En lisant le fil d’actualité de mon facebook la semaine dernière,  un statut m’a particulièrement choquée, celui d’un ami d’origine marocaine et de confession juive qui a écrit sur son mur virtuel que les salafistes criminels attaquaient le Maroc. A ma grande surprise, je découvre que ce prétendu salafiste criminel n’est que le Sheikh Nhari. Sans même comprendre l’origine du problème, j’ai commenté son statut en répondant que ça ne pourrait être vrai ! La raison n’était pas de prendre la défense du Sheikh, mais c’était une réaction normale d’une personne qui connait bien son pays et qui est persuadée que les salafistes criminels ne peuvent pas vivre parmi nous !

En découvrant l’affaire petit à petit, j’ai compris que l’histoire était vraiment sérieuse.  J’ai commencé par regarder avec attention  la vidéo du Sheikh Nhari, je ne voulais pas rater la fameuse Fatwa dont tout le monde parle, mais j’ai découvert que cette Fatwa n’était qu’une interprétation ou une explication du « Dayoute » en se basant sur notre « Charia Islamiya ». Encore une fois, je ne suis pas entrain de défendre Sheikh Nhari,  car même s’il a raison sur le fond,  il a eu tort de s’exprimer de la façon dont il l’a fait.  Il aurait dû choisir une meilleure manière d’expliquer à ce journaliste que notre religion ne nous permet pas d’avancer de telles paroles. De toute façon,  on commence à s’habituer aux  dérives de notre Sheikh, je n’ai toujours pas oublié ses remarques sur la mère de Dounia Batma (la finaliste d’Arab Idol), quand il l’a critiqué sur la contradiction de porter le voile et de laisser sa fille chanter. Là encore, il devait s’exprimer autrement car je ne crois pas que juger les gens agressivement et publiquement réveillera leurs consciences. Un Bon Sheikh doit maitriser sa communication s’il veut faire passer son message et surtout s’il veut se faire aimer…
Revenons à l’affaire de la Fatwa. Par la suite, j’ai appris que beaucoup de journalistes marocains  condamnaient la position de Sheikh Nhari, ils ont même demandé au gouvernement d’intervenir  dans l’affaire au nom de la liberté d’expression.  Et là ! Ma mémoire est revenue en arrière, rappelez-vous, en Décembre 2011, le magazine Français l’Express a été interdit au Maroc à cause de son  dossier sur le monde arabe  qui  comportait  une reproduction du visage du prophète. Bizarrement à l’époque, personne n’a condamné quoi que ce soit au nom de la liberté d’expression. Tout le monde était d’accord que le Maroc est un pays musulman qui applique la Charia et que c’est interdit de personnifier le prophète.

Mr Lghezioui  a le droit de dire ou de penser ce qu’il veut, il a le droit d’être ultralibérale, libertin, non musulman…Tout ce qu’il veut ! C’est sa vie MAIS en  tant que citoyen normal (Le monsieur tout le monde de la société). En revanche, en tant que journaliste qui respecte sa profession, Mr Lghezioui doit peser ses mots, ses expressions, doit savoir qu’à l’étranger, il représente toute une nation avec une culture et des traditions. Donc la liberté d’expression aurait  des limites dans ce cas et le syndicat du journalisme doit être plus présent, il doit former et cadrer les journalistes en leur rappelant  que le Maroc n’est pas un pays Laïque !

Sheikh Nhari : « الكلمة الطيبة صدقة » Mr Lghezioui « اذا لم تستحيي فقل ما شئت»

Rim EL Bekkaoui