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Quand la fortune se met entre les mains de n’importe qui.

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Yahya TORBI
 » Charité bien ordonnée commence par soi-même.  » dit le proverbe français.
Alors que, d’une part, des milliers de femmes marocaines, pauvres, analphabètes, sans acune protection sociale et qui, à l’inverse de la femme européenne, n’ont pas de salaire fixe, stable et honorable, leur assurant une vie digne de respect, sont exploitées jusqu’aux os, dans des champs de pommes de terre, de betteraves, de vignes, …, de l’aube au crépuscule et dans des conditions lamentables; par des aristocrates et des féodaux de l’agribusiness, et ce, pour 50 ou 60DH par jour, et que d’autres, plus nécessiteuses encore, vivant à la campagne, ou au milieu des montagnes lointaines ou en ville, dans des quartier insalubres, parcourent, presque quotidiennement, des kilomètres pour chercher de l’eau  » portables  » et du bois pour leur foyer, dés lors qu’elles n’ont ni eau courante, ni gaz, ni électricité, sinon, cela leur revient trop cher, compte tenu de leur situation financière critique; vu qu’elles sont réduites à l’indigence, et que, d’autre part, des milliers d’enfants, des filles notamment, dont les familles accablées par la misère, sont contraints, chaque année, d’interrompre leur scolarité à un âge précoce; avant même d’achever le stade d’enseignement fondamental, faute d’écoles de proximite, d’internats et/ou de moyens de transport scolaires, sûrs et confortables; ce qui fait d’eux des proies faciles, convoitées par les réseaux de pédophilie, de trafique de stupéfiants et d’êtres humains et les organisations d’immigration clandestine, qui les guettent sans relâche …, des citoyens sous l’emprise de la religion, s’apprêtent, chaque année et chaque fois que l’occasion se présente et après avoir fait des économies pendant plusieurs années; à aller en pèlerinage à la Mecque, pour la sixième ou la septième fois, et ainsi verser chacun une somme de 30 ou 50 mille DH dans les banques saoudiennes.
Et, tandis que des femmes enceintes, après s’être vainement battues pour trouver un lit dans un hôpital public, accouchent en pleine rue, sous l’oeil des badauds et sans aucune assistance médicale, et que des insuffisants rénaux, pour qui les centres d’hémodialyse publics est un calvaire, à cause des équipements medicaux défaillants ou insuffisants, ou par manque du personnel spécialisé, se voient succomber a leur supplice, des riches du pays organisent des mariages dignes de Mille et une nuits, dont les dépenses dépasseraient les 10 millions de DH, pendant que d’autres s’entassent devant les consulats des pays européens, dans l’espoir de décrocher un visa schengen pour passer les week-ends et les vacances en France ou en Espagne, contrées déjà richissimes, avec plus de 80 millions de touristes par an chacune. Ironie de la situation: il y a des Marocains qui donnent leur vie pour aller à la Mecque tourner autour de la Kaaba, ou à Paris voir la Tour Eiffel, cependant ils n’ont jamais été à Guefayet ou à Sidi Chafi.
En fait, c’est bien de compléter les dogmes de sa religion et de consolider sa foi, et c’est bien aussi de visiter et découvrir pas uniquement la France ou la Turquie, mais le monde entier; toutefois, ce serait beaucoup mieux si on se montrait plus solidaire avec les plus démunis de ses compatriotes.
En effet, en même temps que plusieurs millions de citoyens vivent au seuil ou en dessous du seuil de pauvreté ( ils sont entre 6 et 8 millions selon la Banque Mondiale ), et que des centaines de milliers de jeunes diplômés basculent dans le chômage et la délinquance, des responsables politiques ,élus ou députés, détournent, sans vergogne, en leur faveur, des fonds publics, destinés à réaliser le développement économique, sociale et humain, pour aller les investir a l’étranger, et au moment où la caisse des retraites et la CNSS sont d’ores et déjà déficitaires, et que le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, incite les Marocains à épargner et investir une partie de leur revenu, en mettant leur argent à la banque, vu que l’Etat en a tant besoin pour booster l’èconomie nationale, et ainsi améliorer la vie des citoyens, les richards du pays, cette minorité qui détient les richesses du peuple et de la nation, au lieu de réussir là où les hommes politiques ont échoué, surtout sur le plan social et humain, ils dépensent la fortune nationale n’importe où et n’importe comment; à tort et à travers, soit par ignorance, soit par égoïsme ou en quête de buzz et de célébrité.
En tout cas, ce ne sera pas une  » avant-première « , puisque le Mufti de Tunisie était le premier à faire preuve de clairvoyance et d’envergure, quand il a prié ses concitoyens de s’abstenir de faire le pèlerinage pendant quelque temps, dès lors que son pays, la Tunisie, avait besoin de tant de fonds, afin de sortir de la crise qui a succédé à  » la révolution du Jasmin  » ou la  » révolution de la dignité « , qui a fait des Tunisiens le peuple le plus démocratique du monde arabe.

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