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TAOURIRT / LA COLLINE DU ZA ( 4eme partie)

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Vendredi 06 mai 2011

LA COLLINE DU ZA  (suite)

LA  COHABITATION

Revenons un peu au centre, soit disant européen pour reprendre notre promenade à partir de  la rue des coiffeurs qui était très animée le soir surtout la veille d’un match de foot car quelques coiffeurs étaient des joueurs à citer OULD MIMOUN DAGDAG, NIYA, LBACHIR, ABDALLAH ACHKA et très connue aussi par ses praticiens dont Abdeslam Tchichou et son aide Slimane,  deux algeriens Bezzi un borgne , Ould Mimoun , ould Lahcen,  bien avant, Isaac un juif qui faisait le coin et d’autres.

 

Un grossiste de produits alimentaires juif appelé Bennayem y détenait son magasin, dernier juif ayant quitté Taourirt, en face, Mokhalt, c’était le représentant des juifs ( Lamine). A coté un réparateur de radios TSF venu d’ailleurs en debut des années 60

 

Un grossiste de produits alimentaires juif appelé Bennayem y détenait son magasin, dernier juif ayant quitté Taourirt, en face, Mokhalt, c’était le représentant des juifs ( Lamine). A coté un réparateur de radios TSF venu d’ailleurs en debut des années 60, il avait l’air d’un gentleman dans sa façon de s’habiller. Une grande épicerie moderne au coin vendant des boissons alcoolisées faisait en même temps fonction de bar, mais clandestin. Baba et les pattes de mouton sortait aux environs de almagreb avec son plat sur les épaules et arpentait les rues avoisinantes en disant  » il n’en reste que deux » ! ( bkaw jouj !). D’aillaurs à un certain moment il sortait de sa cuisine et se dirigeait avec son plat directement à ce « bar »  où l’attendaient les disciples de Bacchus. Durant les soirées du moi de ramadan il nous animait au café de JAKHROUT dans une atmosphère lugubre  un jeu appelé LOTO. Quand la vérification est faite, il déclarait bonne en s’adressant au gagnant en  disant MLIHA OU FIHA RIHA OU RABAA DORO MAAHA ! je ne sais pas si ce type de jeu existe encore en tout cas son animateur, BABA, est mort il ya belles lurettes, que dieu ait son âme.

 

le beau père de Bennayem, appelé Yaakoub y était commerçant aussi , il a été poignardé et éventré dans sa propre boutique par  SI L’MADANI qui gérait un petit commerce en face et cela pour venger les Arabes après la défaite qu’ils ont subie durant la guerre de 6 jours contre Israël en 1967

 

La perpendiculaire, celle des marchands de tissu connaissait une grande activité durant la journée du dimanche, car c’était le jour du souk.  le beau père de Bennayem, appelé Yaakoub y était commerçant aussi , il a été poignardé et éventré dans sa propre boutique par  SI L’MADANI qui gérait un petit commerce en face et cela pour venger les Arabes après la défaite qu’ils ont subie durant la guerre de 6 jours contre Israël en 1967. Pour des raisons de santé et des circonstances  atténuantes il a été acquitté par la justice. Deux commerçants juifs ont été assassinés en 56. Un autre vieux juif très réputé s’appelait Zrioual détenait son magasin dans la rue des commerçants de tissu, il vendait presque tout. La majorité de ses clients étaient les habitants de la campagne qui venaient le jour du souk s’approvisionner chez lui. Un autre au boulevard Mohamed V où il habitait vendait en cachette à une clientèle très sélectionnée de la nizette (LMAHIA), boisson alcoolisée très forte à base de figues, à éviter d’en boire en fumant, distillée par son proche à DEBDOU , petite agglomération située à 60 km au sud de Taourirt et qui a abrité « en 1951 quelques 2213 habitants dont 1467 musulmans marocains, 612 israélites marocains, et 134 européens et algériens » . cette localité est réputée par ses montagnes et sa flaure  diversifiée, particulièrement le romarin qu’on exploite sur place pour en extraire son huile à des fins pharmaceutiques et esthétique, et par son gibier qui appelle les chasseurs de loin, ses grottes appelées TAFRENT où les stalactites et les stalagmites forment des piliers de diverses épaisseurs, à eau glacée et courante desservant les quelques vergers de la banlieue, sans oublier la fraicheur de son climat d’été et l’hospitalité de ses habitants. Deux juifs y étaient très réputés : l’un pour ses méthodes artisanales et particulières pour soigner les fractures, l’autre par la distillation de  cette eau de vie appelée Lmahia . Le dernier resté dans le coin était le soigneur qui s’occupait aussi de l’entretien du cimetière Israelite jusqu’à son rappel en début des années 80 à l’hôpital AL FARABI d’Oujda pour offrir ses services  en traumatologie. Un juif Debdoubi ( SALEM) ancien élève de Si Kassou BOUMEDIENE à l’école primaire de debdou détient actuellement un restaurant à Rabat appelé ZARDA aux environs du café Jour et Nuit, garde de grands souvenirs de sa petite localité natale. Il en est fier.

