Home»National»BENABDELJALIL ELMAHDI PRESIDENT DE L’ASSOCIATION AMAL BILADI : Nous avons mis en place une approche territoriale pour accompagner le développement des territoires

BENABDELJALIL ELMAHDI PRESIDENT DE L’ASSOCIATION AMAL BILADI : Nous avons mis en place une approche territoriale pour accompagner le développement des territoires

0
Shares
PinterestGoogle+

Entretien réalisé par : Mohammed Drihem
Suite au violent séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter qui a frappé la chaîne montagneuse du Haut Atlas et dont l’épicentre a été enregistré au niveau de la commune d’Ighil dans la province d’Al Haouz ravageant une large zone rurale qui compte plus de 2.000 villages enclavés dans les montagnes ; tout le Maroc tel un seul Homme s’est mobilisé, de manière immédiate, spontanée et harmonieuse afin de venir en aide aux concitoyens des zones sinistrées.
Dans ce cadre de mobilisation et de solidarité nationale, l’Association Amal Biladi a diligenté un plan d’action d’urgence pour apporter elle aussi son soutien aux victimes du séisme au niveau de la province d’El Haouz, de Chichaoua et de Taroudant. Pour en savoir plus de ce plan d’action entre autres projets de cette ONG, nous avons abordé Elmahdi Benabdeljalil président de l’Association Amal Biladi qui a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions : L’Interview :
Le Journal : Pourquoi Amal Biladi que vous présidez et dans quels objectifs ?
Elmahdi Benabdeljalil : Amal Biladi a mis en place une approche territoriale pour accompagner le développement des territoires qui ont décidé de mettre en œuvre un programme de Développement Régional tel que stipulé par la loi organique 111-14, intégrant les prérogatives des objectifs du développement durable (ODD) de l’ONU.
Un plan d’action qui se veut une initiative directe, réaliste et pragmatique consistant à booster 5 secteurs de production industrielle avec leurs formations professionnelles respectives pour donner une valeur ajoutée pérenne aux villages et contribuer de manière significative à l’amélioration de l’Indice de Développement Humain et pour se faire : Deux actions ont été nécessaires à cet accompagnement à savoir : Accompagner le soulagement des problèmes structurels des villages choisis sur les différents segments identifiés avec les habitants après plusieurs sessions de rencontres et d’ateliers, incluant les enfants, les jeunes et les femmes ; en initiant la constitution d’une association de développement du village avec une présence féminine et de jeunes, et une acceptation de contribuer financièrement au développement du village, ainsi que du parrainage d’un village voisin et la mise en place de l’entreprise solidaire l’Académie Rurale d’Excellence, incubateur rural, cabinet de conseil et d’accompagnement et investisseur dans les secteurs de l’agro-écologie, des constructions écologiques, de l’artisanat, du tourisme durable et la la Valorisation des produits du terroir
Le Journal : Quel bilan faites-vous des années précédentes de votre association ?
Elmahdi Benabdeljalil : Les années précédentes ont été difficiles. L’association Amal Biladi a été fondée en 2020, et devait initier un projet ambitieux d’accompagnement au développement de plusieurs dizaines de villages dans la province de Benguerir ; qui m’avait valu entre autres d’être nommé membre de la commission provinciale de développement économique, comme expert en développement humain et précarité. La crise Covid a eu raison de ce projet, et il m’a fallu trois longues années pour me redresser, réfléchir, et trouver la force de lancer un projet moins ambitieux à court terme, dans une autre région.
Cela m’a permis de fédérer des experts de différents horizons, dont certains étaient partants depuis 2020, et ravis de reprendre l’aventure. J’ai pu aussi identifier les personnes clés pour constituer le nouveau bureau de notre association, et de choisir le territoire dans lequel nous allons lancer le projet pilote, en autofinancement la première année, grâce aux recettes récoltées par mes actions culturelles solidaires, et mes prestations de coaching et d’accompagnement
Le Journal : Pouvez-vous nous parler un peu de votre prochaine action urgente ; si j’ose dire ; prévue dans les zones sinistrées des provinces d’Al Haouz, Chichaoua et Taroudant ?
