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Les imperfections des Manuels scolaires

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J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt des débats sur les manuels scolaires, publiés sur le site oujdacity. Il faut avouer qu’ils ont été très riches et très instructifs sur le plan de la discussion verbale. Cependant, il convient de rappeler que l’auteur de l’article tout comme les nombreux intervenants appartiennent tous au cycle de l’enseignement, et que l’enseignant tout comme l’encadrant sont des hommes de terrain et donc de pratique. Ce qui a été dit, et par des gens de la profession, et dans une si belle langue, manquait de concret, car, dit-on, soufflez de l’air dans un tuyau, il n’en sortirait que de l’air. En effet, tous les intervenants se sont accordés à accuser de tous les maux les manuels scolaires, dans leur multiplicité, dans leur diversité,dans leurs contenus mais aucun d’eux n’a mis l’index sur le mal.

Pour que la discussion sur un problème de la dimension du manuel scolaire soit objective et par conséquent payante et profitable, il faut l’agrémenter d’exemples critiques tirés des manuels scolaires, objets du débat.

Je propose à mes lecteurs de faire un tour dans le manuel scolaire de français des classes de collège.

A- PARCOURS ; séquence d’apprentissage du FRANÇAIS ; livre de l’élève (Deuxième année du cycle secondaire collégial) ; Les modalités de la phrase ; pages 125 et 126.

Dans l’encadré en rose de la page 125, il est dit à juste titre ce qui suit : « Toute phrase appartient à l’un des quatre types obligatoires combiné ou non avec un ou plusieurs types facultatifs, mais il est ajouté un peu plus bas : « Les phrases impératives expriment un ordre, un conseil, une suggestion. Elles sont caractérisées par un point d’exclamation à la fin ».

Il faut rappeler aux concepteurs du manuel et à ses utilisateurs qu’il est faux de dire dans un tel contexte qu’une phrase impérative se termine par un point d’exclamation tout comme une phrase exclamative. Nous savons que les types obligatoires (déclaratif, interrogatif, exclamatif, impératif) ne se combinent pas entre eux. Dire aux élèves qu’une phrase impérative se termine par un point d’exclamation, c’est dire que cette phrase est à la fois impérative et exclamative, ce qui est faux. Vous allez sans aucun doute me dire que des auteurs non des moins éminents mettent souvent un point d’exclamation à la suite d’une phrase impérative, je vous réponds que le grammairien se différencie de l’écrivain par l’utilisation de la langue : le grammairien veille au maintien de la norme, l’écrivain s’en écarte en suivant sa fantaisie. Il n’est pas rare de voir des cascadeurs faire rouler leurs voitures sur les deux roues de droite ou de gauche. Cela ne peut que tirer des cris d’admiration du spectateur. Il n’est pas rare non plus de trouver une phrase qui se termine en même temps par un point d’exclamation et un point d’interrogation : dans quel type la classer, sachant que les types obligatoires ne se combinent pas entre eux ? Laissons donc les écrivains et les poètes se jouer de la langue pour notre plus grand plaisir et revenons à notre PARCOURS ;

Allons à présent à la page 126 et faisons avec l’élève l’exercice 1 de je m’exerce .Les concepteurs du manuel demandent à l’élève : « Classe les phrases suivantes selon qu’elles appartiennent au type obligatoire ou au type facultatif ». Il n’y a pas plus sot qu’une question comme celle-là. Si les types obligatoires peuvent exister à l’état pur, les types facultatifs n’existent que par l’existence du type obligatoire sur lequel ils viennent se greffer. Faisons l’exercice :

Le docteur – Il n’y a pas à s’y tromper : cher monsieur, vous avez l’appendicite.

La première phrase est déclarative négative, et la seconde déclarative affirmative (on ne peut pas dire que la première est seulement négative)

Le monsieur, s’effondrant– Seigneur, ayez pitié de moi !

Quelle réponse attendre de l’élève ? Doit-il dire que cette phrase est impérative puisqu’elle est introduite par un impératif, ou dire qu’elle est exclamative puisqu’elle se termine par un point d’exclamation ? Nous savons que les deux types ne se combinent pas entre eux et que la présence de l’un exclut l’autre. Cette phrase est à la fois impérative et exclamative, ce qui est contraire à l’esprit de la typologie de la phrase. Il ne faut pas la présenter aux élèves ou il faut adapter le texte selon l’esprit du cours et par conséquent remplacer le point d’exclamation par un point.

Le docteur-….c’est bien l’appendicite que vous avez !

C’est une phrase exclamative emphatique (on ne peut pas dire qu’elle est seulement emphatique car l’emphase est un type facultatif qui se greffe sur un type obligatoire, ici le type exclamatif).

Je m’arrête à ce stade de mes remarques.

B- PASSERELLE FRANÇAIS ; troisième année du cycle collégial ; livre de l’élève ; 1- la subordonnée circonstancielle de temps ; pages 123 et 124.