Ce fond de commerce a été racheté par le jeune El Jabri qui démarrait déjà dans les bonnes affaires de l’époque, au lendemain de l’indépendance, actuellement il gère à l’échelle nationale de grandes conserveries de poissons

 

 

Plus haut la poste avec son ancienne appellation POSTE TELEGRAPHE TELEPHONE(PTT) bien écrite en relief à été agrandi et rénovée pour devenir BARID AL MAGHRIB qui donnait et qui donne toujours sur le boulevard Mohamed V où monsieur MERA faisait le coin de l’autre coté. Il exploitait un grand hangar pour des travaux mécaniques, la vente de pneus et de pièces détachées et une armurerie. Ce fond de commerce a été racheté par le jeune El Jabri qui démarrait déjà dans les bonnes affaires de l’époque, au lendemain de l’indépendance, actuellement il gère à l’échelle nationale de grandes conserveries de poissons. Le premier qui lancé sa fabrique de piments rouges ( TAHMIRA) CONOR à Taourirt à blan lhalfa et faisait sa distribution au Maroc orientale jusqu’à FES,ce qui encourageait les agriculteurs de la région de cultiver ce légume ( NIORA) , seulement toute la population du sud – est de Taourit toussait en respirant l’air infectée par  la poussière de cet ingrédient dégagé  par l’usine. Ce même endroit a été racheté par FEU Abdallah Boutayeb venu de Debdou pour s’installer à Taourirt, un vétéran de la construction de chaussées goudronnées. Derriere logeaient les deux caids au temps du protectorat : LCAID MIMOUN des citadins et LCAID BENSAID des beni Koulal .LCAID CHAOUI des KRARMA et LCAID HOUMMAD des LARBAE résidaient dans leur banlieue au milieu des leurs sur leurs vastes terres. Ce dernier avait comme instruction d’interdire aux campagnards quelque soit leur origine de s’installer en ville ou plutôt de la vider à 18 h. Allah yarhamhoum.

*A proximité, un petit espace vert bien entretenu clôturé en dur que longeaient des arbres de grandes tailles sur chaque coté était muni d’un  système de jet d’eau, offrait aux gens de la fraicheur et du repos sur des banquettes en bois, il a été réaménagé dernièrement en cafeteria, mais bâclé pour effacer son vieux charme et offrir une partie à des boutiques pour petits commerçants et guichet pour gare routière qui n’a aucun sens devant lequel les voyageurs se bousculent désespérément  dans l’espoir de se procurer leurs billets et attendent sur le bord du trottoir muni de leurs bagages et accompagnés de leurs bébés et de leurs enfants l’arrivée des cars. N’y a-t-il pas moyen de construire une gare routière dans un endroit qui arrangerait la population du point de vue site, la munir d’un minimum de confort, digne de cette ville historique et de ses habitants, comme il a été décidé pour la préfecture et le siège de la commune urbaine ? N’est elle pas aussi un lieu public fréquenté du petit matin au soir très tard dans la nuit ? Pauvres passagers !…

Tout à fait derrière, l’école européenne et l’école israélite étaient situées juxtaposées, elles ont été annexées à l’école musulmane au lendemain de l’indépendance. Elles deviendront un seul établissement autonome pour être dirigé par Si L’MAHDI et  par Si KASSOU Boumediene durant les années 60*

 

Tout à fait derrière, l’école européenne et l’école israélite étaient situées juxtaposées, elles ont été annexées à l’école musulmane au lendemain de l’indépendance. Elles deviendront un seul établissement autonome pour être dirigé par Si L’MAHDI et  par Si KASSOU Boumediene durant les années 60*.

