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La bêtise est à l’honneur en Algérie

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Par Mohamed INFI
La bêtise du régime algérien n’a pas de limite. Elle se déclare et se dévoile à tous les niveaux. Elle ne fait de doute que pour les plus bêtes que lui (le régime). Pour les personnes sensées, elle est de l’ordre de l’évidence car avérée par faits et gestes (voir notre article « L’idiotie d’un Etat », Libération, 8 Mai 2022).
Pour s’en convaincre, pour qui a encore un brin de doute, il suffit tout simplement d’observer le comportement des dirigeants algériens à la fois sur le plan interne et sur le plan externe. La bêtise de ces gens se voit clairement dans leurs réactions téméraires, dans leurs décisions irréfléchies, dans leurs positions politiques insensées, dans la mauvaise gestion des affaires du pays, dans la négligence flagrante des intérêts du peuple, dans le choix du mensonge comme raison d’être ou comme ligne de conduite à la fois du Pouvoir, de la presse et de l’élite (si élite il y a) politique et/ou autre.
Mais ce qui est très grave pour l’avenir du pays, c’est que le Pouvoir, à force de s’évertuer à y généraliser la bêtise, sinon à la systématiser, a fini par abêtir, par contamination et accoutumance, une bonne partie du peuple. L’on peut même dire qu’il a fait de cette tare (la êtise) une marque nationale déposée (made in Algeria), à tel point qu’elle se remarque à tous les niveaux : au niveau de l’Etat, du petit peuple, de l’élite quelle qu’elle soit, nonobstant les exceptions constatées par ci par là.
Toutefois ces exceptions, bien qu’elles soient de valeur et qu’elles fassent de leur mieux pour ouvrir les yeux de leurs concitoyens, ne semblent pas avoir d’impact décisif sur l’opinion publique, tout au moins pour le moment, étant donné l’atmosphère générale dans laquelle baigne tout le pays après l’assoupissement du mouvement du Hirak. Les bonnes volontés creusent en effet dans le dur. Le terrain n’est pas du tout favorable pour ceux qui rêvent d’un avenir meilleur dans un voisinage fraternel, confiant, serein et prospère. La balance penche plutôt, dans le pays, du côté de la déraison quand il s’agit du Maroc, et ce de façon spectaculaire.
On n’a pas besoin de passer en revue tout ce qu’a fait et tout ce que fait encore le Pouvoir algérien pour nuire aux intérêts du Maroc. Retenons tout simplement qu’il en fait sa raison d’être en dépit de tout ce que cela coûte pour l’Algérie. La preuve flagrante en est la situation économique et sociale actuelle qui frôle la faillite totale malgré les richesses énormes qu’a le pays. Y-a-t- il mieux que cela comme preuve de bêtise ? Si l’on y ajoute l’isolement diplomatique qui s’aggrave au fil des jours au point qu’il risque de devenir quasi-total (le sommet arabe en Alger est incertain ; l’absence des personnalités étrangères importantes au défilé militaire célébrant le 60° anniversaire de l’indépendance, est éloquente ; les réactions à chaud du Pouvoir et de ses diplomates provoquent souvent, par leur comportement absurde et déplacé, des crises relationnelles bilatérales qui finissent, souvent, par être l’objet de la risée totale ; et ce n’est là que des échantillons), l’on comprend facilement pourquoi et comment l’Algérie avance vers l’arrière au lieu d’avancer vers l’avant.
En tout cas, avec le Pouvoir en place, qui ne croit qu’à la force et qui prétend insolemment et aveuglément être le plus fort dans la région (le pouvoir militaire ne raisonne pas ou raisonne de travers), l’Algérie va sûrement finir par sombrer dans un gouffre duquel il lui serait difficile de sortir. Si le pays ne se réveille pas de sa léthargie, ne sort pas de sa torpeur et si le Pouvoir n’abandonne pas son arrogance diplomatique, qu’il s’attende au pire !
Sans revenir en arrière, c’est-à-dire à l’histoire, pour chercher des exemples probants dénonçant le projet abêtissant du Pouvoir, contentons-nous, pour le moment, de quelques exemples récents qui sont encore frais dans la mémoire. Lors du dernier défilé militaire, le public scandait des slogans contre le Maroc et les Marocains. La même attitude a été enregistrée lors des jeux méditerranéens ; sans parler de la séquestration et du refoulement des journalistes qui accompagnaient les délégations sportives marocaines (bien reçues à l’aéroport !!??), rappelons que le public algérien scandait, lors des compétions, des slogans contre les Marocains auxquels on attribuait des qualificatifs péjoratifs et insultants débordant de haine et d’animosité. De plus, le même public, pour faire montre de sa haine, n’a pas hésité à encourager toutes les équipes adverses (des équipes européennes) de l’équipe marocaine de football. Le même comportent animé de haine et d’animosité à l’égard de tout ce qui est marocain, a déjà été constaté lors du match de football qui a réuni l’équipe de Belouizdad et le WAC de Casablanca. Mais les Casaouis, au lieu de se venger, ont réservé à l’équipe algérienne et au public qui l’accompagnait, un accueil fraternel. Il y a en cela beaucoup de leçons à tirer de part et d’autre.
