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la belle époque au collège allal ben abdellah a taourirt

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Alem Mohamed .
Alem Mohammed, ex élève du collège Allal B Abdellah, passionné de l’école buissonnière qui s’est terminée par une ultime escampette, qui a été le coup fatal a mon parcours scolaire. Les cinqs années suivantes, je les passerais entre les champs du Oued Za et ceux du football. mes études scolaires se sont donc limitées au collège Allal B Abdellah que j’ai tant aimé, avant que la magie du football ne vienne m’arracher du pupitre de ma classe. Quelques regrets s’en étaient suivis certes, mais ils n’ont servi à rien ; en fait tout ce que nous réserve le destin, ne peut être évité ni par prévoyance ni par lamentations et espérance .
Ceci dit, je profite de la présente occasion, afin de remercier tout d’abord Mme Nora Sideine qui a eu l’idée de réunir les élèves du collège Allal B Abdellah dans ce groupe, je saisis en même temps l’opportunité, pour saluer tous les amis et profs du collège, tout en ayant une triste pensée à ceux qui nous ont quittés. J’exprime enfin ma gratitude aux enseignants, nos initiateurs en matière d’éducation, ceux-là même, qui -dans le temps-, nous ont doté des instruments nécessaires pour pouvoir acquérir plus de connaissances.
En réponse aux attentes exprimées, de quelques amis, j’ai décidé avec un grand plaisir, de partager avec vous quelques bribes de mes souvenirs de cette institution d’éducation et de savoir, dont voici un modeste résumé.
LE COLLÈGE ALLAL B. ABDELLAH
… jusqu’à l’âge de dix ans. De là où j’habitais (à côté de Dar Charlot -petit château-, aménagé en tribunal au lendemain de l’istiklal), il n’y avait que quelques centaines de mètres à parcourir, et juste quelques petites minutes, pour arriver à l’établissement Allal B Abdellah. J’empruntais pour celà la jolie ‘Allée des jardins’, qui comme son nom l’indique, passait entre vergers florissants et villas aux jardins débordant de plantes et d’arbustes verdoyants. Le secret de cette constante verdure à longueur d’année est la seguia, dont l’eau dérivée en l’amont de la rivière ruisselait vers l’aval irriguant le long de son passage, les nombreux champs de blé de luzerne, les potagers et vergers riverains du Za. Sur mon chemin, je longeais Dar Charlot(…), Sidi Belhaj notre marabout ‘citadin’, le jardin public, ‘jnan’ Bazghoud et d’autres vergers, dont celui de Maurice qui faisait angle à la fin de l’allée avec la route nationale …
…Pendant près de deux décennies, il était le seul collège de la contrée, qui recevait les élèves ayant décroché le certificat d’études primaire. Parmi ces derniers il y avait ceux avides de savoir, qui venaient de localités avoisinantes, et en dépit de l’inexistence de moyens de transports, ils faisaient de bonne grâce un trajet d’aller et retour de plusieurs kilomètres journellement. Ceux qui habitaient plus loin, et voulaient éviter les navettes usantes, se débrouillaient en prenant à louage des petits logis à pièce unique, ayant pignon sur rue (facilement trouvables à Taourirt à cette époque), ou louaient une chambre dans l’un des nombreux cafés auberges traditionnels et cohabitaient à deux ou a trois pour amortir les frais de location. Pour l’alimentation la maison de bienfaisance les prenait en charge, avant la construction de Dar Taleb …
…Malgré que Mr Ludz (le fameux directeur français) ait quitté Taourirt depuis longtemps, j’en garde encore quelques bribes d’images ; je me souviens notamment des matchs de tennis que lui, le Dr Blanchard -et d’autres amis à eux-, jouaient dans le terrain cimenté, qui leurs était réservé dans le splendide jardin public de l’époque …
Monsieur Ludz, premier directeur du collège, était réputé pour sa rigueur, sa bonne gestion et sa grande capacité de souvenance ; -entre autres choses-, il se rappelait de mémoire des noms de tous ses élèves. Ces derniers en le voyant -même de loin-, déguerpissaient de peur qu’ il les surprenne dans des lieux inadéquats à leur âge ou malsains et pouvant nuire à leur statut d’élève; ils savaient qu’il les attendrait au portail à l’heure d’entrée, pour leurs demander des explications, et peut-être même les sanctionner … les retardataires, les chahuteurs et ceux qui faillaient à leurs devoirs étaient constamment rappelés à l’ordre…
… je ne peut oublier aussi ce sentiment de fierté que je ressentais le premier jour de l’entrée scolaire ; sensation qui ne dura que le temps d’arriver au collège et de me présenter devant toute une armada d’administratifs, qui nous ordonnaient d’arrêter, d’avancer où de sortir je m’aperçut alors qu’ici on avait affaire dans ce nouvel établissement à plusieurs chefaillons sévères, et que la discipline y était plus rigoureuse qu’ à l’école qui -a l’occasion-, commençait à me manquer subitement; ici seul le mot directeur m’était habituel, les autres appellations, tels que surveillant, professeurs, répétiteurs, suppléants toutes étaient nouvelles pour moi … ces derniers aidaient le directeur dans sa tâche administrative, et au besoin, remplaçaient les profs qui s’absentaient pour une raison ou pour une autre …
En plus de quelques filles avec qui j’allais faire classe pour la première fois, nombreux les garçons que je ne connaissait pas, plusieurs d’entre eux venaient de villages avoisinants qui ne disposaient pas de collège à l’époque…
… après l’inscription, nous nous rendions aux classes qui nous étaient imparties … le premier contact avec les professeurs commençait, ils arrivaient l’un après l’autre progressivement, à fur et à mesure que les salles s’emplissaient d’élèves ; ici les enseignants étaient nombreux, et parmi eux il y avait des étrangers ; surtout des coopérants français, pas comme avant dans notre école où on avait que deux instituteurs, l’un pour les matières enseignées en français, l’autres pour celles enseignées en langue arabe. Ici aussi l’enseignement était bilingue, mais chaque matière avait son enseignant. Et chaque enseignant exigeait que nous nous présentions avec les cahiers, livres et autres accessoires scolaire dans le délai qu’ il nous fixait. les cours commençaient à la date prévue, tant pis pour ceux qui n’ont pas pu se doter du nécessaire exigé. Certains profs indulgents, tôleraient le retard et essayaient de régler le problème in situ, alors que d’autres plus stricts, ne voulaient rien savoir, et nous envoyaient à l’administration, où le surveillant nous malmenait un peu, nous menaçait d’exiger notre tuteur, et parfois il nous pardonnait sous promesse de ne pas réitérer …
Avec le temps, nous allons nous habituer à cet établissement et connaître son personnel. Même les plus grincheux d’entre eux sont devenus affable et les plus dur devenus complaisants …
Ssi Boujemâa était celui avec qui nous avions le.plus facile des contacts ; il faisait fonction d’ agent de service-s, en fait il était au four et au moulin ; il s’occupait du courrier et de la correspondance entre administratifs et enseignants, il était responsable de l’hygiène des locaux, de l’ouverture et la fermeture de l’établissement, il tirait aussi la cloche aux heures d’entrée et de sortie, bref il était chargé de tous travaux qui ne nécessitaient aucun savoir-faire spécial
Pour les administratifs, je me souviens encore de ssi Hmida Boufarik, et ssi Charti …,
Nombreux sont les enseignant dont l’image reste toujours gravée dans ma mémoire. Parmi eux il y a les professeurs marocains arabophones comme les célèbres Mr Driouchi et Mr Balwali, et les bilingues dont l’élégant Mr fillali, Bouzegaoui, Matine, Oussarni, Lahcen histoire géo (footballeur de l’ASOZT aussi)… et ceux de l’éducation physique, dont le grand sportif ssi Mohammed Ould Mimoun et le très aimable Mr Baya Rahhal
Il y avait aussi les enseignants français (coopérants qui pour accomplir leur service civil, venaient au Maroc enseigner quelques matières en langue française (maths ,histoire géo, sciences naturelles .. ). Il étaient recrutés dans le cadre de la coopération franco marocaine, pour pallier à l’insuffisance des cadres dans le système de l’éducation nationale de l’époque. Parmi ces professeurs, il y avait Eral un footballeur qui a joué dans les rangs de ASOZT, le costaud Tollele, le couple Bedin, Vera Valet (français d’origine indienne), Alain Blanc (qu’on a surnommé Ali Labiade car il s’est converti à l’islam après son mariage avec l’une de ses élèves Taourirtis) …
…Parmi les cours qu’ on ne séchait pas, était celui de Madame Bedin, les filles, parce qu’ elles étaient assidues, ou étaient curieuses de voir les nouvelles modes d’habillement que la prof portait élégamment, alors que les garçons eux, parce qu’ ils ne pouvaient manquer l’occasion de venir contempler les belles jambes de la prof, que laissaient entrevoir les jupes pas très longues et taillées sur mesure, épousant sensationnellemment sa taille mannequin, chose qu’on était guère habitué de rencontrer au village