En face du jet d’eau un atelier mécanique de voiture que détenait monsieur BARBERA. Du même coté, en face de la poste un bureau de tabac et kiosque de journaux appartenant à un certain HAMZA, l’algerien. Au tournant à droite une menuiserie appartenant à KERKEB, le seul parmi deux ou trois menuisiers qui avait  mécanisé son atelier en installant cette machine électrique à couper et à façonner le bois, il était d’origine algérienne aussi.

UNE PLACE BIEN ANIMEE .

 

 

A proximité de l’unique axe routier qui sépare  L’filaj Lakdim et Blan Jdid et qui mène à Oujda et à Taza, au deçà se trouvait le monument appelé L’MOULIMA  , une petite enceinte en dur à large entrée bornée formant un carré sous forme de murette blanchie par la chaud qu’à chaque coin apparaissait une borne de sommet pyramidal se répétant deux fois sur chaque coté, avec une plate forme cimentée autour de quelques mètres carrés où se jouait la marseillaise ( l’hymne national français) durant le protectorat par la clique française au moment de la levée ou la descente du drapeau au même lieu, symbole par lequel les français tenaient à immortaliser leur présence. A l’occasion du 14 juillet, l’armée Française défilait le long de l’actuelle Avenue MOHAMED V, depuis leur camp militaire ( LQUARTI actuellement) jusqu’à cette place où elle créait un rassemblement de gens pour fêter leur journée nationale, les européens d’un coté les indigènes d’un autre. Elle est devenue la place du 20 Aout au lendemain de l’indépendance. On y présentait de différentes compétitions pour les jeunes dans le cadre des festivités  animées à l’occasion de la fête de la jeunesse. Au delà de cet axe , une plate forme qui a servi  durant quelques années après l’indépendance aux HLAKIS (pluriel de HALKA) nom qui désigne le cercle, dans le but de présenter convenablement des produits qui peuvent être des sketchs, des chants, du folklore, de la magie, des jeux de gain ou autres spectacles émanant du patrimoine culturel, joués par des HLAYKYAS ou encore à des leçons d’éducation religieuse, des explications de rêves données par un Fkih d’âge mur, au visage reflétant la sagesse et la pudeur.

A quelques mètres une autre Halka ou se vendent des herbes médicinales mises en  touffes sur un tapis par un A’ACHCHAB ( HERBORISTE) ne cessant de  faire valoir  ses produits à travers les villes où il est fort connu. A la demande d’une victime , il lui  additionne un mariage de trois ou quatre produits magiques selon un diagnostique qui lui a été fait oralement et à distance par notre pharmacien – guérisseur, qu’il met dans un petit sac à papier de couleur grise à un prix standard établi bien à l’avance qu’ il rappelle de temps en temps, tout en le sous estimant par rapport aux bienfaits des produits.  Quand ce n’est pas celui-ci c’est un duo sahraoui exposant une variété de produits dont les plus célèbres sont ZAHM N’AAM (l’œuf de l’autruche) guérissant tous les rhumatismes, L’AAMBAR (l’ambre) augmentant les capacités sexuelles chez l’homme, GAGGA OU MAGGA (!?) médicament standard guérissant mille et une maladie. Ils sont enturbannés en noir et portent un costume sahraoui qui se résume en DARRAIIYA.

Les beaux spectacles étaient ceux présentés par les acrobates appelés OULAD SIDI HMED’MOUSSA originaires du Souss dirigés par leur  Mkaddam, un vieux qui ne jouait pas, et dont le plus âgé et le plus costaud était surnommé LAMSSIYEH

 

Les beaux spectacles étaient ceux présentés par les acrobates appelés OULAD SIDI HMED’MOUSSA originaires du Souss dirigés par leur  Mkaddam, un vieux qui ne jouait pas, et dont le plus âgé et le plus costaud était surnommé LAMSSIYEH, au visage maquillé en poudre blanche pour faire le clown, c’était le pilier physique de toute l’équipe composée à peu près d’une douzaine ; le plus jeune, un gosse de 7 ou 8 ans était surnommé LAGRAM, il escaladait la pyramide jusqu’au bout. Pour nous les gosses, le spectacle était fantastique et gratuit car les adultes répondaient favorablement au Mkaddem qui faisait le tour de temps à autre ou avant un bon numéro pour demander des sous, ça nous plaisait énormément.

