Une journée d’études sur « l’innovation pédagogique : De l’initiation à la conception » au CRMEF de Missour.

Dans le cadre de la mise en oeuvre de son programme annuel, et dans la foulée de son ouverture sur un autre regard plus lucide et plus critique, l’AMEF cp de Boulemane a invité une personnalité de marque au sein du CRMEF annexe de Missour, Seif Dine Abderahim, professeur universitaire à la faculté des lettres et Sciences Humaines de Beni mellal, docteur émérite en sciences de l’éducation, pour animer et manager une séance de formation au profit des adhérents de cet structure associative, en partenariat avec la Direction Provinciale de Boulemane.
Le Dimanche 26 février 2017, à partir de 9h tapante, les améfiennes et les améfiens, ont rendez-vous avec le professeur Abderahim, pour présenter une intervention pertinente. L’intitulé de ce corpus est : « l’innovation pédagogique : de l’initiation à la conception ».
D’emblée, le professeur annonce la couleur. Il s’agit de partager une expérience et défendre un point de vue, dans un moment de joie, d’allègresse et de plaisir intense et partagé, où le cours magistral est banni, pour laisser place à l’interaction et libre cours au questionnement.
Le chercheur souligne d’entrée de jeu, que nous vivons dans un monde en constante évolution, l’école ce haut lieu d’apprentissage, qui nous offre les ingrédients de s’épanouir et de développer davantage nos habiletés, est appelée à changer et à s’adapter aux nouveaux défis, en vue d’amener les enfants d’aujourd’hui à relever les challenges qui s’imposent avec ardeur.
Cet espace est toujours en action et doit s’appuyer sur les acquis de la recherche scientifique et s’inscrire dans une démarche d’innovation et de créativité.Sans doute, notre école marocaine est en faillite et s’efforce de sortir de sa crise sans appel, en recourant à cette feuille de route baptisée : la Vision Stratégique 2015/2030 où la sacro-sainte innovation est omniprésente.
Force est de souligner que nous étions face à un professeur qui maîtrise à bon escient son sujet, qui manie parfaitement sa langue et qui est passionné par la magie du verbe. Il n’a de cesse d’emmener son public dans un univers de poéticité, de rêve et dans un périple intellectuel sinueux. Il évoque Ibn Khaldoun, Jalal Dine Roumi, en passant par Decroly, Freinet, Montessori…car selon ses propres propos, l’école est un lieu de surinvestissement, où l’enseignant soucieux de peaufiner la qualité de son travail, est tenu à se remettre en question, à effectuer des recherches inlassables et à donner le goût d’apprendre et d’entreprendre à des élèves avides de savoirs et de devenir des citoyens responsables, autonomes et capables d’apporter une pierre à l’édifice du dévellopement de leur pays.
Un enseignant qui se respecte affirme Monsieur Seif Dine, est un praticien qui réfléchit, qui repense ses modalités d’enseignement, qui innove, qui n’est jamais satisfait de la productivité de ses apprenants, qui n’aime pas sombrer dans la routine, qui lutte contre les inégalités et libère les initiatives et les énergies.
Le chercheur insiste sur l’importance du climat scolaire. C’est un pur adepte de l’instauration d’un climat propice, positif qui affecte profondément la motivation, qui stimule la curiosité, qui nourrit la coopération et la collaboration et qui renforce l’appétit d’apprendre.
L’universitaire met l’accent sur l’école, non seulement en tant que lieu de transmission des savoirs et des connaissances, mais comme un lieu d’épanouissement, de bien-être, de sourire et de détente où se tisse des liens humains entre une panoplie d’individus.un lieu ouvert sur la société et sur les différents partenaires qui aident ce temple à rayonner et co-construire conjointement un projet innovant qui répond aux besoins des élèves et aux attentes de la société.
Il n’hésite pas un seul instant à défendre bec et ongles l’instauration d’une école sans notation ou au moins le professeur promeut un usage raisonné.Néanmoins, éviter la note chiffrée ne veut pas dire cesser d’évaluer. Il est indispensable d’évaluer pour savoir les progrès réalisés et les défaillances à ccombler.
En guise de dessert, Monsieur Seif Dine a noté la nécessité de savourer à petite bouchées les articles d’un certain Christophe André et en particulier son délice qui porte le titre éloquent suivant : « où êtes-vous ? Je ne vous vois pas ».
L’intervention scientifique du professeur a suscité un débat houleux et passionnant.Les questions qui ont interpellé le public venu massivement pour prendre part à cette journée qui restera gravée dans leur mémoire se décline comme suit :
⦁ L’innovation est-elle une démarche individuelle ou collective ?
⦁ L’innovation rompt-elle avec les pratiques traditionnelles et comment innover au sein d’un espace de massification, d’absence d’initiatives et de valorisation du métier ?
⦁ Y a t-il une étroite relation entre la formation continue et l’innovation ?
⦁ Comment opérationnaliser l’espace scolaire ?
⦁ Quelle étroite relation entre l’innovation et l’usage de l’outil informatique ?
Le professeur a tenu à mettre en avant quelques élèments de réponses pour assouvir la soif des participants. Il a évoqué en vrac, que l’enseignant doit impérativement rapporter la vie et donner du sens à un espace qui demeure hélas sans vie et insensé. L’innovation est un processus qui interroge les pratiques de classe, la façon d’agir et de travailler et que cette démarche adoptée va inciter les enseignants à réfléchir profondément à leurs pratiques, leurs stratégies d’apprentissages et sur leur place au sein d’une équipe et veiller à associer beaucoup de monde à cette réflexion qui impactera positivement nos apprenants.
Il est vrai que nous avons passé un moment agréable en compagnie du professeur Seif Dine, de telle façon qu’on a oublié nos soucis quotidiens, nos difficultés et nos défis. Nous avons aujourd’hui, une petite clé en main pour réussir notre action pédagogique, améliorer la réussite de nos élèves et vivre au sein d’un espace amusant, attrayant où prévaut le sourire et la quiétude. Cette clé s’appelle l’innovation pédagogique. C’est une clef capable de créer de la valeur ajoutée au sein de nos institutions.
Un grand, un immense merci à notre honorable professeur qui a exprimé sa profonde émotion en recevant au terme de cette rencontre, un petit cadeau, en guise de reconnaissance et de gratitude à son apport non négligeable des mains de notre directeur provincial.
Un remerciement à notre illustre sécrétaire général, le professeur Mohamed Bouguern, qui ne lésine pas sur les moyens et qui est constamment à l’affût des magnifiques occasions pour apporter le soutien aux enseignants et les accompagner dans leur quête de l’efficacité, pour un acte pédagogique efficient et plus performant.
Un sincère merci aux adhérents de l’AMEF CP de Missour qui sont venus nombreux avec un seul et unique souci : se retrouver en famille, mettre en commun leurs compétences, collaborer pour construire une école égalitaire, une école d’ouverture, de coopération et de promotion individuelle et collective.
Au final, les enseignants participants à cette rencontre formative ont appelé à la démultiplication de ces journées d’études en raison de leur ampleur, leur portée et leur impact profond.
BARKAOUI KHALID
Professeur du primaire
Ecole Okba Bnou Nafia Alfihri/ Outat ElHaj
Direction Provinciale de Boulemane




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