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4 Comments

  1. MED . ZI.
    10/06/2020 at 01:38

    BJr Mr ALEM
    meme si je n’ai frequenté ce college qu’à partir de 1972 ,CE TEXTE m’a
    fait revenir des decenies en arriere avec des noms que j’ai connu ou des profs qui m’ont enseigné comme Mr BAYA vraiment tres aimable Mr oussarni notre prof de MATH IL ETAIT TRES SERIEUX
    UN GRAND HOMMAGE POUR TOUS .

  2. Anonyme
    31/01/2022 at 21:46

    La belle époque. Nous sommes à Allah et à lui nous retournerons.

  3. Anonyme
    14/03/2022 at 08:54

    Salam . J ai beaucoup aimé ce texte même si je ne suis pas née au Maroc mon papa vient de cette ville et mon oncle et ahmed Driouichi était un des professeurs de cette école . Ça m’a rappelé des histoires raconté par mon papa allah y rahmou .
    Bonne journée

  4. مراقب
    09/03/2024 at 09:24

    الاستاذ سي الدريوشي كان شاعرا مروضاا للغة العربية ،الشكل والاعراب والنحو لا يتحدث إلا بالفصحى بالقسم ،كان ايضا حارسا عاما وكانت له كارزما ،وكان جديا لايحب التهاون

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