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En hommage au grand MANDELLA !

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Nous pouvons considérer l’année 1994, comme l’année ou tout était réuni pour asseoir une vraie base de relation amicale, économique, politique et sociale entre le royaume du Maroc et la République d’Afrique du Sud ( RSA).

En effet, après la visite du président Mandella au Maroc et l’accueil des grands qui lui a été réservé par feu Hassan II peu de temps après sa sortie de prison,  son ministre des affaires étrangères , monsieur Alfred Nzo, revenu par deux fois explorer le potentiel qu’offre le royaume à cette nouvelle force arrivée sur le marché international qu’est l’Afrique du sud, avait laissé entendre à l’ambassade de son pays à Rabat, la première devant le mausolée Mohamed V , j’étais présent au côté de Jhonnie O.Kock premier chargé d’affaire de ce pays au Maroc, de mademoiselle Aharrar Hayat, secrétaire de l’ambassade , des autres fonctionnaires de la représentation diplomatique de la RSA à Rabat, et des membre de la forte délégation qui l’accompagnait   » que le Maroc constituait une issue d’ouverture consdidérable et un partenaire fiable et stratègique » ( rappelons que la RSA a été sous embargo économique et politique sous le régime d’apparthied , et après la réinsertion de son rôle en tant qu’état membre de l’ONU dans le concert des nations par l’instauration de la démocratie , elle se trouvait une puissance en efferevescence, sans marché international apparent).

Le Maroc se posait comme une solution immédiate, porteuse et fiable, le Maroc lié à l’UE par un traité de zone de libre échange était la solution toute faite pour contourner la politique protectionniste de l’UE, instaurée dans la foulé du retour de la RSA sur l’échiquier mondial et qui interdisait tout court l’introduction sur le marché européen des produits concurrents aux produits européens en provenance du pays de Mandella, une forme de reconnaissance par l’intelligence européenne du génie sud africain. le Maroc pouvait être le tremplin pour contourner cette interdiction, en faisant transiter ou en faisant faire tout court ces produits sur place, ce qui constituait un enjeu financier de grande importance et une base de coopération pluridisciplinaire à cultiver soigneusement et intelligemment.

Après de nombreuses discussions avec monsieur Kock et mademoiselle Aharrar, une dynamique secrétaire de l’ambassade ( une marocaine), nous avons tenté de réfléchir comment aider à permettre déjà un diagnostic la plus exhaustive et chiffrée des potentialités de part et d’autre, d’introduire  chez les acteurs et promoteurs de ce partenariat la culture de la découverte et de la confiance pour des visions partagées qui permettront la mise en place des cellules sectorielles  et traçer un vrai terrain ou les deux parties sont gagnantes.

Pour la société ETUMARCOM, sise à Casablanca dont j’étais  directeur général, cela constituait une opportunité de grande portée, ce qui est légitime à toute entreprise, un travail de fond et de précision qui devait déjà être remis aux autorités sud africaines pour valider les actions proposées,, ce que nous avons pu obtenir au bout de trois mois de travail, ainsi fut décidé l’arrivée de la plus importante chambre de commerce et d’industrie de Johannesburg , une délégation forte de plus de trentehommes d’affaires, industriels, agriculteurs, les plus grands des secteurs ayant fait objet d’étude par notre bureau et qui constituaient  pour les partenaires marocains  la meilleur des harmonies pour une parfaite collaboration.

Durant les préparatifs, il faut reconnaitre que même pour les officiels marocains, c’était du nouveau, la période de découverte de ce qu’est la RSA? de ce qu’est leur potentiel mythique dans le réel et aussi de ce que vaudra réellement la RSA politiquement en Afrique après ce revers démocratique. Bref, Il fallait des efforts , beaucoup d’efforts pour trouver les formules appropriées pour réussir la visite, car d’elle dépendra la grande présence économique, culturelle, scientifique que constituera le JARASAM, l’opération de charme et de vente des atouts du Maroc allait commencer alors.

Quand à l’aéroport Mohammed V on attendait l’arrivée de la délégation( le Maroc avait même mis en place une ligne aérienne qui liait Casablanca et Johannesburg chaque jeudi, une ligne qui après a été supprimée) le président de la CCIS, chambre du commerce, d’industrie et des services de Casablanca à l’époque monsieur Jamal Eddine abaâkil m’avait approché pour me demander des détails sur la délégation, style, comment ils sont? leurs niveaux des affaires? et de comment il est surtout le président? je fus surpris qu’il n’y ait même pas été utile donc pour ces gens de se renseigner d’avance sur leurs visiteurs, de dénicher les champs de complémentarité, d’avoir des chiffres sur ce potentiel qui semble émerveiller le monde, rien de tout cela, c’est comme s’il s’agissait d’une visite de courtoisie, pire encore, après deux réunions, l’une au ministère de l’industrie et du commerce, avec ses experts et une autre à la CCIS de Casablanca, rien de plus concret n’a été proposé et aucune attractivité fonctionnelle , sûre et sereine n’a été avancée. au ministère ils ont écouté le même discours qui fait du Maroc ce super génie qui théoriquement ne doit avoir besoin de personne, des experts donnant les  » justifs » de la réussite marocaine , à tel point que lorsqu’un soir la papa du président de la CCIS, qui était lui aussi président auparavant, avait offert un dîner chez lui, sur la belle Avenue de Modibo Keita, sur la route de Rabat à Casablanca, monsieur Kock, me lançait le pari sur ce que nous allions manger, et c’était effectivement, de la pastilla, du méchoui, et du couscous, tout ça la nuit! Heureusement que pour te tenir ma part du pari nous en avons profité monsieur Kock et moi pour nous offrir de quoi digérer. Monsieur Kock et moi étions devenus amis rapprochés par les nombreuses réunions et rencontres durant ces temps passés.