Dans l’encadré jaune de ‘’Je retiens’’, il est dit : « Antériorité (l’action de la principale se passe avant celle de la subordonnée) et une grille plus bas : « Postériorité (l’action de la principale se passe après celle de la subordonnée». En voilà des façons détournées de voir et de désigner les choses ! Les concepteurs du manuel présentent l’antériorité à la place de la postériorité et vice versa. Ils illustrent l’antériorité par l’exemple : « Restez jusqu’à ce que je vous fasse signe », dans cette phrase, il est plutôt question de postériorité car le subordonnant ‘’jusqu’à ce que ‘’se rattache à la proposition :’’ je vous ferai signe’’ (nous avons donc : 1- restez ; 2- je vous ferai signe) : c’est plutôt la postériorité.

De même, ils illustrent la postériorité par l’exemple : « Dès que la cloche aura sonné, les élèves sortiront », il est ici question d’antériorité car le subordonnant ‘’Dès que’’ se rattache à la proposition :’’la cloche aura sonné’’ (nous avons donc : 1- la cloche sonne ; 2- nous sortons) : c’est plutôt l’antériorité.

Présenter les choses de manière inversée est de nature à dérouter aussi bien les jeunes apprenants que les novices dans le métier. Les concepteurs du manuel n’avaient qu’à généraliser cette sotte manière de faire pour l’appliquer à toutes les subordonnées du deuxième semestre. Ils auraient l’éventualité de traiter la conséquence avec le subordonnant parce que et dire entre parenthèse que la conséquence dont il s’agit est celle de la principale. Et ainsi de suite pour toutes les subordonnées au programme.

Conclusion : à travers ces deux cas tirés de deux manuels scolaires différents, tous deux homologués par le Ministère de l’Education Nationale, j’ai voulu attirer l’attention sur les lacunes, les contradictions et parfois sur les erreurs de fond ou de présentation des contenus. D’autres cas de mauvais traitement d’un contenu (rapporter un discours ; PASSERELLE. pages 57 et 58) méritent d’être étudiés ou donnés en exemple.

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12 Comments

  1. un interessé
    20/01/2008 at 22:10

    salam monsieur zayed.je vs reponds juste pour vous dire c peut etre vous qui faites erreur concernant le cas des subordonnées temporelles exprimant soit l anteriorité ou la posteriorité.a mon avis pour determiner s il s agit du 1er cas ou du 2eme il faut se referer a un repere dans la phrase.et justement a ce que je sache tous les manuels de grammaire affirment que c la principale qu il faut prendre en tant que repere.ainsi dans l exemple suivant « des que la cloche aura sonné ,les eleves sortiront.ici la principale c est « ils sortiront »et l action se passera apres la sonnerie de la cloche et par consequent on peut dire qu il s agit d une posteriorité.et il faut faire le meme traitement pour l autre exemple que vous avez donné.voila je vous conseille de vous referer aux manuels de grammaire avant de me repondre pour vous rassurer .c juste pour pour nous mettre le point sur ce qui est correct car vraiment ce cas des subordonnée posent probleme a plusieurs profs.et merci bcp s

  2. أستاذ
    20/01/2008 at 22:11

    Les professeurs doivent signaler ces erreurs.
    Les inspecteurs spécialiés ne doivent plus se taire.
    c’est pour cela certains profs et leurs élèves sont déboussolés.

  3. hassan.j
    20/01/2008 at 22:11

    merci professeur, vous avez critiqué en évoquant des exemples réels relatifs aux lacunes qui pouvaient être évitées, si on consultait des commissions spécialistes en chaque matière.
    vous avez évoqué des sujets disciplinaires, je voudrais ajouter que les concepteurs des manuels scolaires devraient aussi centrer leurs éfforts à présenter des notions de morale, de modernité et de rerspect des droits de l’Homme.

  4. وجدي غيور
    20/01/2008 at 23:17

    وداعــا « وجدة سيتي » رحمة الله عليك .. رحمة الله عليك .. كنت عربية والان غدوت فرنكفونية.. الوداع ..الوداع

  5. قدوري الحوسين / وجدة سيتي
    20/01/2008 at 23:23

    الى الأخ الذي يودع وجدة سيتي ، أخبرك انه نزولا عند طلب العديد من ابناء وجدة بالديار الأوروبية فان وجدةسيتي تخصص صفحة يوم الأحد من كل اسبوع للمقالات والمواضيع الفرنسية ، يل وحتى الأنجليزية ، وليكن في علمك أخي الكريم ان الجريدة الألكترونية لا تحدها حدود اللغة ….. تحياتي

  6. Zaid Tayeb
    21/01/2008 at 19:58

    A » UN INTERESSE », d’abord il faut vous connaître en déclinant votre identité. Vous voulez engager une discussion à visage « cagoulé »!!; Je dois vous dire que vous ne me laissez guère le choix en me coupant toute possibilité de retraite en me disant »TOUS LES MANUELS DE GRAMMAIRE AFFIRMENT QUE C LA PRINCIPALE QU4IL FAUT PRENDRE EN TANT QUE REPERE »: relisez mon article jusqu’à la fin et vous allez vous apercevoir que vous avez émis un jugement hâtif. Avec toutes mes amitiés.

