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Lettre à Madame la Ministre déléguée auprès du Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’ étranger

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Lettre à madame la ministre.

 

Avec tout le respect que je vous dois madame, je me vois dans l’obligation de vous dire que vous êtes passé un petit peu à côté du vif de la conférence.

En effet, ce samedi 15 février 2020, vous étiez invité à vous joindre au séminaire  «  Les Marocaines des deux rives actrices majeures du développement : acquis et enjeux » organisé par CADOriental à Isly golf  Oujda.

Vous étiez la première des invités à prendre la parole et, ma foi, vous l’avez bien prise : vingt minutes ou plus .Votre allocution d’ouverture  ne faisait que redorer le blason de la nation, d’un Maroc parfait que je ne connais pas. J’ai failli, à maintes reprises, me pincer les mains pour m’assurer que j’étais bien éveillé.

« Le Maroc est pionnier dans» revenait en leitmotiv , suivi de différents secteurs, dans votre intervention/ discours.

Si le Maroc était ce que vous disiez Madame la ministre, à quoi bon servirait un tel événement ?

En vous écoutant proférer de telle certitudes , on dirait que les organisateurs ont prévu ce séminaire pour se distraire. Tout est à merveille ?

Je me suis dit à un certain moment que le budget déboursé pour l’organisation de cet événement/ rêve des Marocaines des deux rives, aurait bien pu servir à moucher les larmes d’une dame que j’ai vue en pleurs un quart d’heure avant de rejoindre la salle de conférence. La dame, madame fait le ménage dans un établissement scolaire sans recevoir son salaire de la galère depuis  trois mois  (autour de 800dh par mois).

J’ai senti la déception que pouvaient avoir ces jeunes gens pleins de vie et de volonté qui ont répondu présent à l’apppel de CADOriental. Ils sont venus de différents pays d’Europe dans l’espoir de faire bouger les choses dans un Maroc qu’ils n’ont jamais oublié.

A mon sens, vous auriez dû écouter et noter leurs espérances et leurs doléances  au lieu de gaspiller tout ce temps à vouloir épater un auditoire qui en sait assez.

Beaucoup de choses ont changé chez nous certes, mais il reste beaucoup à faire. Nul n’est sensé ignorer le travail qui a été réalisé, mais tout n’est pas parfait. Et c’est ce qu’il n’a pas manqué de souligner Monsieur le wali qui a parlé après vous. Son intervention a été pertinente et édifiante : il a touché du doigt les vraies plaies qui font mal à cette région de l’Oriental.

Madame la ministre, vous n’êtes pas sans savoir que ces jeunes ont moins besoin de nous que nous n’avons besoin d’eux. Je n’ai pas le moindre doute que vous les avez écoutés, comme nous tous présents,  avec beaucoup de fierté. Ces jeunes plein d’espoir qui contribueront un jour à la gloire de ce pays.

Hourra  marocaines et  marocains de la diaspora !

Je pense entre autres à la jeune fille de l’aéronautique , à la dame « aux noix » qui s’est battue pour s’intégrer à TF1, sans oublier le couple Benaazouz à l’accent « chamali » ;ce tandem de l’humain.

Le mari, chercheur en neurosciences, a réussi avec obstination à ramener aux CHU du pays son expérience dans la thérapie des maladies de parkinson malgré la réticence  des uns et l’indifférence et la négligence des autres.  Et sa compagne , très attentive au besoin en accompagnement et en soin des malades dans nos campagnes mises en quarantaine , qui plaide  pour une entraide au profit des ramedistes.

Encenser les responsables  n’est, à mon sens, pas le bon moyen pour montrer son attachement à la patrie. Ces jeunes m’ont impressionné par ce patriotisme et cet altruisme qui les animent. J’étais content, très content de les écouter étaler leur expérience et le parcours de leur réussite dans leurs divers pays d’accueil, proposant de collaborer avec leurs compatriotes restés au pays.

Cette philanthropie qui se dégageait de leurs propos et de leur engagement a de quoi faire envier plus d’une nation. Il n’est pas donné à tous les pays d’avoir des enfants pareils. Beaucoup d’entre eux sont nés ailleurs, ont étudié ailleurs et ont réussi ailleurs. Ils ont bien pu rester ailleurs et ne revenir qu’à Saïdia  en vue de  s’y rafraichir en période de chaleur.

Tout ce dévouement à la nation est né en grande partie grâce à des dames absentes du colloque qui ont inculqué cet amour de la patrie .A leur  maman qui les ont alimentés à chaque tétée de patriotisme, on est tenu de rendre grâce.

Ce n’est peut-être pas par hasard que l’on dit : mère patrie.

A ces braves baroudeurs sortis des sentiers battus, on dira : Continuez ! Ne baissez pas les bras ! Nous savons que l’enjeu est énorme et que le parcours est parsemé d’embuches mais votre engagement et votre dévouement à la nation sont capables de raviver bon nombre de secteurs encore en friche.

Madame la ministre , ces générations d’outre-mer ont besoin d’écoute, d’accompagnement et d’encouragement au risque de les voir tourner le dos un jour au pays. Et ma foi, si cela venait à se produire, c’est le pays qui serait perdant.

Madame la Ministre déléguée auprès du Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’ étranger,

Certes le syntagme succédant au Titre est très/ trop long, ce qui vous met beaucoup de pain sur la planche, mais il ne faudrait pas manquer d’accompagner ce potentiel humain féru de volontarisme et de bénévolat, qui constitue une richesse intarissable, dont le pays à grand besoin surtout  en ces temps de concertation sur un model de développement.

 

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