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Tellement Indélébile

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Rachid Laanani
Dans la courte durée de notre vie, nous rencontrons rarement des personnes remarquables qui laissent des marques indélébiles en raison de leurs actes exquis, distingués et nobles. Ces gens ne meurent pas en vérité bien qu’ils soient mortels et qu’un jour ils quitteront physiquement le monde sublunaire. Leurs actions font chaud au cœur, remontent les sens, car ce sont de vrais faiseurs et pas de simples orateurs !

Un jeune barbu dans la vingtaine portant des lunettes, ses lèvres bougeant continuellement, récitant le Coran tout en l’écoutant via un casque, est en fait notre premier protagoniste non fictif. N’ayant pas réussi à atteindre ma destination alors que je conduisais à Casablanca, la plus grande ville du Maroc, j’ai demandé au jeune susmentionné de me diriger. Au lieu de me montrer le chemin oralement ou simplement de s’abstenir ou de me distraire comme c’est le cas pour une multitude de gens, il est brusquement monté dans la partie arrière de la voiture pour me guider tout au long d’un long circuit de peur que je ne rate ma cible. Contrairement à tant de jeunes qui sentent malheureusement le tabac fétide et les drogues vertigineuses, de temps en temps une agréable odeur émanait de notre héros. Bien qu’il soit maintenant loin de l’endroit où il se dirigeait, il est descendu de la voiture, a souri, a hoché la tête et a disparu sans aucun compliment ! C’était une sorte de personne rare que j’ai à peine rencontrée. Il était comme un ange céleste qui jouait son rôle au moment idéal et l’appelait un jour, pur et simple. Aider les gens avec bienveillance sans attendre de remerciements ou de récompense matérielle est une qualité exceptionnelle moins disponible que le soufre rouge et les corbeaux blancs.

Une autre histoire authentique mérite également d’être partagée. Un jour d’août étouffant, je passais par Tata, dans le sud-est du Maroc, avec ma famille. Je n’ai trouvé aucune ombre où me reposer avant de reprendre le trek abrutissant vers Zagora, une autre ville au sud. Tout à coup, un homme de quarante ans à la peau brune est sorti. A peine lui ai-je demandé à boire qu’il m’a accueilli sans hésiter dans son logement avec ma famille ! Il nous a non seulement laissé entrer seuls en l’absence de son épouse, mais il est allé travailler pendant des heures sans la moindre inquiétude, sans aucun souci ! Avant de partir, il m’avait montré des ustensiles de cuisine au cas où j’en aurais besoin. Quand il est revenu du travail, il n’a pas utilisé les clés mais a attendu que je lui ouvre la porte et le laisse entrer ! Nous avons déjeuné ensemble, puis je lui ai fait mes adieux. Heureusement, nous sommes toujours en contact par l’entremise des réseaux sociaux en dépit de la longue distance qui nous sépare. Ce n’est pas du tout une fausse histoire ; c’est en fait un récit fidèle, une histoire incomparable j’en ai été témoin, tellement indélébile, vachement ineffaçable !

Une troisième histoire à raconter et à imiter est la suivante. Il y a quelques années, alors que j’étais sur le point de quitter une ville adorable dans laquelle j’avais vécu et travaillé pendant plus d’une décennie, j’ai reçu un hommage éblouissant en guise de gratitude pour le grand service, comme on le croyait, que j’avais rendu dans des organisations non gouvernementales et à but non lucratif. De plus, un homme au bon cœur qui valorise ce qui et qui doit être valorisé m’a invité chez lui. Après une discussion amicale, il m’a montré sa bibliothèque et m’a gentiment demandé de prendre le livre que j’aimais en reconnaissance de ce que j’avais déjà fait. Quand j’ai poliment décliné de prendre une batterie de livres qu’il a suggérés, il m’a finalement offert un livre précieux en huit volumes que j’apprécie encore, particulièrement avec ses mots aimables et respectueux sur la première page. C’était un homme qui détestait la verbosité ; il souriait le plus souvent et agissait efficacement au lieu de ne rien dire ou simplement de médire ou de faire du mal aux autres.

En bref, ce ne sont que quelques exemples qui éclairent la morosité stygienne qui nous plonge. Leurs histoires devraient être publiées et diffusées pour être émulées et imitées. Ils laissent des fossiles sempiternels sur la roche dure de l’humanité. J’ai choisi des comptes brillants par expérience plutôt que des comptes sombres qui déprécient notre vie. Je me tournerai peut-être plus tard vers eux pour y réfléchir assez sobrement et profondément.

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