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Décris-moi ton milieu social je te dirai ce que tu es !

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Jilali Chabih – FSJES – UCAM – Maroc

Il y a différentes façon – profondément ancrées dans leur milieu social – de voir, de comprendre et d’expliquer le monde qui nous entoure, et où nous vivons, que ce soit par une personne ou par une famille, par un groupe ou par une collectivité, par un gouvernant ou par un gouverné, par une entreprise ou par un consommateur, par une administration ou par un administré, par un savant ou par un profane, par un religieux ou par un laïque.

On peut voir, comprendre et expliquer le monde, la société ou les rapports sociaux, par la magie, la sorcellerie, le mythe, ou la théosophie, par la théologie ou la casuistique, par des appartenances confessionnelles ou des croyances métaphysiques. Ceux qui appartiennent à ce contexte (collectivité, groupe ou individu), auront toujours l’esprit un peu étriqué et ne développeront guère une large perspective ! Nombreux sont les Etats dans le monde et africains en particulier qui sont dans cette situation.

On peut aussi voir, comprendre et expliquer le monde, la société ou les rapports sociaux, par la science, exacte ou sociale, comme l’astronomie, la chimie, la physique, ou la médecine, l’ingénierie, les technologies, les mathématiques ou l’informatique, l’histoire, la géographie, la sociologie, l’économie, la gestion ou le droit. Ceux qui sont élevés dans ce milieu et imprégnés par ce contexte utilisent des approches réalistes, scientifiques, expérimentales ou pragmatiques, auront l’esprit large, iront loin, et se développeront certainement davantage. Les exemples de cette catégorie sont nombreux, à l’instar des pays scandinaves, ou nordiques, la Suisse, l’Australie, l’Irlande, l’Allemagne, les Pays-Bas ou le Canada…

Et l’on peut aussi, et c’est un autre milieu social, voir, comprendre et expliquer le monde, la société ou les rapports sociaux, chacun à sa manière, par l’idéologie et les intérêts privés, le mensonge, la rumeur ou la propagande, voire la répression, quand cela est profitable. Cette troisième voie on la retrouve en politique, en droit, en religion et même en science aussi. Ceux qui appartiennent à cet environnement se servent de la politique, du droit, de la religion, de la science, voire de la morale pour servir leurs propres intérêts. Ceux-là n’iront jamais loin, ils s’arrêteront, au mieux, à mi-chemin, sinon ils seront ignorés, dédaignés. Relèvent de cette catégorie tous ceux qui ne voient dans la société, l’Etat, ou la collectivité, l’entreprise, la coopérative ou l’ONG, que leurs propres intérêts.

Et si l’on prend l’exemple du droit, on y trouve deux règles fondamentales et complémentaires qui l’expliquent : « ce qui est », et « ce qui devrait être », la norme et la proposition, ou l’idéalité et la réalité. Et l’on peut aisément glisser de l’une à l’autre- selon la sphère, l’humeur, de l’Etat, et la nature du système politique- de la vérité au mensonge, et de l’intérêt général aux intérêts bassement privés.

Deux autres règles fondamentales aussi, mais paradoxales, exprimées par deux adages latins qui remontent à plus de 2100 ans et qui restent, par ailleurs, toujours d’actualité, et ce, en fonction de l’environnement des différents systèmes politiques et juridiques en place. La première règle est «Dura lex, sed lex», la seconde est «Summum jus, summa injuria». La première signifie : «La loi est dure, mais c’est la loi», il faut la respecter, la seconde : «Comble du droit, comble de l’injustice», nul n’est tenu de se soumettre à l’abus et à l’injustice.

La première règle souligne la rigueur et la rigidité de la loi, mais invite à l’obéissance et à la résignation. C’est l’aspect négatif du droit, adopté surtout par les pays caractérisés par leur milieu social et un système politique peu ou pas démocratique.

La seconde règle dénonce l’abus du droit et l’injustice et appelle à la désobéissance et à la révolte, toutes les fois où cela est nécessaire : c’est un aspect positif, un aspect progressiste du droit, adopté surtout par les pays dont l’environnement et le système politique sont réellement démocratiques.

