HUMANISME, LAICITE, CITOYENNETE, ET QUOI ENCORE ?!

       Voilà   trois valeurs imbriquées et point interchangeables, selon les théoriciens de la laïcité, que doivent en permanence défendre et promouvoir, sur toute la planète, les hommes et les femmes capables du meilleur et du pire dans leur combat contre leurs semblables.

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I-La notion d’humanisme est primordiale. C’est à travers l’humanisme que se manifestera la volonté de l’ETRE Humain de s’affermir des troupeaux idéologiques, de s’affirmer comme personne unique et de mettre au centre dela dignité humaine, principe fondamental de toute civilisation.

Ce mouvement, comme chacun sait, n’est pas né sous la Renaissance, mais sous l’Antiquité. Les pères fondateurs de cette notion sont les philosophes grecs, même si ceux-ci ne sont sans doute pas partis de rien.

Dans cette conception l’homme est au centre. La tribu, issue de la meute,  est à l’arrière plan. Les Dieux seraient, au-dessus, loin, voire lointains… Par ses connaissances, ses réflexions, l’homme prend ses distances et de la hauteur ; il comprend que la culture est un bien irremplaçable : elle lui permet de se situer et de s’émanciper. Il apprend à penser par lui-même,    et n’a cure du « prêt à penser », « des croyances collectives, des dogmes et des idées toutes faites ».

L’humanisme est par nature universaliste : aiguisant son intelligence au contact de celles des autres, il perçoit les aspirations communes fondamentales enfouies dans le cœur de chaque homme, quelque soit le lieu ou l’époque. Parmi celles-ci, la plus importante et la plus émouvante aussi : la prise de conscience de sa dignité et par extension, de la dignité de tout Etre Humain, par delà toutes les frontières possibles et imaginables. L’humanisme est une internationale de fait.

Contrairement aux niais qui se focalisent, comme des papillons attirés par la lumière, sur tout ce qui différencie superficiellement les hommes entre eux, l’humaniste sait que ce qui rassemble les hommes est plus grand, plus important et plus profond que ce qui les divise.

L’humaniste est l’ennemi de tout ce qui rabaisse, tyrannise, asservit et avilit l’Etre Humain. Il abhorre par conséquent  les idéologies grégaires, qui le lui rendent bien. Pour lui, la sauvagerie économique mondialisée est un crime contre l’Humanité.

L’humaniste précède et préfigure le citoyen. C’est lui qui a inventé la démocratie.

Alors tout va bien ? L’Homme, par ses connaissances, s’est élevé au-dessus de sa condition première et a tellement progressé moralement, qu’il est pleinement heureux ? C’est non. !  Il faut préciser, cependant qu’au-delà des avancées de l’Antiquité et de la Renaissance, sans oublier celles des civilisations du monde entier, porteuses de tant d’espérances, l’expérience de l’Homme s’est enrichie. Il sait désormais grâce à l’histoire opérationnelle, qu’il existe partout et en tout temps, dans tous les peuples, dans tous les pays, des hommes capables du meilleur, mais aussi des hommes capables du pire.

Il ne faudrait  pas avoir peur d’un certain manichéisme, stratégiquement nécessaire, pourvu qu’il soit raisonné et raisonnable. Il ‘agit de la lutte  entre les hommes capables du meilleur comme et ceux capables du pire, qui est le moteur intrinsèque de l’Histoire ; tout en sachant que la bêtise humaine est  inéluctablement le carburant de ce moteur à explosion. Cela ne  disqualifie certes pas Marx avec la lutte des classes, pour la part de vérité que comprend sa théorie, mais si je me permets « l’englobe ».

 Marx, au milieu du XIXe siècle avait sous les yeux les responsables de la société de l’époque tels qu’ils étaient : ( rapaces, monstrueusement égoïstes, injustes, inhumains, cruels et bornés) exactement ce que sont actuellement les « acteurs », c’est-à-dire les crapules de la sauvagerie économique mondialisée).

S’il avait eu sous les yeux, à titre d’exemple, la société suédoise des années50 et 60, il aurait eu une toute autre vision des choses.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui