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LES GENES HISTORIQUES : CAS DE L’ECOLE ALLEMANDE

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                         LES GENES HISTORIQUES : CAS DE L’ECOLE ALLEMANDE

     Bismarck allait lancer  une vaste et calamiteuse entreprise de caporalisation et de conditionnement de tous les allemands. De gré ou de force, ceux-ci au fil des années, vont subir une gigantesque opération de militarisation à outrance, à la prussienne. Mais pour Bismarck, cela n’allait pas suffire, il fallait absolument faire la guerre pour consolider définitivement cette mise au pas des peuples germanophones. Il l’a pensé, dit et écrit. Considérant qu’il n’y avait pas de place pour deux en Allemagne, il a délibérément voulu la guerre avec l’Autriche, qu’il a gagné avec les peuples allemands prussianisés. Puis ce fut le tour de la France ; la tâche fut d’autant plus aisée qu’il avait en face de lui un parfait crétin !

C’est ainsi qu’un grand peuple, dont l’immense majorité, pendant des siècles, a eu peu de goût pour la chose militaire et en l’occurrence infiniment moins que l’Angleterre, l’Espagne ou la France, s’est trouvé unifié sur la seule et unique valeur du militarisme et de la guerre !

Voilà avec quel « bagage » le peuple allemand va aborder le XXe siècle ; sa devise : l’Empire, l’Armée, la Guerre !

Ces gênes historiques expliquent ce qui s’est passé par la suite et la nécessité par voie de conséquence, de les extirper aux forceps de la mentalité collective allemande : deux guerres mondiales, la catastrophe nazie, l’épouvantable Shoah.

Or, si (rappelons que l’histoire opérationnelle se fait avec des « si ») Bismarck n’avait pas préparé le terrain, et créé cette redoutable machine de guerre allemande reposant sur une discipline prussienne de fer et aliénante jusqu’à l’absurde, jamais Hitler n’aurait eu à ses pieds non un peuple, mais un « peuple armée » prêt à obéir à tous ses ordres, même les plus ignobles, et ce jusqu’au bout. Il n’a eu qu’à modifier un peu la devise précitée pour qu’elle devienne : ein Volk, ein Reich, ein Fûhrer.

Seules des forces immenses venues de tous les horizons ont fini, au prix de sacrifices presqu’inhumains, par noyer un peuple devenu monstrueux par la faute de quelques uns, sous un déluge de fer et de feu.

Restait en 1945, par la force de l’occupation de quatre armées de quatre pays différents, à démilitariser l’Allemagne et à défaire ce que Bismarck puis les nazis avaient fait.

Mais comme l’histoire opérationnelle l’enseigne, rien n’est jamais acquis. La vigilance s’impose donc ; au peuple allemand d’abord, mais aussi aux peuples qui sont alliés et amis de l’Allemagne.

C’est pourquoi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, il importe d’abattre la sauvagerie économique mondialisée : créatrice de chômage, de misère, et d’injustices, elle reste potentiellement un poison mortel pour ce pays. Des hommes capables du pire vivent en Allemagne comme dans tous les autres pays du monde ; fascinés par la bêtise comme d’autres le sont par l’intelligence, ils n’ont, ces pauvres types, qu’une idée en tête : remettre en selle le nazisme !

On mesure, en passant, la lourde responsabilité de ces autres hommes capables du pire, qui sont eux aussi des pauvres types et qui ont instauré la sauvagerie économique partout sur la planète. Cette idéologie, grégaire elle aussi, même si bien sûr elle est d’une autre nature, apparaît néanmoins comme l’idéologie la plus débile qui soit sortie de cerveaux humains depuis le nazisme.

D’autant que, comme toutes les idéologies grégaires, elle est par définition compatible avec les autres idéologies grégaires et donc  avec le fascisme polymorphe.

La politique expérimentale, s’appuyant sur l’histoire opérationnelle et la mise à jour des gênes historiques, permet de répondre à la question : comment un grand peuple comprenant tant d’artistes, de philosophes et de scientifiques a-t-il pu sombrer dans ce que Claude Lanzmann a appelé avec  pertinence « l’innommable » ? Voici la recette :

Il suffit, si l’on peut dire, de faire vivre ce peuple pendant des décennies en dehors des chemins de la liberté. Ensuite le faire marcher au pas : le militarisme prussien, le pire de tous, transforme les hommes en automates, physiquement, mais aussi, ce qui est gravissime, moralement. C’est d’un véritable lavage de cerveau, sur des générations, dont il s’est agi.

Agiter le dit peuple par une crise économique et sociale le plongeant dans le désarroi le plus complet.

Incorporer un illuminé, au trois quarts fou et totalement taré, mais doté d’un instinct de chef charismatique.

Le peuple conditionné jusqu’à l’addiction à obéir et pensant qu’il n’y a pas d’autres façons d’être et de vivre que d’être soumis à une discipline de fer, sera soulagé : enfin quelqu’un qui s’occupe de nous, nous dirige et nous guide(le Führer !)

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

 

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