Le premier principe exhorte au conservatisme, au conformisme, au traditionalisme, au fanatisme, à l’iconolâtrie, à l’archaïsme, à l’imitation, et au suivisme : il est souvent suivi par les pays sous-développés ou en développement, car « l’un ou l’autre se dit ou se disent ».

Le second principe exalte le progressisme, le modernisme, le non-conformisme, la tolérance, l’iconoclasme, l’originalité et l’innovation…Il est suivi par les pays réellement développés, c’est-à-dire, par ceux qui sont placés, selon l’indicateur du développement humain, à un niveau du bien-être social très élevé.

Describe your social background to me, I will tell you what you are !
Jilali Chabih – FSJES – UCAM – Morocco

There are different ways – deeply rooted in their social environment – of seeing, understanding and explaining the world around us, and where we live, whether by one person or by a family, by a group or by a collectivity, by a ruler or by a ruled, by a company or by a consumer, by a manager or by directed, by an administration or by an administered, by a scholar or by a layman, by a religious or by secular.

We can see, understand and explain the world, society or social relations, by magic, witchcraft, myth, or theosophy, by theology or casuistry, by denominational affiliations or metaphysical beliefs. Those who belong to this context (collectivity, group or individual) will always be a little narrow-minded and will hardly develop a broad perspective ! Many states in the world, and in Africa in particular, are in this situation.

We can also see, understand and explain the world, society or social relations, by science, exact or social, such as astronomy, chemistry, physics, or medicine, engineering, technologies, mathematics or computer science, history, geography, sociology, economics, management or law. Those who are brought up in this environment and imbued with this context use realistic, scientific, experimental or pragmatic approaches, will be broad-minded, will go far, and will certainly develop further. There are many examples of this category, such as the Scandinavian or Nordic countries, Switzerland, Australia, Ireland, Germany, the Netherlands or Canada …

And we can also, and this is another social environment, see, understand and explain the world, society or social relations, each in its own way, through ideology and private interests, lies, rumors or propaganda, even repression, when it is profitable. This third way is found in politics, law, religion and even science too. Those who belong to this environment use politics, law, religion, science, even morality to serve their own interests. These will never get far, they will stop, at best, halfway, otherwise they will be ignored, despised. This category includes all those who see in society, the state, or the community, the company, the cooperative or the NGO, only their own interests.

And if we take the example of law, we find there two fundamental and complementary rules which explain it: « what is », and « what should be », the norm and the proposition, or ideality and reality. And we can easily slip from one to the other – depending on the sphere, the mood, of the State, and the nature of the political system – from truth to lie, and from the general interest to the interests basely private.

Two other fundamental rules too, but paradoxical, expressed by two Latin adages which go back more than 2100 years and which remain, moreover, still relevant, and this, according to the environment of the various political and legal systems in place.
The first rule is « Dura lex, sed lex », the second is « Summum jus, summa injuria ». The first means: « The law is hard, but it is the law », it must be respected, the second: « The height of right, the height of injustice », no one is required to submit to abuse and injustice.

The first rule emphasizes the rigor and rigidity of the law, but invites obedience and resignation. This is the negative aspect of the law, adopted especially by countries characterized by their social background and a political system with little or no democracy. The second rule denounces the abuse of law and injustice and calls for disobedience and revolt, whenever necessary: ​​it is a positive aspect, a progressive aspect of the law, adopted especially by the countries whose the environment and the political system are truly democratic.

The first principle urges conservatism, conformism, traditionalism, fanaticism, iconolatry, archaism, imitation, and followingism: it is often followed by underdeveloped or developing countries, because « one or the other notion can be said. The second principle extols progressivism, modernism, non-conformism, tolerance, iconoclasm, originality and innovation … It is followed by the truly developed countries, that is to say, by those who are placed, according to the human development index (HDI), at a very high level of social well-being.

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1 Comment

  1. thitrite
    31/07/2020 at 14:45

    .beaucoup de personnes ont vécu dans des milieu pauvre ,agressif ,dans la rue ,sans famille ,sans revenu …..mais avec une ferme volonté de s’en sortir …..ils ont réussi
    .et les exemples sont nombreux tant au niveau national qu’international

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