Le duo de la  boxe nous intéressait aussi car il permettait aux enfants de jouer des parties entre eux, le dresseur du singe parce qu’ il le faisait jouer des scènes où ils s’entendaient en lui parlant, le cycliste avec son engin qu’il enfourchait de différentes façons et avec acrobatie, démuni de ses accessoires ou encore la magicienne aux yeux bandés et le bonhomme avec qui elle est en connivence dévoilaient des secrets à la demande  du client. D’autres encore chacun son don et chacun ses manières de présenter sa recette à posséder la foule, des fois jusqu’à l’hypnotiser tel que le prestidigitateur( SMAYRI ) habillé en djellaba rapide dans les gestes de ses doigts et de ses mains camouflant une pièce de monnaie et la faisant sortir par la suite du nez d’un spectateur, ou encore un pigeon quand il feignait les spectateurs pour le camoufler et le faire apparaitre un moment après dans son panier. Tandis que le MEJDOUB barbe jusqu’à la poitrine et  longs cheveux lui tombant sur les épaules pietinait pieds nus sur des morceaux de verres étalés par terre sur une natte en formulant des expressions de SIDI ABDERRAHMANE EL MAJDOUB et d’autres paroles  dans un jargon incompréhensible. Tout cela c’est pour gagner leur vie à travers tout le pays, une vie que ces acteurs populaires mènent terriblement et misérablement.

La place était prête à recevoir SOUIRTI ( la loterie ), une grande baraque multicolore aves sa façade grande ouverte pour montrer ses étagères bien garnies de cadeaux destinés aux gagnants, animée par des lumières et de la musique et chansons diversifiées, possédant un estrade surélevé où circulait le vendeur de billets avec son micro pour animer les soirées de jeux, un jeune homme déguisé en danseuse et maquillé, cela pour tromper les gens surtout les campagnards le samedi soir la veille du souk. Il suivait les rythmes de la musique en manipulant une carabine tout en draguant les naïfs. Quant à nous les gosses, on attendait passer les parties de jeu pour récupérer les billets de chez les grands, les reclasser selon leurs séries pour une réutilisation éventuelle ultérieure, un coup qui pouvait marcher. A coté un balançoire muni de sièges pour enfants sécurisés par une chaine pour les retenir en retait au moment de l’envol et de la trajectoire, pivotant autour d’une colonne formant un axe, nous attendait pour y prendre place et faire un tour dans le vide et s’évader pendant 5 minutes tantot dans de grands cris de peur tantot dans de grands affolements de joie, c’était à 20 ctmes. Tandis que les petites voiturettes électriques qu’on empruntait à 1 dh pour rouler et s’affronter  dans une grande bousculade sur une plate forme en bois délimitée étaient un grand luxe. Le mur de la mort où un motocycliste roulait à une vitesse vertigineuse sur la paroi d’un immense cylindre en bois massif pour y exercer une force centrifuge lui permettant d’assurer la course, tout au tour sur une passerelle d’où les spectateurs l’observaient ; il venait rarement, l’entrée était à 50 ctmes, Tandis que le cirque était l’évènement du siècle quand il s’y installait, on pouvait se régaler de différents spectacles présentés sous une grande et haute tente que les acrobates nous offraient à travers les jeux de trapèzes, un sport spectaculaire et aventureux ; le dresseur des fauves qui s’amenait avec  les lions, les tigres et les éléphants, l’éléphant , cet immense animal intelligent et noble qui mériterait d’être LE ROI DES ANIMAUX.

 

C’était la principale école qui a produit de grands footballeurs POUR L’ASOZT tels que AZIZ le demi centre que j’ai cité plus haut à coté de son frère ainé FENNY devenu tisserand( DERRAZ), JAADAR le terrible avant centre aux jolies talonnades qui avait offert ses service à l’ MCO,  moniteur d’éducation physique au lycée de Taourirt, HASSANE l’infirmier qui a évolué à AL HOCEIMA, il est devenu entraineur après ses stages à VICHY, HASSANI sidi Mohamed qui dominait de grands espaces sur le terrain en dehors des bois, le jeune TALLAT gardien du but aussi, les deux frères JARMITE et j’en passe

 

