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Sahih Al Boukhari, qu’en savons-nous ?

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Zaid Tayeb


Une sinistre campagne de dénigrement et de dévalorisation menée par des figures de l’opprobre contre Al Boukhari et son Sahih a soulevé un vif sentiment de colère et indignation. Les connaissances dont je dispose ne me permettent pas de parler ni du sujet ni de l’homme ni encore moins de son Sahih mais un mal et une voix intérieurs me poussent depuis un certain temps à le faire. Je ne prendrai pas le sujet par le bout par lequel, d’ordinaire, sont pris les grands sujets des grands hommes car je n’ai pas les outils nécessaires et adéquats pour cela. Je ne suis ni un islamologue, ni un érudit, ni encore moins un herméneute, ni non plus un phraseur qui peut faire de peu et de presque rien un grand sujet de discussion et de débat. Je prendrai toutefois le risque de me hasarder dans un univers qui n’est pas le mien à cause de sa solennité. Je commencerai par dire à ces sinistres figures de la honte que personne ne peut être un héros contre son pays, sa famille ou sa religion et que si jamais elles se hasardent à l’être, elles ne seront rien d’autre que des harkis, des impudents, des imposteurs, des apostats.

Pour mettre en doute le bien fondé d’un traité sur les hadiths ou récits de parole du Prophète, que la prière et le salut soient sur lui, il faut de larges et profondes connaissances du Coran, de la langue arabe, de son lexique et sa grammaire, du contexte religieux et philosophique de l’époque. Le débat, si jamais il doit avoir lieu sur l’un ou l’autre des grands auteurs des hadiths ou récits de parole du Prophète-que la prière et le salut soient sur lui- il ne doit pas se faire de manière isolée, séparée, indépendamment d’un tout uni, cohérent et solidaire. ‘’Ce sont les pierres angulaires d’une bâtisse : on déplace une seule pierre et l’édifice s’écroule tout d’un bloc’’. C’est ainsi que ces pauvres hères combinent leur funeste entreprise : en faisant tomber l’un, ils feraient tomber tout le reste. Je les vois d’ici se réjouir à l’idée qu’avec leurs lâches attaques contre Al Boukhari et son Sahih, ils causeraient de profonds préjudices aux autres. Ils ne savent pas dans la cécité de leur ignorance que pour mettre en doute le contenu du Sahih Al Boukhari, il faut de grands penseurs. Or l’histoire est riche en grands penseurs en théologie et science de la religion. Si ces érudits, ceux d’autrefois et ceux d’aujourd’hui avaient trouvé une quelconque brèche dans le Sahih Al Boukhari, ils ne se seraient pas attardés une seule minute pour la désigner comme telle ou la dénoncer ou la discréditer ou colmater. Si l’on évoque de nom les détracteurs d’AlBoukhari, et les herméneutes contemporains de l’Islam, pour ne citer que ceux-là et de manière synchronique, il n’y aurait aucune commune mesure entre les fantoches et les éminents. Les grands hommes font les grandes œuvres et les petits, les vilaines. Je ressens un vif état de gêne et de honte en évoquant les noms des trois mousquetaires : Aylal, Assid, Al Fayed et en les mettant côte à côte avec ceux des éminents Oulémas de la taille de Chaaraoui, Naboulsi, Al Bouti, Al Qardaoui et j’en passe. S’il y avait quelque reproche à faire à Al Boukhari et à son Sahih, c’est par et à travers ceux-là qu’il aurait pu être fait, et ils auraient été écoutés et compris et à qui il aurait été donné raison. Que savent ces Aylal, Assid, Al Fayed et consorts d’Al Boukhari et de son Sahih ? Que savent-ils déjà de Mouslim et de son Sahih ? Que savent-ils encore des doctrines religieuses de ces quatre monuments Ibn Hanbal, Chafii, Malik, Abou Hanifa ? Ils étaient contemporains les uns des autres puisqu’ils ont vécu à la même époque. Que savent-ils encore des maitres à penser des Sounan ? Annissai, Abi Daoud, Attirmidi, Ibn Maja ? Ceux-là aussi ont vécu à quelques années d’intervalle des premiers, mais ils étaient proches les uns des autres et solidaires dans leurs œuvres relatives aux hadiths. Les uns et les autres ont contribué à rapporter les récits de parole du Prophète- que la prière et le salut soient sur lui, de la manière la plus sûre et la plus proche de la vérité: Ce sont des Sahihs.

Pour pouvoir parler d’Al Boukhari et de son Sahih, il faut avoir au préalable lu et compris les œuvres de ces grands monuments de la théologie islamique qui ont fait et qui continuent à faire autorité malgré quelques voix qui ne peuvent pas aller au-delà des oreilles de leurs auteurs. Chacun de ces grands maîtres du Hadith, en minutieux artisan, a apporté sa contribution pour ériger ce grand édifice qui a consisté à rassembler les récits de parole du Prophète-que la prière et le salut soient sur lui, avec minutie et circonspection. D’eux à nous, il y a plus de 13 siècles d’écart, il y a surtout 13 siècles d’une vérité absolue défendue par les remparts des grands Oulemas contre les garde fous du genre Aylal, Assid, Al Fayed et tous ceux qui sont dans leur cas.

Puisqu’ils y sont, disons à ces trois lascars, pourquoi ne pas discréditer le ‘’Cours de linguistique générale’’ de Saussure publié par ses élèves après sa mort, les Essais de Montaigne, la République de Platon, la Poétique d’Aristote, l’Anabase de Xénophon, Les odes des poètes de la période antéislamique, la chevauchée de Hannibal, les Mille et une Nuits… ?

 

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