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L’ECOLE MAROCAINE: RETROSPECTIVE DEPUIS L’INDEPENDANCE. (3)

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Le présent article fait suite à ceux que j’ai publiés sur le site « oujda city » sous le même titre. Ainsi, je bouclerai ma réflexion sur le système éducatif à travers une rétrospective qui prend effet au lendemain de l’indépendance de notre pays, contribuant- je l’espère- à enrichir le débat autour de cette question qui ne cesse d’être d’actualité quelle que soit la conjoncture et quelles que soient les mesures prises pour venir à bout de la crise qu’elle engendre
Au cours de cette troisième et ultime partie, je tenterai de tracer la genèse de  ce fameux projet de réforme de notre système éducatif  appelé « la charte nationale pour l’éducation et la formation » et d’en livrer mes commentaires. Ce projet a été initié après moult politiques qui se sont succédées et qu’a connu notre système éducatif avec tous les effets connus. Le but recherché par les décideurs à travers cette nouvelle initiative ,après les nombreux constats d’échecs était de reprendre un nouveau souffle par le biais de ce fameux «  programme d’urgence » dans l’espoir de se rattraper et de retrouver une mise à niveau à partir de nouveaux réajustements .
LA RECHERCHE D’UNE « NOUVELLE » SRATEGIE.
 » Pour bâtir l’école nationale marocaine de demain, la réforme doit se concevoir dans le cadre d’une vision globale, empreinte de cohésion, de cohérence, de prospective et suffisamment souple pour permettre l’adaptation aux besoins du présent et aux exigences de l’avenir « , encore une fois Feu S.M. Hassan II avait annoncé dans son discours le lancement d’un grand chantier.
Des spécialistes furent chargés par la COSEF  de réaliser des enquêtes auprès d’enseignants, d’élèves, de parents et autres intervenants afin de recueillir des éléments relatifs à de différents aspects et situations destinés à être soumis à des  analyses et des interprétations  ;  Trente-huit personnalités constituant cette commission présidée par Feu Abdelaziz MEZIANE BELFKIH , alors conseiller de Sa Majesté, à qui je présente mes hommages posthumes, ont fait presque le tour du monde pour s’inspirer des modèles d’éducation dans d’autres cultures et de collecter  des idées pour pouvoir confectionner le nôtre .
On a donc cru nécessaire d’organiser notre enseignement dans un système d’adaptation qui pourrait répondre à la culture des marocains, à leurs besoins et à leurs aspirations, basé sur des structures au sein desquelles on a essayé d’adopter des lois et des règles de conduites trop raffinées, résumées (c’est sûr !), mais très bien réfléchies ( mouhaaal ?!), sous forme de guide appelé la charte nationale de l’éducation et de la formation : Une ligne de conduite à suivre conçue et tracée par des politiciens, des pédagogues, des sociologues, des administrateurs, des économistes, des aménagistes, des hommes d’affaires, des connaisseurs de notre religion, des syndicalistes, des experts en matière de formation et d’éducation, des soit disant  représentants du peuple aussi (à ne pas les oublier), pour lui prouver sa crédibilité d’un côté et lui assurer un aspect national d’un autre.
Le défunt avait  participé à l’élaboration de ce projet et fut porteur de ce message dans plusieurs régions du royaume par la tenue de conférences, et sans relâche, dans des provinces où il faisait son exposé auxquels assistaient principalement des cadres enseignants, une initiative qui  fut saluée dans l’espoir d’insuffler un peu de sang à l’enseignement pour lui garantir une continuité saine mais sans laisser son message sans être critiqué durant le débat qui suivait, du moins ce qui se passa exceptionnellement dans sa ville natale Taourirt la journée du 29 avril 2000 où il a été chaleureusement et intimement reçu. Encore une fois au siège du P.I à Rabat où il fut invité par les syndicalistes de L’U.G.T.M pour donner sa conférence à une audience quasi enseignante où j’ai eu l’occasion d’assister.
A ces deux conférences auxquelles j’ai eu le plaisir d’assister, l’une dans l’oriental où des Jeunes enseignants politisés et acteurs associatifs ont remis en question globalement le projet de cette fameuse charte durant un  débat qui  fut très ouvert, fructueux et dépourvu de toute timidité, l’autre dans la capitale où les enseignants avaient droit à toute critique .Néanmoins,il a été constaté qu’ils étaient  loin de cibler les objectifs préconisés en faisant des dessins dépourvues de toute approche ou de participer à un éventuel réajustement  qui devait être soutenu par de solides arguments quant à l’avenir dans le but d’améliorer, de corriger pour enrichir cette fameuse charte ; ce qui les a exposé à l’absence d’une bonne vision de cette stratégie. Cette dernière manquait de motivation et se trouvait dépourvue de grand débat, Il y’avait de quoi être  pessimiste.
*«  Je ne crois pas, je n’ai jamais cru et je ne crois toujours pas au grand soir. Changer l’école du jour au lendemain, cela n’existe pas et n’existera pas. Donc c’est un long chemin. Pour faire un long chemin, nous sommes obligés, nous Marocains, de nous mettre d’accord entre nous sur l’essentiel. Se mettre d’accord sur l’essentiel, cela veut dire que chacun puisse y retrouver les éléments essentiels auxquels il croit. Et, chacun se retrouve dans cette Charte, je le pense, à au moins 80 ou 90 ou 70% selon les cas ». *A.M.BELFKIH,cf La passion du service public
*« la mobilisation générale de la société n’est toujours pas assez forte, ni soutenue sur la question de l’école. Il faut réactiver la mobilisation de proximité autour des écoles. Aujourd’hui, qui, à Casablanca, à Benguerir, à Taourirt ou ailleurs, s’intéresse à l’école ? Qui, en passant devant l’école, a une pensée ou s’interroge ? Je parle des autorités, des élites, locales ou nationales, de nous-mêmes, les citoyens. Le regard banalisé sur l’école la tue. Il faudrait toujours la regarder avec inquiétude. Cette mobilisation autour d’elle, qui demande simplement un peu d’attention, de l’attention uniquement, pas de l’argent, est pour moi fondamentale ».*A.M.BELFKIH, cf La passion du service public.
Ce grand Monsieur, que DIEU ait son âme était de bonne foi, il avait  comme but de nous éclairer à travers ce message pour avoir une bonne et une même  vision sur la voix à entreprendre pour éduquer et former les générations futures, les hommes de demain appelés à assumer des responsabilités afin d’aller de devant, pour assurer un enseignement adéquat avec beaucoup de volonté, de patience et la participation de tous,  il y croyait. Par conséquent, répondre d’abord au désir de nos enfants pour qu’ils puissent jouir de la même égalité des chances et se voir optimiste quant à leur avenir, ensuite à la demande du marché de l’emploi et au final aspirer à une croissance aussi bien économique qu’intellectuelle, donc à un essor socio-culturel.
Feu Belfkih a présenté un bilan tout aussi dramatique que celui exposé par le ministre de l’Education nationale. Selon lui, comparativement à certains pays, le Maroc ne mobilise pas assez de ressources pour l’éducation. Les dépenses pour un élève sont de l’ordre de 525 dollars par an. Alors qu’en Tunisie par exemple, c’est bien plus que le double, avec près de 1.342 dollars. En Algérie, la dépense annuelle est de 696 dollars, en Turquie, 612 dollars et en Afrique du Sud, 1.160 dollars. Cf Enseignement : Belfkih confirme la crise du système marocain.
Il en résulte des résultats décevants qui ont imposé la mise en œuvre d’un programme dit « d’urgence » sous les hautes directives du Roi MOHAMED VI, improvisé et coûteux, réalisable durant une période de trois années, ayant comme but ( tel qu’il a été conçu et formulé par le MEN) :
-D’accélérer la mise en œuvre de la réforme découlant de la Charte Nationale d’Education et de Formation à  travers la consolidation des acquis et les réajustements nécessaires.
Et comme objectif :
– de généraliser la scolarisation et d’améliorer la qualité de l’enseignement et le rendement du système éducatif, avait on préconisé.
Pour le rappeler :
«Le système de l’enseignement au Maroc se doit non seulement d’assurer l’accès égal et équitable à l’école et à l’université pour tous nos enfants, mais également de leur garantir le droit à un enseignement de qualité, doté d’une forte attractivité et adapté à la vie qui les attend», a affirmé S.M. le Roi Mohamed VI.