Le clown, le magicien, les jolies dames presque nues pratiquant une gymnastique extraordinaire sur leurs chevaux bien dressés offrant des dances harmonieuses, ainsi que d’autres personnages artistiques encore étaient aussi présents sur scène. Le prix du billet était alors à 1dh 50, rare étaient ceux qui se permettaient ces spectacles. Tous ces loisirs nous procuraient du plaisir et nous réjouissaient. Ce grand terrain était aussi très favorable pour le déroulement des matchs de foot entre les petites équipes des différents quartiers de la ville le jour du vendredi, jour férié pour les écoliers et pendant les courtes vacances. C’était la principale école qui a produit de grands footballeurs POUR L’ASOZT tels que AZIZ le demi centre que j’ai cité plus haut à coté de son frère ainé FENNY devenu tisserand( DERRAZ), JAADAR le terrible avant centre aux jolies talonnades qui avait offert ses service à l’ MCO,  moniteur d’éducation physique au lycée de Taourirt, HASSANE l’infirmier qui a évolué à AL HOCEIMA, il est devenu entraineur après ses stages à VICHY, HASSANI sidi Mohamed qui dominait de grands espaces sur le terrain en dehors des bois, le jeune TALLAT gardien du but aussi, les deux frères JARMITE et j’en passe. Tous ces joueurs ont appris seuls sur ce terrain pour devenir des techniciens et des artistes, ils ont tous fait correctement leur vie et suspendu le soulier (AALGO SABBAT) comme ont dit . Principalement cette grande place était réservée à la FANTAZIA.

 

GTITIR (le goute à goute !?), un marabout guérisseur dont la tombe se trouve à proximité d’ une source thermale guérissant les maladies de peau, coulant dans un oued et difficilement accessible ou il fallait accéder par une descente étroite et des fois glissante pour prendre un bain.

 

Ce monument, ou plutôt LMOULIMA, était aussi le point de départ pour les grands taxis vers SIDI CHAFI située à une trentaine de km à l’ouest de la ville, dans la commune de GTITIR (le goute à goute !?), un marabout guérisseur dont la tombe se trouve à proximité d’ une source thermale guérissant les maladies de peau, coulant dans un oued et difficilement accessible ou il fallait accéder par une descente étroite et des fois glissante pour prendre un bain. Elle a été aménagée en début des années 60 en bassins couverts et douches pour recevoir les baigneurs pour donner naissance à un petit village recevant des baigneurs de presque toute la région de l’oriental. De grosses voitures américaines faisaient la navette durant toute la journée à coté du bus de type RENAUL à essence appartenant aux vieux BA HMED qu’il conduisait lui meme pour assurer le  transport les gens. Le prix de la place était de 1 dh. La première équipe de chauffeurs de ces taxis avait débuté vers la fin des années 50, elle était composée de personnes respectables, serviables et ponctuelles  à citer L’Yamani, Si L’Mokhtar, Si Driss et Haddou. On pouvait voyager avec eux sous aucun risque, elles étaient prudentes au volant et respectaient à la lettre le code de la route. En début des années 60 Feu Lhaj MOHAND ABERKCHANE venu  d’un douar appelé OULAD Chaib près de KASSITA pour faire la ligne Taourirt – Nador en introduisant pour la première fois la Mercedès 180 Diesel et finit par gérer presque l’ensemble du parc en compagnie de ses deux ou trois fils en s’appropriant toutes les autorisations.

Sur cette fameuse place un café municipal appelé MILK BAR a été construit en  1963 pour céder la place à l’extension d’un grand carrefour que la commune urbaine a aménagé à l’occasion de la première visite royale en 2003.

 

Sur cette fameuse place un café municipal appelé MILK BAR a été construit en  1963 pour céder la place à l’extension d’un grand carrefour que la commune urbaine a aménagé à l’occasion de la première visite royale en 2003.

Les deux garçons de café MILK BAR fournissaient un service de qualité aux clients, FARID , de son vrai nom Mohamed Ould Si Belaid en compagnie de Ould DELLAL qui gardait les buts mais qui ratait souvent ses ballons pour les laisser rentrer dans les filets de son équipe, qui le plus souvent  encaissait à domicile. Il jouait sans aucune licence avant Boukhoubza qui  était titulaire  et ce au H.T ( Hassaniya de Taourit) et l’A S O Z T (Association Sportive de Oued Za Taourirt) présidé par Mohamed OULD Bouazza le technicien de la municipalité à l’époque. Ce fameux Boukhoubza avait arrêté une fois sous nos yeux au cours d’une séance d’entrainement un penalty avec les deux plantes de ses pieds après une culbute ; c’est du jamais vu ! Lhaj GOLIAT Allah irahmou  était grand de taille et un bon arrière  de la première équipe de Taourirt au temps du protectorat, à majorité de joueurs européens ; COMITY le gardien de but, quelques marocains dont Meziane Ahmed Sghir ould Kalla Ahmed LABNATRY, les deux frères  Feu BEKKIOUI Lhaj et Benaouda décédé dernièrement à l’age de 85 ans, OULD AATIYA l’algérien qui était postier .

 

Ce café nous recevait les samedis soir pour veiller et vivre des moments agréables dans le cadre d’une soirée présentée par la télévision encore récente au Maroc intitulée ASSAHARTOU L’OUMOUMIYATOU L’KOUBRA

 

Ce café nous recevait les samedis soir pour veiller et vivre des moments agréables dans le cadre d’une soirée présentée par la télévision encore récente au Maroc intitulée ASSAHARTOU L’OUMOUMIYATOU L’KOUBRA( la grande veillée publique) ouverte après les informations de 21H par un morceau de musique intitulé MOUSSIKA ATLAS de production et composition marocaines de Feu Abdelkader RACHDI,  jouée par le groupe des musiciens de la radio et la télévision du Maroc ( la RTM ) située à rue LABRIHI à Rabat que j’ai eu la joie de visiter ses salles et ses studios à l’âge de 10 ans à l’occasion d’un voyage de 21 jours passés à la ville de Salé en colonies de vacances organisé par le MEN et le MJS à l’époque ou ces deux départements de l’Etat prenaient attentivement un très grand soin des enfants du peuple, car le pays en avait drôlement besoin. Le petit écran nous présentait à cette occasion des soirées animées par les grands chanteurs Egyptiens tels que Mohamed Abdelwahab, Oum kaltoum, Farid AL Altrach, Abdelhalim Hafid, et par les jeunes chanteurs marocains de la deuxième génération après celle de Houcine Slaoui décédé un peu tôt, bien avant l’apparition de la télé au Maroc, Mohamed Fouitah,  Ahmed L’Bidaoui, Brahim L’Alami, tels que  Abdelwahab Doukali, Abdelhadi Belkhayat, Mohamed L’Hiyani, Bahija Idriss, Hamid Zahir, Ismail Ahmed, L’Mazgaldi et L’Hamdaouiya ou encore Bouchaib L’Bidaoui qui se déguisait en femme dans ses présentations , particulièrement dans les sketchs en compagnie de Lkadmiri, Snoussi (Abderraouf), (Moui Lharnouniya) et leur collègue noir dont le surnom m’a échappé.  Son site lui permettait de  recevoir les routiers et les passagers qui voulaient profiter d’une petite pose pour se rafraichir surtout en été ou encore casser la croute chez Aammi BRAHIM SOUSSI devenu par la suite restaurateur pendant deux ou trois ans dans un petit local du même café qui donnait  sur la route ,  c’était sa dernière mission avant de nous quitter vers 72, que dieu ait son âme.

En face devant le café MON PERE spécialisé dans le jeu de carte, ROUNDA et surtout le poker et dans l’audition des chansons des grands CHIOUKHS du folklore du maroc oriental telle que la chanson du PASSEPORT VERT ( L’Passpor Lakhdar ) et des Chioukhs algeriens à citer Cheikh L’Madani, Hammada, Abdelmoula L’Aabbassi, Rahma L’Aabbassia, Cheikha Rimiti L’Ghirizaniya , Cheikha Nora, et d’autres, ainsi que  d’chanteurs un peu plus modernes tels que Ouarrad Boumedieneréputé pae sa chançon YA BEN SIDI OU YAKHOUYA OU YA TAMGANI MACHI GHI ROUAH OUGOUL DERT MRA…, L’Khayati , Boutalja qui a révolutionné ce type de chants par sa meilleur chanson « MILOUDA OUFINE KOUNTI OUGOULILI FINE DERTI LAOULID » dont les paroles ont détruit pas mal de tabous chez les gens, enregistrés  sur des disques de 45 ou de 33 tours,  tournés  sur des tourne disques pour être écoutés.

