En célébration des journées mondiales respectives des forets (21 Mars) et de l’Eau (22 Mars) au niveau de la ville d’Ifrane, l’Association des amis du Val d’Ifrane pour la protection de l’environnement et la promotion de l’écotourisme en partenariat avec le Club UNESCO de l’Atlas et l’Association des Amis de la Reserve de Biosphère du Cèdre de l’Atlas (AREBICA) et avec le soutien de la Direction Provinciale du Département des eaux et forêts, la Direction du Parc National d’Ifrane et le Centre National d’Hydrobiologie et de Pisciculture et le conseil Urbain d’Ifrane organise une journée éducative et de sensibilisation autour de la « restauration des forêts qui joue un rôle clé dans la voie vers la reprise et le bien-être » thème de la journée mondiale des forets et de « la valorisation de l’eau » cet autre thème de la journée mondiale de l’eau.
Au programme de cette journée prévue pour le Mercredi 24 Mars 2021 au profit des élèves de l’école le Murier: La Reconnaissance de la biodiversité d’Oued Tizguite avec la détermination des créatures de l’eau et la notion de bio indicateurs de la qualité de l’eau et une démonstration de l’opération de repeuplement d’Oued Tizguite par des alevins de Truite arc en ciel comme activités relative à la thématique de l’eau et la reconnaissance de la biodiversité floristique du val d’Ifrane avec constitution d’un herbier, un Jeu d’identité de l’arbre et une opération symbolique de plantation d’arbres de saules pleureurs et de frênes comme activités relatives à la thématique Foret.
Relevant du Pachalik d’Ifrane au cœur du Moyen Atlas Central, le Val d’Ifrane est un Site d’Intérêt Biologique et Ecologique classé Site Ramsar étalé sur un peu plus de 800 hectares à Usage surtout touristique mais aussi avec des aménagements piscicole pour la pratique de la pèche sportive.
Le cours d’eau d’Oued Tizguite, large de 10 à 50m, traversant le Val d’Ifrane présente une morphologie très originale avec souvent de nombreuses ramifications, des chutes, des sources latérales, des replats où l’écoulement est très lent, auxquels s’ajoutent actuellement de nombreux plans d’eau. Sa principale source avait fait l’objet d’un captage pour l’alimentation d’Ifrane en eau potable (Projet abandonné de nos jours au profit de la Source Zerrouka captée à cet effet); ce qui a fortement réduit son débit superficiel, au point où elle s’est asséchée pendant certaines années sèches.
La ripisylve, dense et haute, occupant toute la vallée, assure un ombrage et une certaine fraîcheur aux eaux. Le fond du cours d’eau est constitué de matériaux fins, meubles ou consolidés travertineux, mais des galets peuvent se voir par endroit, alors que la végétation aquatique et subaquatique couvre plus de 50% du lit de l’oued.
En ce qui concerne la richesse floristique du Val d’Ifrane, il y’a lieu de souligner qu’il s’agit là probablement d’un site où existe la plus belle formation de frêne (Fraxinus angustifolia) au Maroc. C’est aussi l’un des cours d’eau marocains (en temps normal) où la végétation est la plus variée; dans un relevé effectué durant un mois de juin, une trentaine d’espèces ont pu être récoltées, mais aucune d’elles n’a de valeur biogéographique; on ne peut toutefois prétendre que la liste obtenue est exhaustive.
Aussi, vu la diversité des habitats aquatiques, la richesse faunistique et les peuplements d’invertébrés furent très variés au niveau du Val d’Ifrane (probablement la meilleure diversité dans les cours d’eau du Moyen Atlas) avant les aménagements qu’a subis la vallée, avec au moins 70 espèces d’après des prospections fragmentaires. Plusieurs espèces sont endémiques marocaines (tels que les Trichoptères Agapetus dolichopterus et A. dakkii) ou rares dans le Moyen Atlas (Schizopelex festiva, Setodes argentipunctellus, Protonemura talboti, P. algirica…). Cette faune a été en grande partie détruite en conséquence des actions humaines (surtout la transformation des biotopes); mais les quelques zones encore en eau donnent un certain espoir de récupération de cette diversité.
Plusieurs espèces de Vertébrés rares ou localisées au Maroc ont été signalées de ce cours d’eau : la Loutre, la Truite fario, le Goujon, l’écrevisse à pieds rouges, la Cistude, le Natrix natrix, en plus du Crapaud commun, du Cincle et de la Bergeronnette des ruisseaux.
De même, le plan d’eau artificiel d’Ifrane dit Lac Aguelmam a permis l’installation (en nicheurs) du Foulque à crête et du Grèbe castagneux, ainsi que d’une colonie de Héron garde-boeuf (environ 1000 individus). Soumis à un dérangement permanent, il abrite en hivernage moins de 200 oiseaux, surtout du colvert et quelques dizaines de souchets et de foulques (macroule et à crête), en plus de quelques chipeaux et morillons, pour ne citer que les espèces intéressantes.
Mohammed Drihem