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Le parlementaire -19

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Après qu’ils eurent échangé les paroles banales, que toutes personnes peuvent se dire avant d’entamer une discussion, le parlhumanoïde passa aux choses sérieuses :

Ecoute Tarnoun, tu sais combien tu m’es cher…Je ne t’ai jamais refusé quoi que ce soit… Je vais te demander de me rendre un service… Mais que ce soit entre nous… Personne ne doit être au courant !..

Sois-en sûr ! Tu me connais, Al Haj ! Je ne suis pas un enfant !

Je sais !… Mais cette fois-ci c’est beaucoup plus important, c’est pourquoi j’insiste !… Il faut que ça reste entre toi et moi…Je sais quand même que parfois tu peux pas commander ta langue !…

Non ! Je te le jure !.. Il fit semblant de se coudre la bouche.

Tu connais El Mekki ?

!!…

Le guérisseur !…

Ah ! Oui…

Je veux le voir !

Le voir !.. Mais…

Sans mais !… Il faut que je le voie… C’est très important !

Je veux dire que c’est pas facile !…

Je sais ! Mais pour toi… avec l’argent, c’est très facile… Ne te soucie de rien !… Tu auras tout ce qu’il te faut…

D’accord, je vais essayer ! Tu me donnes une semaine !

Essayer !! Une semaine !! Mais tu n’as pas compris ?! C’est très important… Je veux le voir ce soir… Juste après la prière du crépuscule !… Tu entends ?

Mais tu me demandes l’impossible ! C’est pas facile de voir El Mekki !.. Il y en a qui attendent des semaines et des semaines si ce n’est des mois !

Débrouille-toi !… Tu seras bien récompensé !

Il est presque midi, comment je vais faire pour…

Ecoute, je te donne de l’argent, tu prends un taxi ou tout ce que tu veux, je ne peux t’accompagner, on me reconnaîtra, et je veux pas alimenter les commérages de ceux qui n’ont rien à faire !…

D’accord ! D’accord ! Al Haj… Que Dieu m’aide ! Tu me déposes alors là ! Je veux gagner du temps !

Tiens voici une première somme d’argent ! Tu t’en sers pour me fixer un rendez-vous ! De préférence après le crépuscule !

Tarnoun descendit tout ravi, une enveloppe assez volumineuse à la main, à l’intérieur de laquelle il sentit par ses doigts experts, les surfaces des billets légèrement rêches. Il était tout ravi comme un enfant à qui on venait de donner un billet d’argent le jour de l’Aïd. En refermant la portière, il fit un salut militaire très maladroit et se baissa, feignant baiser la main assez prodigue de son bienfaiteur, à travers la vitre à moitié ouverte.

Juste à ce moment, le téléphone sonna. C’était sa femme.

Allô ! Oui…

Sidi Mohammed !, ainsi se plaisait-elle à l’appeler quand la bourrasque était passée et que l’accalmie régnait, sidi Mohammed, où es-tu ?

Heu !.. Où suis-je ? Mais comme tu le sais, à Lalla Fatima, je suis occupé à éclaircir cette énigme !..

Mais reviens pour le déjeuner… On verra ensemble ce qu’on peut faire… Je connais une amie qui pourrait nous indiquer le meilleur fquih…

Je ne sais si je peux venir ! Mais ne t’inquiète pas, Lalla Fatima…

Si tu ne peux pas venir, dis-moi où je peux te rejoindre…

Après…Après… J’ai d’abord quelques problèmes à régler… J’ai un rendez-vous avec le premier ministre… Hein ?… D’accord !… D’accord, à Lalla Fatima !… Je n’oublierai pas… Oui !… Oui !… Je te rappellerai… Mais non !… Je ne suis pas fâché contre toi ! C’est pas de ta faute !… Non !… Non !…Je te le jure !… Embrasse-les de ma part !… Salut !… Mais non ! ne t’inquiète pas !… Il y aura certainement une solution…(A suivre)

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