Mais là où le bât blesse vraiment, c’est de constater que le Pouvoir algérien, bête comme il est, a réussi à former une élite à son image ; c’est-à-dire aussi bête que lui, sinon plus bête. Si le président algérien, dont on ignore le niveau d’instruction, se permet de s’immiscer dans les affaires internes d’un pays voisin (la Tunisie, par exemple), lors de ses pourparlers avec le président d’un pays européen (l’Italie), un certain docteur HAOUARI, présenté comme professeur universitaire et chercheur, spécialiste et analyste des questions économiques et sociales, n’a pas hésité à considérer, dans une interview télévisée, la Tunisie comme une WILAYA (Département) de l’Algérie. Cela signifie combien on manque de bon sens dans ce pays. On ne respecte ni voisins ni partenaires.
La speakerine, intelligente et vigilante, a attiré l’attention de l’interviewé, monsieur HAOUARI, sur l’audace de ses propos, d’un côté, sûrement pour dégager la responsabilité de son institution médiatique à l’égard de cette erreur monumentale ; d’un autre côté, pour permettre à son hôte de revenir sur ses propos dont il n’a pas réalisé la gravité ; mais comme il est bête, il a continué à pérorer et à proférer des propos provoquants à l’égard des Tunisiens. Et lorsqu’il a été acculé, par des critiques acerbes, à prendre conscience de la gravité de son propos, il n’a pas hésité à rejeter la responsabilité sur la speakerine parce qu’elle est marocaine ; il l’accusait bêtement de lui avoir tendu un piège, alors qu’en réalité, elle lui a tendu une perche ; elle voulait lui épargner les critiques acerbes qu’il a reçues par la suite, et ce en lui donnant l’occasion de se reprendre pour corriger son erreur. Mais bête qu’il est, il n’a pas compris la bonne intention de la journaliste, marocaine par-dessus le marché. Celle-ci ne peut être responsable de la bêtise de son hôte.
Ce n’est là qu’un échantillon de l’élite algérienne (l’élite du Pouvoir). J’en ai déjà présenté, dans un article en arabe, d’autres qui ne diffèrent en rien de docteur Houari. Ils ont les mêmes titres ; ils occupent les mêmes fonctions. Ce sont des universitaires ; donc faisant partie de la crème de la société algérienne ; mais l’on constate que c’est une crème ratée ; le lavage de cerveau a fait que l’élite ne raisonne pas, ne réfléchit pas ; souvent, elle divague dans un langage roturier. Dans ce pays, la populace n’a, en effet, rien à envier à l’élite, avec à sa tête le président de la République qui use, dans ses rencontres avec la presse, du même langage ; à savoir le langage roturier (voir »الغباء عاهة تشل تفكير نخب النظام الجزائري »، « الحوار المتمدن »، الموقع الفرعي باسم محمد إنفي ).
Ce n’est donc pas étonnant de voir que l’Algérie sombre dans une crise généralisée. Et pour détourner l’attention des Algériens des retombées de cette crise et les empêcher de penser à leurs vrais problèmes, le Pouvoir et son élite s’en prennent au Maroc. Ils font tout pour les convaincre que celui-ci est à l’origine de tous leurs problèmes. Et tant qu’ils mordent à l’hameçon, le Pouvoir s’en félicite et en profite pleinement. Il continue à dilapider les recettes publiques sans se soucier de la misère qui sévit dans le pays.
N’était la bêtise du Pouvoir, l’Algérie comme pays pétrolier aurait été au moins au niveau des pays de Golfe, ne serait-ce qu’en infrastructures ! Mais qu’attendre d’un régime bête sinon abêtir le peuple qu’il gouverne pour continuer à épuiser ses richesses sans penser aux conséquences ?
L’Algérie n’est pas entre de bonnes mains. C’est là une réalité indubitable. Certains analystes algériens, opposés au Pouvoir, qualifient les responsables de leur pays de bandits, de voyous, d’escrocs… N’est-il pas plausible de se poser cette question : les bandits, les voyous, les escrocs, les gangsters, les arnaqueurs, les chanteurs (du chantage), les corrompus, les terroristes… sont-ils forcément bêtes ? La réponse ne peut être que négative.
Il semble qu’il est judicieux, pour conclure cet article, de renverser le raisonnement et penser que le régime qui a réussi à abêtir une bonne partie du peuple (sinon la grande), y compris l’élite, n’est pas aussi bête qu’on le croit. Il est intelligent à sa façon ; sauf que cette intelligence est tordue et malicieuse ; c’est l’intelligence des catégories « sociales » et « sociétales » indiquées dans le paragraphe précédent. Elle est utilisée de travers ; elle est contre la raison, le bon sens, la morale, le naturel…Ce ne sont pas là des insultes. Ce n’est qu’un simple constat.

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