Elmahdi Benabdeljalil : Nous avons décidé d’intervenir dans trois provinces touchées par le séisme, notamment via des associations locales qui travaillent depuis le village ou avec le village à connaitre : La Province d’Al Haouz, avec le douar Ait Bourd à proximité du cercle d’Amezmiz et un autre douar en cours d’identification, la Province de Chichaoua dans deux villages situés dans les communes rurales d’Imindounit et Adassil et la Province de Taroudant dans trois villages situés dans les communes rurales de Toubkal (à partir du chef lieu, douar Imlil), Commune de Tigouga (douar Anlif), et le douar Tajgalt Commune Tafingoult
Dans ce cadre, nous avons initié une action en 4 étapes portant sur la distribution des dons provenant d’Ottawa et de Toulouse sur les cinq villages que nous avons présélectionné suite à plusieurs échanges avec les autorités, des personnes sur place, des associations, et notre intuition, la mise en place d’une action de soutien psychologique pour les enfants et parents des villages concernés, en trois étapes : soutien de psychologues confirmés avec une forte appétence pour les thérapies alternatives (hypnothérapeuthe, méditations, respirations,…), mise en place d’une cellule de prévention au suicide avec un partenaire expert, et sollicitation d’une équipe internationale de l’Art de Vivre qui s’est spécialisée dans les soutiens aux victimes de séisme, de guerres, d’inondations,…qui en ce moment même est en train de former une équipe qui fera une première immersion dans un douar courant novembre, la Formation à la construction de nouala, avec le concept inventé par Ellie Moyal, un des meilleurs architectes utilisant la terre dans ses constructions, qui a conçu en quelque heures un modèle d’habitation provisoire de 15m2 à 75m2 pour permettre l’arrivée de l’hiver, à condition que les habitants construisent eux-mêmes les nouala et enfin ; la préparation d’une équipe d’entrepreneurs et d’experts pour travailler ensemble sur un modèle de reconstruction d’un douar pour 90 foyers, AVEC les habitants, et en s’imbriquant sur les actions initiées par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, puisse Allah le glorifier.
Nous souhaitons finir notre action « Agir pour reconstruire » à la fin du mois de juin 2024 incha Allah pour initier un ou plusieurs projets d’accompagnement au développement de villages dans une des trois provinces, ou les trois, en collaboration avec les associations de développement des villages concernés, les acteurs du territoire, et bien évidemment les autorités.
Le Journal : Et si vous nous parliez un peu de votre grand projet de développement prévu dans le Parc de Bouhachem étalé sur trois provinces du nord du Maroc ?
Elmahdi Benabdeljalil : Le projet souhaite être modeste et ambitieux. Nous commençons notre action sur trois provinces (Larache, Tétouan et Chefchaouen), en ayant choisi trois villages respectant les critères mentionnés précédemment, avec également une vigilance sur les orientations politiques. Nous faisons en sorte de travailler avec des villages issus de communes à partis politiques différents, pour n’être récupérés par aucun d’entre eux, et créer de l’émulation, voire une compétition saine.
Ainsi, nous avons pu rencontrer les autorités des provinces de Larache puis Tétouan, mais pas pu voir ceux de Chefchaouen, alors qu’un rendez-vous avait été pris, et que la personne que nous devions rencontrer n’a pas jugé bon de nous informer qu’elle a eu d’autres priorités en ce moment.
A noter que ces Villages (Douars) concernés par ce projet ambitieux sont Douar Lahcen dans la commune Tazrout (province Larache), Douar Lmtahen dans la commune Bni Lait (province de Tetouen) et Douar Chtenouaghen dans la commune de Derdara (province de Chefchaouen) qui comptent un total de 211 foyers pour une population de 1260 individus dont 245 enfants scolarisés.