  7. Zaid Tayeb
    21/01/2008 at 19:58

    a »وجدي غيور », en quoi mes écrits souvent à caractère didactique destinés aux élèves, aux professeurs ou aux encadreurs peuvent-ils vous faire quitter le site? Si vous n’avez d’enfants au collège ou au lycée, d’autres en ont. Quel vous ai-je fait à vous ou au site?
    Ah! Monsieur! que Dieu vous pardonne pour le mal moral que vous me faites en disant des choses pareilles!

  8. un interessé
    21/01/2008 at 22:00

    desolé mais mon jugement n etait pas hatif du tout.et pour etre precis la phrase « des que la cloche aura sonné,les eleves sortiront c est plutot l expression de la posteriorité et non l anteriorité comme vous avez avancé.

  9. Abderrahim Guelmouni
    21/01/2008 at 22:01

    Quoique je ne suis pas exerçant dans la discipline parceque je suis inspecteur d’arabe,je me permets d’intervenir dans ce débat très instructif…Je salue la contributions de M.Zaid dans l’évaluation des manuels scolaires qui est de première nécessité dans la réforme pédagogique…En ce qui concèrne la subordonnée temporelle dont vous parlez ,votre remarque est pertinente et les deux éxemples par lesquels les auteurs du ditmanuel veulent illustrer l’antériorité et la postériorité sont cathégoriquement faux.Pour savoir s’il s’agit de l’antériorité , de la simultanéité ou de la postéririté on prend comme point de référence le temps du verbe de la phrase matrice:C’est à dire on considère si l’action de la proposition subordonnée a lieu AVANT(antériorité),PENDANT(simultanéité)APRES (postériorité) celle la phrase matrice.Les auteurs sont tombés dans l’erreur en considèrant le verbe de la subordonnée comme repair,ce qui pose des problèmes didactiques que seuls les hommes de pratique en evaluerons les consèquences.Avec tous mes réspects …

  10. Zaid Tayeb
    22/01/2008 at 12:33

    Monsieur « Un intéressé », toutes les phrases complexes tirent leur nom du subordonnant qui est attaché à l’une de ses deux propositions. Nous avons la subordonnée de temps ; la subordonnée de cause ; la subordonnée de but ; la subordonnée relative ; etc.…. NOUS N’AVONS PAS la principale de temps ; la principale de cause ; la principale de but ; la principale relative ; etc.…
    Je vais étayer mon assertion par des exemples tirés du manuel scolaire « PASSERELLE FRANÇAIS » ; troisième année du cycle secondaire collégial.
    A- La subordonnée circonstancielle de cause, page 107 : Je retiens : « il n’a pas voyagé parce qu’il a manqué son avion » : La cause est-elle exprimée dans la principale ou dans la subordonnée ? Selon vous, cette phrase doit être exploitée dans la conséquence et le titre doit être changé en « la subordonnée circonstancielle de conséquence » et il sera précisé dans un N.B que la conséquence dont il est question se trouve dans la principale.
    B- La subordonnée circonstancielle de conséquence, page 115 ; Je retiens : « Il est si désagréable que tout le monde l’évite », La conséquence est-elle dans la subordonnée ou dans la principale ? Pour vous ce cours doit être fait dans la cause, car la principale exprime la cause.
    C- La subordonnée circonstancielle de temps ; page 123 ; j’observe, texte 1 : « Jim et sa mère quittent l’auberge avant que les pirates n’y mettent le feu », Laquelle des deux propositions exprime le temps : la principale ou la subordonnée ? C’est la subordonnée, bien sûr, si c’est la subordonnée, quelle est sa place sur l’axe chronologique par rapport à la principale ? C’est la postériorité. Bien que dans le sémantisme du subordonnant ’’Avant que’’ il y ait l’idée d’antériorité.
    Merci pour la remarque, mais n’oubliez pas de dévoiler votre identité, vous êtes mon interlocuteur et j’ai le droit de savoir avec qui je parle.

  11. Zaid Tayeb
    22/01/2008 at 22:52

    Monsieur Guelmouni, j’avoue que vous avez une assez bonne maîtrise de la langue française . Vous avez expliqué la chose mieux que je ne l’ai fait et avec aisance et fluidité.
    Merci pour votre contribution à un cas de grammaire.
    Avec tous mes respects.

  12. Abderrahim Guelmouni
    23/01/2008 at 21:34

    Je vous remercie Mr.Zaid pour le compliment.Je suis depuis quelque temps vos notes publiées sur Oujdacity,et étant interessé par la pédagogie en général et la didactique des langues en particulier,j’avoue qu’elles m’aprennent beaucoup de choses sur le bon usage de la langue française.Merci et bonne continuation en vue d’un redressement de ce système éducatif défaillant…auquel on doit tous contribuer.

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