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L’Europe et la nostalgie coloniale

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Par Mohamed INFI
L’abject esprit colonialiste européen resurgit avec force à l’occasion de l’actuelle crise diplomatique entre Rabat, d’un côté, et Madrid/Berlin, de l’autre. Subitement, il refait surface avec flagrance, insistance et force.
La résurgence de cet abject esprit doit secouer l’intelligentsia marocaine et la réveiller afin de sortir de sa léthargie intellectuelle à l’égard de l’Europe ; laquelle Europe replonge, à l’occasion de ladite crise, dans sa nostalgie coloniale qui ne cache pas son horrible visage, et ne lésine pas sur son hostilité à l’égard du Maroc. C’est une véritable provocation pour les Marocains, et ce à tous les niveaux.
L’intelligentsia marocaine, toutes tendances confondues (sauf, bien sûr, les tordus d’esprit qui s’évertuent à dénigrer les efforts déployés par leur pays pour se faire une place parmi les pays émergents), a pour devoir de dénoncer et combattre cette renaissance de l’esprit colonial qui s’affiche au plus haut niveau de certains Etats européens ; à titre d’exemples, l’Allemagne et l’Espagne qui cherchent à européaniser, à tout prix, la crise diplomatique qu’ils ont déclenchée avec Rabat, pour des raisons qu’il est très facile de comprendre : les pays qui ont colonisé l’Afrique ne veulent pas que celle-ci brise le joug colonial qu’ils continuent à entretenir à son égard sous différentes formes : dépendance économique, dépendance culturelle, dépendance politique, etc. C’est pourquoi, ils ne voient pas d’un bon œil le leadership marocain dans le continent africain.
Alors, ils (j’entends les Etats) s’ingénient à contrecarrer les efforts de notre pays qui a opté pour une politique de coopération Sud/Sud pour laquelle il a choisi un slogan très clair et prometteur : « gagnant/gagnant » ; ce qui veut dire que le Maroc ne va pas en Afrique pour exploiter ses ressources naturelles pour ses seuls et propres intérêts, mais il y va, en tant que pays africain, pour des investissements communs avec les pays concernés ; investissements dans lesquels tout le monde trouvera son compte. C’est cela que certains pays européens combattent. Ils ne veulent pas que l’Afrique exploite elle-même ses propres ressources naturelles. Ils vaudraient qu’elle reste sous la tutelle européenne et que chaque pays africain reste dépendant du pays qui l’a colonisé.
L’Allemagne, en tant que l’un des pays colonisateurs d’Afrique, rêve, vraisemblablement, d’une nouvelle Conférence de Berlin, dans l’esprit de celle de 1884-1885 qui a été consacrée au partage de l’Afrique ; le Berlin I et le Berlin II à propos de la Lybie actuelle n’étaient peut-être qu’un prélude à une attaque d’envergure.
Il est vrai que l’Histoire ne se répète pas, mais les convoitises des puissances coloniales restent les mêmes, bien qu’elles changent de figures selon les contextes. Dans le contexte actuel, le Maroc semble être une cible prioritaire de la politique extérieure allemande.
En tout cas, les vraies intentions d’Angela Merkel et du gouvernement allemand à l’égard du Maroc ne sont plus un secret ; elles se sont dévoilées dernièrement de façon flagrante. Un rapport établi par un groupe (ou institut) de réflexion allemand financé par l’Etat, appelle à freiner le progrès du Maroc, et ce pour servir les intérêts de l’Algérie qui abrite sur son sol un groupe séparatiste qu’elle finance depuis environ une cinquantaine d’années, dans le seul but de nuire aux intérêts du pays voisin.
L’on comprend bien que ce n’est pas pour les beaux yeux de l’Algérie que l’Allemagne manigance avec elle pour nuire aux intérêts du Maroc ; ce ne sont pas les intérêts de notre voisin qui animent l’Etat allemand mais ses propres intérêts en tant que pays colonisateur ; d’où cette malveillante volonté de stopper l’avancée du Maroc en Afrique.
Le rapport en question est accrédité par les plus hautes instances de l’Etat allemand qui s’active au niveau de toute l’Europe en vue de le faire adopter par ses instances compétentes. L’intention est tellement claire qu’il est impossible pour tout marocain fier de sa marocanité de se tromper sur les véritables causes de la crise diplomatique Rabat- Madrid/Berlin.
S’ajoute à cette crise diplomatique, la campagne de presse menée en France contre les services de renseignement marocains ; il est clair que cette campagne a pour but de nuire à la réputation de ces services ; laquelle réputation, ils l’ont acquise grâce à leur efficacité connue et louée à l’échelle mondiale. La presse française a choisi de s’attaquer, en vue de l’affaiblir, à une institution qui fait honneur à son pays par les services qu’elle rend, non seulement au Maroc mais aussi aux pays amis.
En conclusion de ce petit article, je ne peux que dénoncer cette ingratitude à l’égard d’un pays, partenaire privilégié de l’Union européenne, qui rend à l’Europe des services indéniables. Qui ignore son rôle déterminant dans la lutte contre l’émigration clandestine, le trafic de drogues, le crime organisé, le terrorisme… ? N’est-il pas un allié fiable, sûr, sérieux, consciencieux… ?
Pourquoi donc certains pays européens cherchent à le déstabiliser, à l’affaiblir, alors qu’ils sont les premiers à en tirer profit ? Est-ce parce qu’il est crédible ? Est-ce parce qu’il a varié ses alliés et partenaires ou parce qu’on n’a compris qu’il a réussi à voler de ses propres ailes ?…
Meknès le 2 août 2021

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