Chacun de ces trois villages regorge de ressources naturelles et d’un potentiel en agro-écologie, éco-tourisme avec présence d’un gîte (Gîte Karmoun) bien implanté au Douar Lahcen – village leader pour les deux autres villages – qui compte aussi une association du douar avec la volonté d’y intégrer plus de jeunes et de femmes, Coopérative de tissage, coopérative de plantes aromatiques et coopérative Agricole (miel), une sensibilité forte à l’agriculture écologique grâce aux formations dispensées par le professeur Zineb Benrahmoun Idrissi ainsi qu’à Abdeslam, propriétaire du gîte Lmtahen et un patrimoine historique et culturel (Palais Yazid et Zaawiyat Raïssouni, et chemins entre les trois villages).
A noter aussi qu’en matière de Tourisme écologique ; le projet initié dans ces trois Dours par l’Académie Rurale d’Excellence vise la construction de chambre d’hôtes avec un Gite, la promotion du tourisme vert et l’ouverture de circuits VTT entre les Villages et des parcours à la forêt Benh achem et la promotion du tourisme ornithologique
Aussi, l’Académie Rurale d’Excellence compte développer dans ces trois villages l’Agriculture écologique pour permettre d’atteindre l’autonomie alimentaire des habitants et répondre aux besoins des structures de l’éco tourisme des trois Douars.
Dans la foulée du Projet, l’Académie Rurale d’Excellence compte capitaliser sur le savoir-faire du tissage, initier de nouvelles collections, idées,.. POUR distribution marocaine et étrangère, aider à la constitution d’une coopérative de tissage complémentaire de celle du douar Lahsen avec de nouvelles collections, idées et initier le travail du Liège au Douar Chtenouaghen
De même, le projet en question vise la valorisation des produits du Terroir notamment et surtout : les plantes aromatiques et médicinales et aider à la constitution d’une coopérative pour construire d’une manière écologique un gîte avec quelques chambres d’hôtes et travailler à la réhabilitation de quelques foyers dans les villages.
Le Journal : Avez-vous d’autres projets en vue pour la promotion du tourisme durable en milieu rural ?
Benabdeljalil Elmahdi : Notre Vice-Président en Développement Durable, Salaheddine Benmamous, qui est aussi responsable du pôle ecotourisme de l’Académie Rurale d’Excellence, est en train de travailler sur un plan de valorisation des circuits éco touristiques dans un certain nombre de provinces au Maroc.
Nous souhaitons aussi capitaliser sur son lien avec l’association marocaine pour le Développement du tourisme durable pour voir comment collaborer et faire des transferts de compétences avec les gîtes et acteurs membres du territoire.
Nous souhaitons initier un certain nombre de rencontres, discussions, conférences,… qui doivent se concrétiser par des actions terrain.
Enfin, notre partenaire, Agua de Sol, qui a conçu une belle solution la Sun Air fontain, ou le panneau qui permet de produire de l’eau à partir de l’air.
Nous sommes en mesure de soulager un peu les soucis de stress hydrique et de nappes phréatiques épuisées, en faisant appel à une compétence marocco-française initiée par Luc Métivier, un entrepreneur aguerri, qui a bien voulu nous faire confiance, et avec lequel nous sommes en train de travailler sur un plan tridimensionnel, impliquant également Amal Biladi et l’Académie Rurale d’Excellence.
Le Journal : Pour le mot de la fin ; qu’en est-il de votre projet de fondation ?
Elmahdi Benabdeljalil : L’association Amal Biladi évoluera naturellement en fondation lorsqu’elle aura l’assise financière qui lui permettra de prétendre à ce statut. Elle sera en majorité financée par les actions de l’Académie Rurale d’Excellence et de son écosystème d’entreprises, d’experts et de partenaires, et souhaite dans les années à venir tisser des partenariats au niveau national et international pour inclure dans son approche les volets universitaires, académiques, ainsi que les associations œuvrant pour des problématiques similaires, et qui sont disposées à collaborer avec une approche et un business model prônant rigueur, transparence et exemplarité.
Le bureau de l’association, les premiers experts fédérés autour des métiers principaux et fonctions transverses, et les premiers partenaires financiers nous permettent d’envisager l’avenir avec sérénité, et une ferme ambition de faire du monde rural et montagneux marocain un vecteur fort de développement pour le pays.
Entretien réalisé par
Mohammed Drihem

 

 

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

Aucun commentaire

Commenter l'article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *