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Projet de Déclaration de Lille pour la lutte contre les stéréotypes et l’islamophobie

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Nous, professionnels des médias réunis dans le cadre de la 1ère rencontre des professionnels de l’information du Monde islamique et de l’Europe pour la promotion de la compréhension et de l’entente, tenue par l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), le ministère des Waqfs et des Affaires islamiques de l’Etat du Koweït et l’Union des Radiodiffusions islamiques, en coordination avec l’Institut Avicenne des Sciences Humaines ( IASH), les 21 et 22 décembre 2012 à Lille, France ;
·    Rappelant les instruments internationaux relatifs à l’élimination de la discrimination et saluant la Résolution 65/224 de l’Assemblée générale des Nations Unies, relative à la lutte contre la diffamation des religions ;
·    Se référant au Programme mondial des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations et reconnaissant l’importance de l’Initiative de l’Alliance des Civilisations des Nations Unies dans la promotion du respect mutuel et de l’entente entre les différentes cultures et communautés ;
·    Se référant également à la Charte de Séville de 2005, issue de la Conférence Permanente de l’Audiovisuel Méditerranéen (COPEAM), laquelle bannit, dans le respect de la liberté d’expression, toutes formes de racisme, d’incitation à la violence à travers les différents moyens d’information, d’intolérance et de haine raciale et religieuse.
·    Réaffirmant que le respect de la diversité culturelle, ethnique, religieuse et linguistique et le dialogue interculturel constituent des conditions essentielles pour l’établissement de la paix et de l’entente au niveau mondial, et que le chauvinisme culturel, le fanatisme religieux et la xénophobie suscitent la haine et la violence entre les peuples et les nations ;
·    Exprimant notre inquiétude et notre souci face à la poursuite des stéréotypes véhiculés dans les médias sur les peuples, les cultures et les religions, en violation des principes des droits de l’homme et du respect de la diversité culturelle, étant entendu que cet état de choses incite à la violence et la xénophobie et à la prise pour cible et le blasphème des Livres sacrés, des lieux de culte et des symboles religieux de toutes les religions ;
·    Reconnaissant que la présente Déclaration n’entend nullement imposer des règles normatives, ni limiter la liberté d’expression et encore moins influer sur les lignes éditoriales des médias :

1.    Réaffirmons notre volonté et notre engagement à lutter contre les stéréotypes réciproques et limiter l’islamophobie, conformément aux orientations et aux principes de la Charte des Nations Unies, du droit international, du pluralisme et du respect intégral et de l’attachement à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, afin que les peuples du monde puissent, partout, cohabiter dans la sécurité, la paix, la tolérance et la fraternité, atteindre leur plein potentiel et réaliser les objectifs de développement tels qu’ils sont internationalement reconnus, y compris les OMD.
2.    Réaffirmons le caractère universel, indivisible et interdépendant de tous les droits humains et de toutes les libertés fondamentales, y compris le droit au développement, conformément à la Déclaration de Vienne ;  réaffirmons également que la démocratie, le développement durable et le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que la bonne gouvernance à tous les niveaux, sont interdépendants et se renforcement mutuellement, et soulignons notre détermination à promouvoir le respect de la suprématie de la loi aux niveaux national et international.
3.    Réaffirmons que la liberté d’expression et la liberté de circulation de l’information, des savoirs et des idées est une condition fondamentale de l’action médiatique et que ces libertés doivent être associées à la responsabilité, comme l’a souligné l’Engagement de Tunis, issu du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI Tunis-2005).
4.    Réaffirmons notre volonté de produire et de véhiculer des messages médiatiques qui prennent en compte la richesse et les spécificités du patrimoine culturel humain dans le cadre du respect, de la tolérance et du dialogue, ainsi que notre engagement à respecter les principes majeurs de la déontologie professionnelle et à faire preuve de responsabilité, d’équité, d’exactitude et d’objectivité dans la relation des faits et événements.
5.    Bannissons, dans le respect de la liberté d’expression, toutes formes de discrimination et d’incitation à la violence, l’intolérance et la haine raciale et religieuse.
6.    Appelons les Nations Unies à adopter une convention internationale incriminant l’atteinte à l’ensemble des religions et à considérer l’islamophobie un crime passible de punition, et appelons les Etats membres des Nations Unies à promulguer des lois nationales spéciales pour interdire l’atteinte aux religions, la xénophobie et la discrimination raciale et religieuse.
7.    Croyons à l’importance de promouvoir la coordination et la coopération entre les journalistes dans les Etats membres de l’ISESCO et leurs homologues en Europe dans le cadre de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et sous l’égide de l’ISESCO, afin de développer le partenariat et favoriser l’échange de savoir-faire dans les domaines de la formation et de la recherche médiatique.
8.    Saluons le Cursus de l’ISESCO pour la formation des professionnels des médias à la lutte contre les stéréotypes réciproques, qui constitue, à nos yeux, un mécanisme pratique et utile pour traiter les stéréotypes et l’islamophobie de manière professionnelle et rationnelle, et appelons l’ISESCO à organiser des sessions de formation au profit des journalistes, en coordination avec l’Institut Avicenne des Sciences Humaines et l’Ecole supérieure de Journalisme de Lille.
9.    Recommandons la création de la Ligue internationale des journalistes pour la lutte contre les stéréotypes réciproques et l’islamophobie, et pour la promotion de la culture du dialogue, de la paix et de la cohabitation.
10.     Appelons l’ISESCOE et l’institut Avicenne des sciences humaines d’organiser la première réunion du bureau exécutif de la ligue internationale des journalistes en 2014.
11.     Réaffirmons   la nécessité de la création d’un centre de formation des journalistes, musulmans et non musulmans dans le domaine de traitement d’images stéréotypes réciproques, et recommandons l’établissement de relations de coopération entre l’ISESCO, l’institut Avicenne et l’école de journalisme de Lille, pour la mise en oeuvre des programmes de formation dans ce centre.

Fait à Lille, le 22 décembre 2012

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