On assistait à la présentation  par un certain Cheikh Ahmed qui faisait la HALKA,  il était borgne,  ses deux GSASBYAS Bendidi et Lamouafak et le rythmeur(L’GUENDOUZ) avec son long tambourin(L’GALLAL) assis à même le sol sur leurs Burnouss

 

On assistait à la présentation  par un certain Cheikh Ahmed qui faisait la HALKA,  il était borgne,  ses deux GSASBYAS Bendidi et Lamouafak et le rythmeur(L’GUENDOUZ) avec son long tambourin(L’GALLAL) assis à même le sol sur leurs Burnouss, veillait jusqu’à une heure tardive dans la nuit pour animer la soirée au profit des venants des campagnes pour leurs affaires du lendemain ( SOUAKA) à raconter des contes se rapportant à la vie du prophète SIDNA MOHAMED (S L A wa Sallam) et aux conquêtes et guerres saintes qu’il a mené en compagnie de ses fidèles compagnons à la tète des MOUJAHIDINES pour la cause de Dieu et de l’Islam contre les non croyants et les non musulmans ou il ont été souvent victorieux, en les chantant de temps à autre sous forme de poèmes ou  de proses. Un conte chanté est appelé LAKSSIDA, il est rythmé et des fois monotone. En tout cas le spectacle est gratuit en plein été et en plein air pour un bon nombre, dont la plupart passera d’ailleurs le reste de la nuit à même le sol sur une vieille natte d’alpha  jusqu’au petit matin pour être réveillé par le Muézin à la l’heure de la première prière de la journée LAFJER, couverts par leurs djellabas presque usées et utilisant leurs souliers à semelles pneumatiques ou claquettes d’alpha comme oreillers, sous les réverbères de l’ONE et sur le trottoir gris et glissant du café  MON PERE ou les joueurs de la ROUNDA tapent fort sur leurs cartes à même le sol couvert d’une natte en Alfa appelée LAHSSIRA incendiée par ci par là par des mégots jetés et délaissés par des fumeurs distraits en fumant avec extase leur CALUMET de la paix(SABSSI) et en sirotant leur café au Thuin  bouilli sur un feu de bois dans une vieille carafe à  manche, noircie par la suie,  ou  leur thé à la mente préparé dans des tellières dont l’eau est bouillie dans un ancien ustensile appelé ZIZOUA abrité par une cheminée sombre dans une fumée de feu de bois produisant une suie noire cumulée pendant plusieurs années. Si la bource déversée à Cheikh Ahmed est importante, on a droit à une FATHA au cours de laquelle il demande à  Dieu de bénir tout le monde, même  ceux qui n’ont rien donné, de guérir les malades, d’enrichir les pauvres, de donner la pluie, d’éduquer les enfants par les grandes pratiques divines et religieuses , de protéger la nation du prophète contre tout mal éventuel , de sauvegarder l’ISLAM victorieux, de réserver ses morts dans ses hauts paradis et de les garder dans sa miséricorde. La clôture de la soirée est sous forme  d’un chant appelé MARJOUAE offert par ce fameux gentil home  traduisant une relation d’amour vécue jadis par un guerrier et une princesse ou de poèmes décrivant les détails physiques et l’allure d’une charmante femme que notre Cheikh compose d’une façon instinctive dans une improvisation avec  des airs traduisant vraiment ce sentiment et répondant au désir de ceux qui l’écoutent et finit par des bénédictions demandées à Dieu et faites sur le prophète. C’était un grand GOUAL, qualificatif d’une personne qui improvise dans ses chants des paroles et des poèmes exprimant ses sensations vis à vis  d’un évènement ou d’une personne qui peut être des fois imaginaire. Allah yarhamhoum.

A suivre…

Mohammed BOUASSABA

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11 Comments

  1. Mounir Bekkioui
    17/08/2011 at 21:06

    Merci infiniment pour cette page qui nous fait rappeler une histoire que les nouvelles générations ignore, encore une foi merci

  2. MEZIANE AHMIDA
    30/06/2012 at 18:09

    Lorsqu’on voit de loin la longueur du texte, on se dit qu’on va en parcourir une petite partie ou me le lire en diagonale.
    On déchante vite et on se rend compte que ce texte est une mine de renseignements, un filon inépuisable de souvenirs digne du plus éminent des historiens.
    La lecture de ce texte m’a basculé une cinquantaine d’années en arrière et m’a fait rappeler ma jeunesse à taourirt.
    mohamed bouassaba a fait un travail original et inédit( à ma connaissance) qui mérite beaucoup d’égards et de remerciements
    D’autant que j’ai vu, vécu et assisté à une très grande parie des situations décrites.Je n’en citerai aucune pour ne pas « plagier » bouassaba
    encore une fois bravo
    meziane ahmida

