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Les dix défis qui attendent le gouvernement

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•   Le gouvernement Benkirane dans sa nouvelle version est enfin formé. Il est attendu sur plusieurs dossiers très chauds, notamment la réforme de la compensation et des retraites. Mais le défi de l’homogénéité et de la cohésion interne est également un grand challenge qui doit être réussi.
• Les prochains mois nous diront si le nouveau gouvernement est capable ou pas de travailler en parfaite harmonie. Le RNI et le PJD qui s’étaient livré une guerre sans merci pendant plusieurs mois vont devoir cohabiter et défendre le même projet. La hache de guerre est-elle définitivement enterrée ?
Le gouvernement Benkirane II est appelé à relever le grand défi de la cohésion entre ses composantes. Le chef du gouvernement n’a plus droit à l’erreur. Les guéguerres intestines qui ont miné l’ancienne majorité doivent céder la place à l’harmonie entre les quatre alliés gouvernementaux.
M’hammed Grine, membre du conseil de la présidence du PPS, espère que la nouvelle coalition permettra «d’instaurer une normalité gouvernementale et de garantir la stabilité tant escomptée de la majorité afin de pouvoir rattraper le retard enregistré depuis juillet 2012». Certes, des observateurs craignent un manque de cohérence de ce gouvernement «technico-politique» ; mais «dès lors qu’il existe une unanimité autour des grandes réformes qui attendent le Maroc aussi bien au niveau du diagnostic que des pistes à explorer, ce problème ne risque pas de se poser», estime M. Grine.

Toutefois, il va sans dire que Abdelilah Benkirane aura la lourde responsabilité de gérer intelligemment les divergences qui pourraient avoir lieu au sein de son équipe de manière à ce que l’entente soit de mise jusqu’à la fin du mandat du gouvernement. Ce défi semble être présent à l’esprit du président du Rassemblement national des indépendants, Salah eddine Mezouar, qui a tenu à souligner, lors de sa première déclaration à la presse après la nomination de la nouvelle équipe gouvernementale, que le «RNI s’attèlera à renforcer l’harmonie et la cohésion du nouveau gouvernement.» Le parti de la colombe, qui n’avait pas hésité à tirer à boulets rouges sur «l’approche unilatérale» de Benkirane, après le retrait du parti de l’Istiqlal du gouvernement, semble avoir tiré les choses au clair avec ses nouveaux alliés. Après d’âpres négociations qui ont duré presque trois mois, les Bleus ont pu triompher en faisant une entrée en force au gouvernement. Les huit ministères qu’ils ont pu décrocher sont stratégiques. Outre les affaires étrangères, ils sont en charge désormais du pôle économique. Certains observateurs leur reprochent d’avoir recouru aux services d’un technocrate pour prendre les commandes du département du Commerce et de l’Industrie : Moulay Hafid El Alamy. Ce dernier, qui n’a jamais fait partie du RNI, a été repeint aux couleurs du parti pour la circonstance. «Mais il a toujours été un sympathisant et était présent aux manifestations organisées par le parti», tient à nuancer un membre du bureau politique des indépendants.

Le RNI mise sur la redynamisation de l’action gouvernementale, longtemps taxée de lenteur. Cette formation politique ambitionne également de détenir la présidence de la Chambre des représentants en avril. C’est Rachid Talbi Alami qui serait pressenti au perchoir.

Les amis de Abdelilah Benkirane vont-ils accepter facilement cette nouvelle situation ? Le parti de la lampe a perdu des départements stratégiques, à commencer par les Affaires étrangères. Contacté par le Matin, Mohamed Najib Boulif, qui a troqué le ministère à polémique des Affaires générales et de la gouvernance par le département délégué au Transport (sous tutelle de Aziz Rabbah), signale qu’il fallait débloquer la situation et agir dans l’intérêt de la nation. Les prochains jours s’annoncent houleux au sein du PJD. Quelques voix dissonantes reprochent à leur chef de file d’avoir accepté, sans rechigner, des concessions douloureuses.
Du côté du PPS, les camarades de Nabil Benabdellah jubilent. Alors que le parti du livre a été épinglé par son ancien allié l’Istiqlal quant au nombre de portefeuilles qui lui ont été décernés par rapport à son poids numérique (18 députés seulement), il se voit octroyé un cinquième ministère. Une forme de récompense pour cette formation qui a soutenu Benkirane jusqu’au bout.

Quant au Mouvement populaire qui a pu relever son score à six départements ministériels, il a pu se «débarrasser» du ministère de l’Intérieur. Les Harakis se sont en effet à plusieurs reprises exprimés contre la gestion de ce département par leur parti en raison de la sensibilité des dossiers relevant de l’intérieur.

La représentativité féminine toujours critiquée

La faiblesse de la représentativité féminine au sein du gouvernement a été une épine dans les pieds de la majorité gouvernementale. Celle-ci a pu rectifier le tir en nommant cinq autres ministres femmes aux côtés de Bassima El Hakkaoui, soit un taux de 15,38%. Sauf que cette augmentation numérique est toujours critiquée par le mouvement féminin et l’opposition qui y voient une simple opération de «camouflage» : sur les six départements accordés aux femmes, quatre sont sous tutelle de ministres hommes.
Publié le : 13 Octobre 2013 – Jihane Gattioui, LE MATIN

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