Pékin aurait offert des armes à Kadhafi / les contrats soient établis avec l’Algérie ou l’Afrique du sud
AFP Mis à jour le 05/09/2011 à 06:40
La Chine a offert d’énormes quantités d’armes au colonel Mouammar Kadhafi en juillet dernier et a mené des conversations secrètes sur leur livraison via l’Algérie et l’Afrique du Sud, a rapporté hier le quotidien canadien The Globe and Mail.
Citant des documents en sa possession, le journal affirme que les compagnies d’armements chinoises contrôlées par l’Etat étaient prêtes à vendre des armes et des munitions pour un montant d’au moins 200 millions de dollars (150 millions d’euros) fin juillet, passant outre aux sanctions de l’ONU. The Globe and Mail ne confirme pas que les armes ont été livrées mais cite des dirigeants du nouveau régime à Tripoli selon lesquels les documents renforcent leurs soupçons sur de récents agissements de la Chine, de l’Algérie et de l’Afrique du Sud.
Omar Hariri, chargé des affaires militaires au sein du Conseil national de transition (CNT), a examiné les documents et conclu qu’ils expliquent la présence de nouvelles armes sur le terrain, affirme le quotidien. « Je suis presque certain que ces armes sont arrivées et ont été utilisées contre notre peuple », a indiqué Hariri, selon le quotidien. Les documents ont été découverts dans un dépôt d’ordures dans le quartier de Bab Akkarah, à Tripoli, où habitaient plusieurs des plus fidèles partisans du colonel Kadhafi, écrit le journal.
Des missiles sol-air
Des conseillers militaires de haut rang de Kadhafi se sont rendus à Pékin à la mi-juillet où ils ont rencontré les responsables des entreprises China North Industries Corp. (Norinco), China National Precision Machinery Import & Export Corp. (CPMIC) et and China XinXing Import & Export Corp., ajoute-t-il Les firmes chinoises ont offert tous leurs stocks d’armes et ont proposé d’en fabriquer davantage si nécessaire, indique The Globe and Mail. Les Chinois ont insisté sur la nécessité de maintenir la discrétion et recommandé que « les contrats soient établis avec l’Algérie ou l’Afrique du sud, pays avec lesquels la Chine a déjà travaillé », selon les documents cités par le journal.
Les firmes chinoises ont également relevé que beaucoup des armes demandées par la délégation libyenne se trouvaient déjà dans les arsenaux de l’armée algérienne et pouvaient être transportées immédiatement à travers la frontière, affirme le journal. Selon les documents trouvés, les deux parties ont évoqué notamment la livraison de camions lance-roquettes et de missiles antichars. Les Chinois auraient également offert des missiles sol-air QW-18, comparables au Stinger américains, capables d’abattre des avions à basse altitude, ajoute-t-il.
Vendredi, lors d’une rencontre à Paris avec le numéro deux du CNT, Mahmoud Jibril, le vice-ministre des Affaires étrangères chinois Zhai Jun a demandé à l’organe politique de la rébellion de « garantir réellement les intérêts des entreprises chinoises en Libye ». La Chine, seul membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU à ne pas avoir reconnu officiellement le CNT, « respecte le rôle important du CNT en Libye, avec lequel elle est prête à maintenir des contacts étroits, afin de promouvoir des relations sino-libyennes amicales », a déclaré Zhai Jun, selon l’ambassade de Chine en France
source/ Le Figaro
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