  3. MOHAMMED BOUASSABA
    04/07/2012 at 19:15

    Merci cher cousin pour le clin d’œil.
    En lisant ce précieux commentaire, je ne te cache pas que j’ai ressenti un frémissement de cœur.
    je n’ai pas fait exprès d’écrire ce récit où j’ai suivi non seulement le cours de notre enfance vive et dynamique qui nous a conduit vers un âge de parents sages et en retrait, ou pour certains de notre génération de grands parents, dieu merci, mais aussi arpenté les rues de notre ville natale, celle de jadis, en la contemplant mais dont l’aspect s’est vu et se voit beaucoup se métamorphoser( elle n’a pas le choix).
    ce n’est donc pas à partir d’un hasard que je me suis lancé à le faire, il a eu lieu un déclic… j’espère que tous les Taourirti, du moins ceux de notre génération, qui tomberaient sur ce récit apprécieront.(D.L).
    fais moi plaisir de lire L’EVEIL du même titre de récit.
    merci encore

  4. BADENE LARBI
    24/09/2012 at 10:00

    Merci pour ce recit histororique qui reflete toute ma jeunesse, je serais très content de faire votre connaissance pour échanger plus.
    ETAOURIRTI@HOTMAIL.FR OU badene.larbi@facebook.com;
    A bientôt peut être.
    LARBI

  5. Anonyme
    18/10/2013 at 14:37

    vous avez oublié de citer chajara et skhirat

  6. Fatima ZIANOU
    28/10/2013 at 01:31

    je suis incapable de t’exprimer ma joie et mon bonheur de lire ce texte. C’est vraiment un trésor qui reflète la vie de milliers de TAOURIRTY. Que de bons souvenirs, c’est un travail énorme que tu fais et Dieu sait que c’est loin d’être facile. Je te souhaite une bonne continuation. BRAVO

  7. chafiq bekkioui
    15/05/2014 at 14:32

    merci beaucoup de me rappeler un peu l histoire de mes racines que je connaissais pas malgré que je suis née la bas et j y allées sauvant

    vraiment c est une très bonne recherche bravo a toi cousin et bonne courage.

  8. RAHMANI Mohammed (Hamid)
    22/03/2015 at 14:24

    assalam,
    merci infiniment pour l’histoire ,merci pour ce voyage dans le passé des fois lointain
    je suis un des descendants de caid chaoui que dieu béni son âme (coté ma mère).
    j’ai retrouvé durant la lecture mon enfance ,mon histoire,je me suis rappelé de pas mal
    de chose que j’ai vécu, merci encore une fois et je profite par l’occasion pour te dire que je suis le fils d’un ex joueur de foot de l’époque de (Hasaniate Taourirt)Mr rahmani Tayeb qu’on appelait a l’époque (KARTOUCHI) bonne continuation.

  9. abdesleme sissani
    18/04/2017 at 13:07

    Merci infiniment pour cette page qui nous fait rappeler une histoire que les nouvelles générations ignore, encore une foi merci

  10. Torqui
    02/05/2017 at 23:35

    Salam.

    Oui merci de nous faire voyager 1/2 siècle en arrière.
    Vos récits sont fabuleux je ne m’en lasse pas.
    J’ai connu l’après Taourirt suis née en 1983 en France donc vous vous imaginez que je suis émerveillée par toute cette richesse humaine culturelle et social que jadis représentait Taourirt.
    Moi originaire de Khrarma/Lmharigue

    Amitiée
    Asma

  11. Mohammed BOUASSABA
    06/06/2018 at 21:04

    Merci chers commentateurs. Mon nouvel ouvrage :  » Les Mûriers de la Vallée du Za  » est en vente à TAOURIRT , dans les principales librairies des grandes villes du Maroc et en france à PARIS. n’hésitez pas à le chercher, j’espère qu’il vous plaira. pour toute autre information me contacter sur FACEBOOK; Mohamed Bouassaba . GSM 06 64 96 77 44. A+

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