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Zones humides au Maroc : GREPOM dévoile la liste des 10 nouveaux Sites RAMSAR proposés au classement

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Par Mohammed Drihem


Le Groupe de Recherche pour la Protection des Oiseaux au Maroc (GREPOM) a organisé lundi 31 octobre dernier à Rabat un atelier national de restitution des principaux résultats de la révision des Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) et de la proposition des 10 nouveaux Sites RAMSAR, tout en rappelant les approches suivies (modèle des fiches d’inventaire, équipe scientifique et processus de gestion) dans les différente actions entreprises dans le cadre de son projet intitulé : « Appui à la Structuration du Réseau des Ecosystèmes d’Eau Douce Importants pour la Biodiversité au Maroc ».
Initié en partenariat avec l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) et le soutien financier du Fonds de Partenariat pour les Ecosystèmes Critiques (CEPF), cet atelier national a été une occasion aussi pour communiquer sur le processus de constitution d’une plateforme de suivi des zones humides au Maroc, autre volet du projet dont le GREPOM/BirdLife Maroc était chargé.


Selon Pr Rhimou El Hamoumi, Présidente de GREPOM, c’est là une nouvelle avancée dans la conservation des zones humides et ce projet avait-elle précisé, avait pour objectifs de faire une révision du plan Directeur des zones protégées qui a été réalisé en 1994 et dont les fiches n’ont pas été révisées depuis le temps et c’était là une occasion pour les réviser avec un comité scientifiques et technique constitué de Neuf experts, chacun dans son domaine (Cartographie, hydrogéologie, Biodiversité, etc….).
Sur la base de cette révision-là, précisa-t-elle, une liste d’une dizaine de nouveaux sites RAMSAR a été proposée pour être classés et qui attend la validation de l’ANEF pour que ces sites soient déclarés ainsi par la convention RAMSAR et avec ces dix nouveaux sites on atteindra le nombre de 48 sites RAMSAR inscrits au Maroc.
Pour ce qui est de l’importance de ces sites, Pr Hamoumi a tenu de préciser que tous ces sites sont des sites continentaux d’une grande valeur biogéographique et écologique qui sont très peu connus et que le projet a opté pour cette répartition géographique pour couvrir un certain nombre de sites qui ont été non pas omis, mais qui n’ont pas été classés lors deux autres projets de classements des sites RAMSAR .
Le troisième objectif d’après Pr Hamoumi, c’est de pouvoir créer une plateforme au lieu d’une alliance marocaine des Sites RAMSAR mais une plateforme pour le départ qui constituera un noyau de lancement qui sera ouvert a toutes les associations nationales qui travaillent sur les zones humides et qui œuvrent pour la protection de ces zones humides.
Comme appel à la préservation de ces sites RAMSAR, Pr Hamoumi qui a souligné qu’actuellement on est dans un contexte de changement climatique et de rareté de précipitations, avec une gestion sectorielle qui est multiple assurée par différents départements étatiques d’autant plus qu’on se trouve dans situation où la majorité des zones humides continentales sont asséchées ; a interpellé tous les gestionnaires et la population locale avec les élus et les autorités locales pour avoir une gestion concertée et intégrée pour essayer de sauvegarder ces zones humides pour leur importance et leur services éco systémiques et aussi pour le bien des populations locales.
Les sites proposés comme sites RAMSAR présentés par M. Mohamed Dakki, expert en zones humides, chargé du projet GREPOM, qui a indiqué qu’un total de 42 SIBE et zones humides ont été révisés et actualisés, selon un modèle de fiche proche de celui des Sites Ramsar et dont l’inscription est en cours de validation par l’Agence nationale des Eaux et Forêts (ANEF), sont répartis entre «sites lacustres alimentant des cours d’eau » à savoir trois lacs naturels atlasiques, dont deux donnent naissance à des grands cours d’eau et des « Eaux courantes et sources associées ».
Entre autres sites lacustres alimentant des cours d’eau proposés sites Ramsar, figure « Aguelmam Azegza », un lac classé Site d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE), « Aguelmam Mi’ammi », avec le cours supérieur de Oued Chbouka, auquel ce lac donne naissance.

La liste proposée comprend notamment le « Lac Ifini », qui appartient à un type d’écosystèmes très rare, mais qui est responsable de la pérennité du cours supérieur et moyen de l’Assif n’Tifnoute.
Pour ce qui est des Eaux courantes et sources associées qui sont des cours d’eau connus pour l’originalité de leurs communautés vivantes et pour leur grande valeur paysagère, la nouvelle proposition concerne « Oued Laou », cours inférieur du versant nord du Rif central qui correspond à la zone des gorges profondes du Laou et aux affluents supérieurs (El Qal’a – Talembote et, éventuellement, Maggou) et « Oued El Qanar », cours supérieur drainant le versant nord du massif de Talassemtane, qui constitue déjà un Parc National.
Oued Sebou au piémont du Moyen Atlas, tronçon de rivière de piémont qui longe des gorges en amont de la retenue de Allal El Fassi, auquel sont annexées les sources du Sebou et de Timedrine et Oued Fellate (haut Oum Er-Rabi’a), cours d’eau réputé pour sa population de truite fario, le long duquel certains habitats lotiques semblent encore bien préservés grâce à quelques sources pérennes.
Ont été également inscrits sites Ramsar, aux côtés du Oued Ouzoud, qui couvre la zone des cascades, déjà classée en SIBE, à laquelle a été ajouté le cours supérieur de Oued Ouzoud jusqu’aux sources et un court tronçon du cours aval de Oued Nfiss, cours d’eau haut-atlasique qui a été ciblé par de nombreuses études hydro-biologiques antérieures, en raison de l’endémisme révélé par ses invertébrés aquatiques.
La liste des candidats aux sites RAMSAR contient également les Sources de Sidi Rached (Azrou), résurgences pérennes à l’aval desquelles ont été bâtis des bassins piscicoles et qui rendent un service écosystémique d’importance nationale.
A rappeler qu’après son adhésion à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), le Maroc a été l’un des premiers pays à élaborer un Plan Directeur des Aires Protégées (PDAP), en tant que document de référence pour toute action de conservation de la Nature. Etabli en 1994-96, ce document définit, entre autres, un réseau de 154 écosystèmes ou complexes identifiés comme Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE), dont 79 sont des zones humides.
A signaler aussi que l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), point focal des principales instances internationales de conservation de la biodiversité aquatique (Ramsar, UICN, AEWA, etc.), prévoit de réviser l’ensemble du PDAP ; laquelle révision fut déjà prévue pour les zones humides dans la Stratégie 2016-2024 pour les Zones Humides du Maroc.

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