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Les sept commandements pour un enseignement fiable, durable et performant.

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Yahya Torbi
Nul n’ignore que l’enseignement et un secteur indispensable pour la réalisation du développement, de l’évolution et de la démocratisation de chaque société, encore faudrait-il le dynamiser et l’universaliser.
Et, pour que l’enseignement marocain soit fort et dynamique, et à la hauteur des aspirations du peuple et des responsables, et surtout compétitif et capable de rivaliser avec les grands systèmes éducatifs du monde, il faut le réformer radicalement.
La première mesure recommandée et à prendre à cet effet, c’est substituer d’urgence l’anglais au français. Car, la France est en crise depuis longtemps, sur tous les plans; elle n’est donc plus un modèle à suivre et sera plus isolée après la sortie de la Grande Bretagne de l’union européenne. En plus, la langue française constitue un joug, une entrave qui empêche l’élève marocain d’avancer dans son apprentissage, tandis que l’anglais le propulesera au devant de la scène internationale. En fait, remplacer le français, qui incarne un pays qui est à l’origine de tous les malheurs de plusieurs peuples arabes et africains d’autrefois et d’aujourd’hui, par l’anglais, c’est comme si on remplaçait une pièce qui ne marche plus par une autre plus performant. C’est tout à fait normal et il n’y a aucun mal à cela. Donc, avoir recours à l’anglais est une condition sine qua nun pour actualiser, moderniser et valoriser ce secteur qui fonctionne mal, pour ne pas dire qu’il est à l’arrêt.
Deuxièmement, il faut privilégier les matières et la formation scientifiques, techniques, philosophiques et professionnelles à partir de la première année du collège, et soutenir moralement et psychologiquement chaque étudiant jusqu’à ce qu’il obtienne son baccalauréat, passeport universel, ou un ou plusieurs diplômes, lui permettant l’accès facile au monde du travail, ou les deux à la fois: baccalauréat scientifique ou technique et diplôme professionnel; ce qui sera plus profitable au bachelier et à l’Etat. En effet, nous, qui sommes un pays en voie de développement, nous devons favoriser davantage l’enseignement technique et scientifique, pour éveiller et développer chez l’individu l’esprit critique et la faculté d’observation et de recherche, qui lui permettront d’enquêter sur la vérité et le pourquoi des choses, et former plus de cadres nationaux dont on a tant besoin d’une part, et, d’autre part, industrialiser le pays et créer des postes d’emploi.
Troisièmement, et, au même titre que l’éducation physique et le sport, qui produisent des esprits sains dans des corps sains au sein des établissements scolaires, toutes les conditions sont réunies pour que l’éducation sexuelle, grande absente de notre système éducatif, y trouve sa place autonome, d’autant plus qu’une partie importante de nos étudiants est en pleine adolescence, et vit indirectement le sexe au quotidien, soit à travers des sites Web pornographiques gratuits, incontrôlés et incontrôlables, soit à travers les rêves et les fantasmes. Finis les tabous et la langue de bois, Internet à démoli tous les interdits. Donc, il faut que l’école informe les jeunes, en les renseignant suffisamment sur la sexualité féminine et masculine et à propos de tout ce qui est sexe et sexuel; afin de les immuniser contre la perversion, la délinquance et la violence sexuelles telles que la pédophilie, la prostitution, le viol, l’homosexualité, le sadomasochisme, … qui prennent de l’ampleur de jour en jour; sachant aussi que les riches et les familles émancipées vivent, précocement et en toute liberté, leur sexualité dans toutes ses dimensions, alors que les fils et les filles des pauvres cachent difficilement leur instinct et désir sexuels, et ont du mal à brider leur libido, d’où le paradoxe et l’hypocrisie des sociétés arabomusulmanes; d’où la nécessité de cette discipline. Mieux encore: ce serait plus bénéfique si on initiait les adolescents, suivant leur âge et l’évolution de leur corp et esprit, à la sexologie, science qui les protégera des MST, de la grossesse accidentelle ou non desirée, des risques du mariage précoce, …, et aidera les craintifs à surmonter leur pusillanimité et à trouver leur hardiesse. Et, si le francais constitue un blocage communicatif pour l’apprenant, l’absence d’éducation sexuelle lui provoque un blocage affectif; ce qui nécessite également la presence permanente d’une infirmière ou  » psychologue  » scolaires au sein des collèges et lycées. Bref, tout système éducatif, n’enseignant pas l’éducation sexuelle ainsi que les droits de l’Homme et l’égalité entre les hommes et les femmes, est un système mutilé et inefficace.
Quatrièmement, puisque le Maroc s’est d’ores et déjà lancé dans la technologie numérique, il faut doter gratuitement, chaque élève d’une tablette électronique et du wifi afin qu’il puisse se connecter à internet, d’autant plus qu’il vaut mieux maintenir les séances d’apprentissage et de soutien diffusées à distance, sur internet, pendant le confinement à cause du coronavirus, puisque, c’est une méthode interactive qui non seulement complète et consolide le travail entamé en classe, mais qui semble motiver davantage l’élève, en lui permettant de rester en contact permanent avec ses professeurs.
cinquièmement, ce que le ministère de tutelle doit se mettre dans la tête, c’est que c’est l’expérience et l’exercice sur le terrain et l’autoformation qui font les bons enseignants et non le blabla de quelques inspecteurs  » pédagogiques  » qui ne cessent de donner des leçons et des conseils afin de camoufler leur inutilité.. C’est pourquoi il faut octroyer plus de prérogatives aux anciens professeurs, ceux qui ont accumulé plus de 35 années d’expériences et de savoir-faire, ou consulter les vétérans qui ont, malgré les années de plomb, fait la gloire de l’école publique des années 70, et qui sont maintenant à la retraite, et qui sont donc, en connaissance de cause, capables d’évaluer la situation, de diagnostiquer le mal et d’y remédier, en dressant un plan d’urgence ou une feuille de route pour mettre l’enseignement et l’éducation nationale sur la bonne voie.
Sixièmement. La jeunesse. Le un tiers de la population nationale est entre 15 et 35 ans, 12 millions de jeunes environ, dont 10 millions suivent leurs etudes dans les écoles et lycées du royaume selon Saaïd Amzazi, ministre de l’éducation nationale. Un poids démographique et un potentiel humain importants, comparés avec la population européenne vieillissante. Or, une partie importante de cette tranche d’âge est menacée par la descolarisation et risque de quitter ses études à un âge precoce et, donc, sans aucun diplome. Ce sont en grande majorité des jeunes filles, issues du milieu rural qui interrompent leur scolarité à cause surtout de la pauvreté, du mariage précoce et de l’analphabétisme de leurs parents. Du moment que la jeunesse est un facteur essentiel du changement et du développement, tout l’effort de l’État doit porter sur cette catégorie, qu’il faut valoriser et revaloriser sans cesse; en soutenant financièrement les familles pauvres afin qu’elles puissent scolariser leurs enfants à l’aise, et en fournissant une bourse d’étude aux étudiants du lycée pour les responsabiliser en quelque sorte, et les encourager à terminer leurs études.
septièmement, certes, l’école est un lieu d’instruction par excellence: cours magitraux, exercices, devoirs, examens, … Mais, trop de sérieux tue le sérieux. C’est pourquoi il faut également faire de l’école un espace de divertissement, de distraction, qui permet aux élèves, hyperactifs notamment, de se détendre et de découvrir leurs penchants et capacités artistiques, sportives, culturelles; dés lors que l’école est l’endroit idéale pour ces activités. Aussi faudrait-il créer, au sein de chaque établissement des clubs et ateliers de théâtre, de peinture, de travaux manuels, de cinéma, de natation, de gymnastique, de musique, chant et danse folkloriques spécifiques à chaque région, de voyages et découvertes, …
Voilà des recommandations citées en guise de solutions, susceptibles de sauver notre enseignement et de réhabiliter son image, et de mettre fin au phénomène de la déperdition scolaire qui nuit à la politique éducative et sociale de notre pays.
Yahya TORBI

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