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L’EXIL INTELLECTUEL : EXPATRIES ET MARGINAUX

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  L’EXIL INTELLECTUEL : EXPATRIES ET MARGINAUX

L’exil est l’un des plus tristes destins. Dans les temps prémodernes, le bannissement était un châtiment d’autant plus redoutable qu’il ne signifiait pas seulement des années d’errance loin de la famille et des lieux familiers, mais une sorte d’exclusion permanente qui condamnait l’exilé ,où qu’il aille, à se sentir étranger, toujours en porte à faux, inconsolable sur le passé,  amer sur le présent et l’avenir.

Il ya toujours eu un rapport entre la menace de l’exil  et la terreur d’être un lépreux, sorte de statut social et moral de paria. De punition raffinée, et parfois exclusive, d’individus hors du commun-comme le grand poète latin Ovide, expulsé de Rome vers une lointaine cité de la mer Noire -l’exil s’est transformé au XX siècle en une cruelle épreuve pour des communautés et des peuples entiers, résultat souvent involontaire de situations telles que la guerre ,la famine et l’épidémie.

C’est à cette catégorie qu’appartiennent les Arméniens, peuple talentueux mais si souvent déplacé qui se trouvait, en grand nombre, dans toute la Méditerranée oriientale, en Anatolie

en particulier. L’on est toujours profondément attiré et attristé par ces vastes communautés d‘expatriés ou d’exilés qui peuplaient le paysage du monde  en Palestine comme en Egypte où

il y avait des milliers d’Arméniens.

Les racines palestiniennes furent arrachées douloureusement et brutalement après la fondation illégitime d’Israêl en1948 et la guerre de Suez en1956. Pour les nouveaux gouvernements nationalistes d’Egypte et d’Irak et ailleurs dans le monde arabe, les étrangers qui symbolisait la nouvelle agression de l’impérialisme européen.

Selon une conception populaire, être exilé, c’est être totalement coupé, isolé et à jamais séparé de son lieu d’origine. Si cette coupure chirurgicale pouvait être vraie, on aurait au moins la consolation de savoir que ce qu’on a laissé derrière soi est, en un sens, impensable et définitivement irrécupérable.

En réalité, la difficulté, pour la plupart des exilés, ne tient pas seulement au fait d’être contraints de vivre de chez eux ; mais aussi-le monde d’aujourd’hui étant ce qu’il est- de vivre avec tout ce qui  leur rappelle que leur foyer n’est pas si loin que cela ; le cours normal de la vie quotidienne les maintenant en contact constant, sorte de supplice, avec  leur lieu d’origine.

L’exilé vit donc dans un état intermédiaire, ni totalement intégré au nouveau cadre ni complètement débarrassé de l’ancien, assailli par les demi-engagements et les demi-détachements, nostalgique et  sentimental d’une part, mime habile ou paria secret de l’autre.

Survivre devient son impératif principal, au risque cependant  de trop de’ confort et de tranquillité, menace dont il faut constamment se garder .

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

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