Il m’avait avoué sa déception ce soir, en m’apprenant que la CCIS de Casablanca a invité la délégation à une visite touristique à Laâyoune au Sahara, et que le président  de la délégation sud africaine n’a pas apprécié et quitte demain matin Casablanca . Il m ‘ a aussi expliqué que pour les hommes d’affaires, c’est l’appât de gain qui plait, pas la politique, car cette dernière a ses créneaux et généralement se fait sur la base d’intérêt, comment les marocains ont la tendance de vouloir brûler les étapes, et cela discrédite des fois les intentions même quand elles sont de bonne foi. Je n’avais même pas besoin de lui expliquer nos raisons d’être comme nous le sommes, ou nos motivations d’existence ou ce que représente pour nous cette question d’intégrité territoriale, il savait la position du Maroc officielle et aussi celle du peuple, il en était convaincu, nous en avions parlé ouvertement et à chaque étape de l’échange je découvre combien ces angloxans sont pragmatiques, sereins et puis lisibles dans leur profonde pensée même, l’importance que revêtait le Maroc pour son pays, valait la sagesse des positions .

Au retour du Sahara, j’avais organisé une présentation des journées prévues dans un hôtel de la place , et pour changer le cadre et l’atmosphère de ce qui a accompagné leur séjour depuis qu’ils sont là, un ami, un très grand monsieur Berbach, ancien  haut cadre de l’interieur et directeur de l’office des foires et d’expositions de l’époque avait prévu un dîner chez lui pour toute la délégation pensé differement  après la présentation du projet.

Ce qui fut un merveilleux moment ayant permis de  aux invités de décompresser, d’écouter de la bonne musique ambiante ,  de se mettre à table avec d’autres compétences marocaines, qui n’ont rien d’officiels, et qui ont un savoir économique et scientifique considérable, une soirée qui a permis de consolider la tenue de JERASAM, de constituer un comité de pilotage au niveau de Johannesburg et une invitation nous a été faite pour nous y rendre.

Le Maroc officiel y était avec monsieur Ryane comme premier ambassadeur à Durban , et comme tout autre ambassadeur, il est là pour attendre ce qu’il aura à transmettre, d’ailleurs  la secrétaire de l’ambassade , qui la première doit, soit informer sur le Maroc, soit répondre au nom du Maroc… était..libanaise…Ah quand je pense à la compétente mademoiselle Aharrar, je me dis mais ! ou vont ces étrangers chercher ces compétences marocaines que nous ne savons ni voir ni valoriser?

Lors des préparatifs, Feu Mandella qui devait se rendre à Duala au Cameroun pour le sommet africain, avait répondu à la presse voulant savoir la position de la RSA à prospos de la RASD  » puisque la plupart des pays africains la reconnaissent, la RSA va s’alligner sur la majorité » , déclaration ayant été très mal pérçue par Rabat.

Comme nous avons  transformé nous même nos droits sur nos terres en phobies hantant notre quiéttude, nous avons perdu la notion de la sagesse des décisions, et tout s’écroula, un cauchemar ! Mandella était certes le président du pays, était sûrement le mythique défenseur des droits des minorités, l’homme de la paix, de la force de la cause, de l’ANC….. mais manquait encore de partique de gouvernance d’un pays après 27 ans de prison, il sort et se retrouve président, il était encore emporté par les discours euphoriques que par les discours issus des raisons de l’état, ce qui était acceptable et supposait juste une vision réaliste pour l’amener à changer. Mandella était un symbole, une réference , mais pas forcément un varitable homme d’état, il était à ses débuts. Il était grand par l’ombre de ce qu’il a signifié par son endurance.

Les annulations des intentions et des projets se font alors dans l’ordre, ETUMARCOM eut la promesse de se voir rembourser ses pertes subies, ce qui ne fut jamais.

Lorsqu’un le rang de représentation diplomatique allait être elevé à un ambassadeur, monsieur Kock, alors sur le départ du Maroc, me parlait de son regret, comme si quelque chose lui était resté à travers la gorge, que c’était stupide de tout démolir juste pour une déclaration pas vraiment  réflechie.

La réaction de la RSA ne s’est pas faite attendre et depuis les relations se dégradèrent graduellement, la RSA est même devenue avec l’Algérie, les portes paroles attitrées du polisario . Souvent , le sentiment amer d’avoir perdus nous même un allié de taille, il était là, avec nous, cherchant un partenariat gagnant gagnant et pour qui le Maroc se positionnait incontournable.

azzeddine Sadki

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