«Nous devons revoir notre approche et les méthodes en vigueur à l’école pour passer d’une logique d’enseignement centrée sur l’enseignant et sa performance et limitée à la transmission des connaissances aux apprenants, à une autre logique fondée sur la réactivité des apprenants et axée sur le renforcement de leurs compétences propres et la possibilité qui leur est donnée de déployer leur créativité et leur inventivité, d’acquérir des savoir-faire et de s’imprégner des règles du vivre ensemble dans le respect de la liberté, de l’égalité, de la diversité et de la différence» avait souligné S.M. le Roi.
Ce secteur, qui a été toujours un champ d’application de nouvelles et multiples méthodes et programmes  presque tous décevants depuis l’indépendance,  n’a guère trouvé un bon décollage. Nos enfants, soumis à des expériences continues et sans résultats convaincants, ont été tout au long de ces tentatives des cobayes dans ce « laboratoire »  devenant vaste et inconnu, produisant des constats, des analyses, des rapports d’expertise qui ne cessent de pleuvoir pour valider des politiques adoptées par ceux qui nous gouvernent et de justifier les immenses charges qui en découlent.
Les lacunes que représentent notre système éducatif et les difficultés rencontrées ne sont pas extérieures à nos enseignants consciencieux et aux parents éveillés. La liste de contraintes auxquelles il  fait face depuis, peut aller jusqu’à l’infini ( LIRE sur le net : Société Maroc: L’échec de l’école publique à l’origine du succès de l’enseignement privé) Publié le 27.10.2011 à 16h02  par Rim Battal
« فلا يمكننا أن نستمر على هذا الحال، إنها وصمة عار على جبين بلد له ما ليس لغيره من تجذر ثقافي وتاريخي، بلد ساهم في الأحداث التاريخية العالمية الكبرى. ويكفي أن نذكر بما تركه أسلافنا بإسبانيا وما تزخر به مدن من مدننا مثل فاس و مراكش. فلنوقف المأساة وفي أسرع وقت ممكن. »
عن كتاب عبد اللطيف الفيلالي (رحمه لله): المغرب والعالم العربي، ص 72
شغل عبد اللطيف الفيلالي منصب الوزيرالأول (1994ـ1998) ثم منصب وزير الخارجية (1971ـ1972 و1985ـ1999) للمغرب
Pour conclure :
les politiciens et leaders du P.I( s’ils en existent) ou ceux de l’actuel gouvernement  possèdent-t-ils vraiment une vision  stratégique pour une politique à adopter  afin de pallier aux lacunes que représente celle déjà mise sur pied par la COSEF qui se voit  rater le chemin de la réussite ? Ou encore d’évaluer, de réaménager et de compléter ce fameux programme d’urgence pour l’espoir de redresser et de sauver ce qui peut être sauvé ?
Par contre les responsables du MEN possèdent tous les moyens pour  planifier, faire des évaluations périodiques, analyser et mener au préalable des inspections, former et recycler, ils sont par ailleurs habilités  à faire des contrôles et des audits, et au final se sentir en mesure d’accomplir à bien leur mission, celle de gérer consciencieusement ce secteur. Une organisation du travail et une bonne répartition des taches définiront les responsabilités de chacun pour faire épargner beaucoup de temps et se donner l’occasion de méditer sur la question, une question qui est de taille, sans ignorer que  ce département est doté de tous les moyens matériels et humains, de nouvelles  méthodes scientifiques qui nous sont offertes par la technologie moderne pour ce genre d’exercices.
Mais il se trouve que les démarches à entreprendre pour atteindre les résultats souhaités se trouvent affrontés malheureusement à des handicaps qui paralysent notre système globalement malade, dans lequel se développe une sorte d’indifférence à tous les niveaux, entre autre celle vis-à-vis de notre école publique, sujet que j’essayerai d’entamer dans mon prochain thème.
Quant à monsieur le ministre en charge de ce département, trouvant l’occasion de s’extasier bruyamment et sans scrupule durant les séances de parlement, ou mener de stériles discours, souvent ridicules au cours de ses rencontres et réunions, en oubliant de poser le doigt sur les vrais infections de l’enseignement et de l’éducation, qui risquent de passer au stade de la putréfaction et rendre toute mission impossible, j’espère que l’opinion que j’ai exprimée à son sujet dans mon article « L’INTRUS » paru sur ce site le 11 octobre, et sa manière de gérer les maux de notre système éducatif qualifiée de moquerie lui ont donné à réfléchir et à titre de rappel, la « moquerie est souvent indigence d’esprit », citation de Jean LABRUYERE avec laquelle j’aurais aimé ne pas terminer mon article.

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