Home»Enseignement»LES GRANDS SYSTEMES EDUCATIFS MODERNES.

LES GRANDS SYSTEMES EDUCATIFS MODERNES.

0
Shares
PinterestGoogle+

 LES GRANDS SYSTEMES EDUCATIFS MODERNES.

    Alors que jusqu’à la fin du XVIII siècle, les dispositifs de scolarisation se présentaient comme parcellisés, peu clairement finalisés, et qu’il n’existait aucune législation sur les examens et concours en dehors des diverses procédures fixées par les règlements locaux, significativement on constate que les projets révolutionnaires de la seconde moitié du siècle réclament  un système d’enseignement fondé tout à la fois sur l’ouverture à  tous ( ce qui implique l’affirmation des droits et devoirs de la puissance publique ), sur la préparation à des fonctions sociales, précises ( ce qui introduit des spécialisations et l’organisation des filières) et sur la reconnaissance des mérites individuels ( ce qui implique leur évaluation et au-delà l’organisation des niveaux) .

Et c’est en même temps que se mettent en place les grands sous-ensembles des systèmes éducatifs modernes, que l’on constate l’apparition et le développement des principaux diplômes :

-Le baccalauréat, par exemple, et les principaux diplômes universitaires modernes sont établis dès 1808, c’est-à-dire au  moment même où le pouvoir politique met en place les lycées et les  nouvelles universités, en vue de pourvoir à « la plupart des carrières de la vie sociale et politique ».

-Le certificat d’études, quant à lui, est  mis en place dans la seconde moitié du XIX siècle, c’est-à-dire en même temps que s’institutionnalise aussi l’enseignement primaire. Cette mise en place s’effectue d’ailleurs de manière progressive…

D’une manière générale tout au cours du XIX siècle, parallèlement à la diversification des systèmes éducatifs, on voit se multiplier examens et  diplômes, présentant notamment deux caractéristiques :

 -Ils deviennent le lieu le plus tangible des liaisons entre enseignement et société. C’est en effet par rapport à la sortie des  systèmes éducatifs et à l’entrée dans la vie sociale que se définissent leurs fonctions initiales : les bacheliers des lycées napoléoniens, par exemple, n’étaient pas, à l’origine, de futurs étudiants, mais de futurs fonctionnaires ou soldats.

-Avec leur développement, leur poids social tend donc à s’accroître ; dans certains cas ils deviennent le pivot des hiérarchies sociales et la clé des carrières publiques ou privées. Aussi voit-on se renforcer, de manière continue, le contrôle de l’Etat sur leur délivrance.

-Ils tendent apparemment à se subordonner l’organisation des enseignements : avant d’être des plans d’études, les programmes des classes touchées directement ou indirectement par les diplômes deviennent des programmes d’examens.

Phénomènes tout aussi important, ces transformations proprement scolaires ne s’effectuent pas de manière isolée, mais en liaison avec d’autres transformations, de nature semblable, mais situées en amont ou en aval de l’Institution scolaire :

-En amont : sur le plan économique, c’est d’abord bien sûr avec le développement du Salariat, la constitution d’un marché de l’emploi et le développement de l’importance des phénomènes de détermination des salaires et de leur hiérarchie.

Sur le plan de l’exercice du travail reposant sur une division des tâches et une dépendance fonctionnelle, des activités renvoyant donc à des phénomènes de classification professionnelle et de hiérarchie des postes.

-En aval : c’est dans l’activité pédagogique proprement dite, le caractère structurant que prend la classe comme groupe stable et rigide, correspondant à un niveau et fonctionnant comme un système, et l’importance que prennent les exercices individuels et la notation.

 -Cf. A. Prost, l’enseignement en France 1800/1967, Paris, A. Colin 1968 « (…) l’imbrication des devoirs au long de la semaine impose la stabilité des groupes rigides d’élèves ».

–         Pour Max Weber, « (…) un système d’examens hiérarchisés consacrant un entraînement spécifique et ouvrant l’entrée de carrières spécifiques n’est apparu, dans l’Europe Moderne, qu’en liaison avec le développement des besoins d’une organisation bureaucratique qui entend faire correspondre des individualités hiérarchisées et comparables à la hiérarchie des postes offerts ».

–         P. Bourdieu et J. C. Passeron parlent d’une tendance générale des sociétés industrielles dans la multiplication des examens, dans l’extension de leur portée sociale et dans l’accroissement de leurs poids au sein du système d’Education Reproduction. Ed. Minuit.

–  F.Buisson, Dictionnaire pédagogique.

     DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

Aucun commentaire

Commenter l'article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *