Thème d’un atelier international à Skhirat

Dans le cadre de la coprésidence Maroco-Allemande du Forum Mondial pour la Migration et le Développement (GFMD) pour les années 2017 et 2018, le Ministère Délégué chargé des Marocains Résidant à l’Etranger et des Affaires de la Migration, a organisé un atelier thématique international sous le thème « Migration pour le Développement : une feuille de route pour atteindre les objectifs de développement  durable », les Mercredi et jeudi 18-19 avril 2018, au Centre de Conférences Mohammed VI à Skhirate.
200 participants représentant plus de cinquante pays représentant les différents continents et régions du monde, ainsi que des représentants des organisations internationales, de la société civile et des chercheurs ont Pris part à cette rencontre internationale.
Selon ces initiateurs, l’organisation de cet atelier s’inscrit dans le processus de préparation du sommet du Forum Mondial pour la Migration et le Développement (GFMD) qui aura lieu à Marrakech, du 5 au 7 décembre 2018 sous le thème « Honorer les engagements internationaux pour libérer les potentialités des migrants pour le développement ».
Les travaux de cet atelier qui se sont déroulés sur deux jours ont été marqués par des sessions plénières et des ateliers thématiques parallèles, traitant de six axes clés du développement ayant trait à la réalisation de l’Agenda 2030 qui se déclinent comme suit ci-après détaillé :
⦁ Accès et contribution aux services de base : Protection sociale, Santé et Education ;
⦁ Climat et Ressources Naturelles ;
⦁ Travail et Compétences ;
⦁ Villes et Urbanisation ;
⦁ Femmes et Filles ;
⦁ Citoyenneté et Identité.
Ces différentes sessions ont été des occasions pour partager les bonnes pratiques et d’enclencher des discussions, entre représentants des gouvernements, des organisations internationales, de la société civile et des experts, ciblées sur les défis, les opportunités et les voies potentielles pour l’atteinte des objectifs de développement durable en lien avec la migration.
Dans son allocution d’ouverture des travaux de cet atelier international ; M. Benatiq a souligné que la problématique de migration ne concerne pas une seule région, mais doit être considérée d’un point de vue universel qui engage les différents pays. Dans ce sens, le ministre délégué chargé des marocains résident à l’étranger et des affaires de la migration a salué les grands efforts déployés par le Royaume, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI sans omettre de mettre en valeur la mise en place de la politique migratoire en faveur des migrants instaurées par notre pays conformément aux engagements internationaux du Maroc en matière des Droits de l’Homme, et de rappeler la grande opération de régularisation de la situation juridique d’environ 23.000 migrants et administrative de près de 28.000 autres, en plus du droit des enfants de migrants d’être scolarisés dans les écoles marocaines.
De son coté, Driss El Yazami ; président du Conseil national des droits de l’Homme, a fait savoir que les solutions durables pour la migration dépendent de la participation des migrants eux-mêmes, soulignant à cet effet la nécessité de mettre en place de nouvelles modalités pour l’insertion de ces catégories en vue de garantir leur intégration dans le pays d’accueil.
La migration est un outil puissant de réduction de la pauvreté et peut entrainer une croissance économique forte grâce à l’augmentation des revenus, des dépenses et des investissements des ménages migrants, at–il précisé plaidant pour des politiques nationales de migration notamment dans les pays du Sud, dans le cadre du respect des droits de l’homme.
Pour sa part, le chef de mission adjoint de l’Ambassade allemande à Rabat, Markus Woelkle a fait remarquer que la migration doit être reconsidérée comme un moyen à même de réduire la pauvreté et créer des postes d’emploi, mettant en exergue le rôle de la migration en tant que stratégie importante pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
La gestion des flux migratoires est une responsabilité commune qui doitt inclure les différentes parties, a-t-il souligné tout en mettant en exergue l’importance de canaliser et de contrôler la migration en vue de faire face au manque de main d’œuvre dans les pays d’accueil et de contribuer au développement dans les pays de transit.
Enfin, la directrice de la coopération et partenariats de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Jill Helke a jeté la lumière sur le rôle de la migration dans le Programme mondial de développement comme outil contribuant à la réalisation de l’ODD visant notamment à défendre les droits des travailleurs, à faciliter une migration ordonnée et à réduire les coûts du transfert des fonds d’ici 2030 au dessous de 3 pc au lieu de 5pc actuellement.
La migration est l’une des caractéristiques déterminantes du 21ème siècle. Elle contribue de manière significative à tous les aspects du développement économique et social partout dans le monde et, à ce titre, sera essentielle pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Selon les spécialistes en la matière, différents niveaux et opportunités de développement peuvent être des facteurs qui induisent la migration et ; dans le même temps, la migration peut accroître le développement et l’investissement pour ceux qui restent, combler les pénuries de main-d’œuvre dans les pays d’accueil et contribuer au développement dans les pays de «transit».
La migration peut être une stratégie importante pour atteindre les objectifs de développement : elle peut augmenter la productivité, élever les normes générales d’éducation. De même, les envois de fonds que les migrants envoient dans leur pays d’origine peuvent soutenir des communautés entières. La migration est un puissant outil de réduction de la pauvreté ; non seulement pour les migrants eux-mêmes, mais aussi pour leurs familles et leurs communautés au sens large. En tant que telle, elle a un rôle important à jouer dans la réalisation des objectifs mondiaux de l’Agenda de développement durable à l’horizon 2030. Mais la migration peut également avoir des impacts négatifs sur le développement, et bien que la relation entre les deux soit de plus en plus reconnue, elle reste sous-explorée. Il est essentiel de comprendre les impacts de la migration sur la réalisation de tous les ODD, et – réciproquement- l’impact que des ODD sur les futurs modèles de migration. L’Agenda de développement durable à l’horizon 2030 et le Pacte Mondial pour une migration sûre, régulière et ordonnée (GCM) sont des occasions importantes et concrètes pour garantir que les liens entre migration et développement soient au coeur du programme de coopération mondiale. Pour la migration, les ODD représentent une étape importante dans l’élaboration des politiques de développement. Les cibles définis sont les premières à reconnaître formellement la migration dans les cadres et les processus de développement internationaux. Cela souligne l’importance de la migration en tant que facteur qui contribue au développement et à la réduction de la pauvreté.