et l autre traite un cas particulier de ceux qui ont été mis a la retraite a mi chemin de l année scolaire.donc ce que ont fait ces profs qui ont décidé de terminer l année scolaire avec leurs classes et ne l ont pas abandonnées est un acte de bravoure et de sacrifice de leur part;ils savent bien que les ressources humaines ne pourrait leur trouver de remplaçants;fallait il donc laisser les élèves sans études???

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