La jeunesse se réveille
Ministres, chefs de parti politique et de syndicat, parlementaires, élus locaux ou régionaux , dignitaires et chefs spirituels se sont empressés pour dire oui à la nouvelle constitution, espérant ainsi rallier à eux le reste de la population, ignorant ou semblant l’oublier que l’ère des ‘’béni oui oui’’ est révolue et que la révolution des jeunes n’est pas faite pour eux mais contre eux. Ce qui est dans leur nature et qui va dans le sens de leur visée puisqu’ils espèrent prendre les devants pour réconforter leurs places que beaucoup ont acquises à un temps où les voix allaient aux urnes pour un dîner au poulet aux olives rouges.
La jeunesse marocaine, consciente de sa mission de conduire le pays vers des changements en profondeur refuse les maquillages d’une soirée de noces. Cette jeunesse qui constitue à elle seule une part non négligeable dans les rapports de force dans la composante démographique et dans la pyramide des âges, a été réduite au silence et marginalisée. Une jeunesse dans la force de l’âge, du corps et de l’esprit a été acculée pour en faire une jeunesse de ‘’hitistes’’* vouée au vagabondage et à l’encanaillement ou contrainte d’exercer des métiers vils et ingrats. Effectivement, Elle a été forcée par le besoin de s’avilir par les rues et sur les places publiques ou sur les trottoirs à présenter à un public indifférent ou désargenté sa pacotille à deux sous, à vendre des sachets en plastic ou des cigarettes au détail, à cirer des chaussures, à pousser ou à conduire des charrettes à bras ou à bêtes de trait ou tout simplement à quémander aux adultes de quoi se payer un café.
Nous qui avons enduré pendant les années de plomb instaurées par le makhzen pour nous amadouer et nous asservir, plaçons notre espoir en cette jeunesse qui refuse sous les coups du bâton ce que nous avons accepté par la peur et par la terreur.
Désormais, les jeunes ont pris conscience de leur poids et de la mission dont ils sont investis. Ils ont pris conscience qu’il ne s’en fait une révolution tous les ans, que les révolutions sont cycliques comme les éclipses, qu’ils ne veulent pas refaire les mêmes erreurs que leurs parents qui se sont fait avoir par ceux-là mêmes qui disent oui à la constitution pour préserver leur place et sauvegarder leurs intérêts. Ce sont les mêmes figures d’hier qui reviennent aujourd’hui avec le même discours pour contrecarrer une jeunesse porteuse de changements et d’espoirs pour un Maroc jeune et fort, vers un avenir prometteur.
*Jeunes désœuvrés qui se réunissent au coin de la rue, le dos appuyé contre le mur

1 Comment
Merci de changer la carte indiquant la localisation d’ oujda
En choisissant une comportant la totalité du Maroc, le Sahara incluse.
Cordialement